Course en Croatie – Photo : Ante Pešić Golub
Combiner la course en sentier et les voyages vous tente? Eh bien, sachez que des entreprises d’ici offrent des voyages de course en sentier aux quatre coins du monde.
C’est le cas, entre autres de Benoit Talbot. Entraîneur de course de profession, c’est suite aux demandes répétées de son entourage qu’il a décidé de plonger dans ce domaine en fondant Voyage GeoDeTraiL. « Régulièrement, j’ai des demandes pour des destinations précises. Après, c’est à moi de voir si l’intérêt est suffisant pour organiser un circuit », explique-t-il.
Une planification rigoureuse
Car un voyage de course ne s’improvise pas sur le coin d’une table. « Il faut une bonne connaissance du terrain avec toute la logistique que cela comporte », affirme Valérie Bélanger de Nomade Actif, une nouvelle agence spécialisée dans le voyage de course en sentier. « Nous créons et guidons nos voyages avec nos partenaires locaux et nous en sommes bien fiers. »
Même son de cloche du côté de Benoit Talbot. « Je suis allé en Espagne pendant trois semaines pour tester les sentiers, les restaurants et visiter les sites d’hébergement potentiels. Il y a des sentiers que j’ai essayés et que je ne referai pas. C’est important cette préparation pour éviter les surprises », explique-t-il.
Ce qui est inclus et qui ne l’est pas
Typiquement, la portion terrestre du voyage est généralement couverte — hébergement, repas, guide, déplacement — alors que le transport aérien est à la charge du participant. Mais il y a certaines variantes, comme l’indique Valérie Bélanger. « Tous les déjeuners sont compris chez Nomade Actif, mais le nombre de lunchs et de soupers inclus varie d’une destination à l’autre. »
Les frais non inclus comprennent notamment les vivres de course (barres et gels), les pourboires, les boissons ainsi que les activités personnelles lors des temps libres.
Si les voyages de Nomade Actif offrent une rencontre préparatoire, Benoit Talbot intègre un suivi personnalisé du participant. « Dans le prix du voyage, j’inclus l’évaluation physique des candidats ainsi qu’un accompagnement afin de m’assurer qu’ils vont être en mesure de suivre le groupe », précise-t-il.
L’accompagnement
Benoit Talbot agit à la fois comme guide et comme accompagnateur. « Comme je suis géographe de formation, j’en profite pour faire découvrir aux participants la géographie physique et humaine des paysages qui s’offre sous nos yeux », dit-il.
Du côté de Nomade Actif, la recette est différente. Un guide québécois, qui agit comme accompagnateur pour toute la durée du voyage, est jumelé à un guide local. « Nos guides locaux sont des experts du terrain, de même que des professionnels de la course en sentier, explique Valérie Bélanger. Ils sont athlètes, entraîneurs et organisateurs de courses d’envergure. »
Vivre en groupe
La vie communautaire est mise de l’avant avec GeoDeTraiL. « On vit dans une grande maison qui est notre point d’attache pour toute la durée du voyage. C’est important de partager un espace commun, c’est ce qui permet de tisser des liens et rend le voyage encore plus intéressant », explique Benoit Talbot.
Chez Nomade Actif, la formule d’hébergement est variable. « C’est selon la destination – B&B, hôtel ou chalet. Par exemple, en Angleterre, on a choisi de louer des chalets tout équipés pour être basés au pied des montagnes, précise Valérie Bélanger. En Croatie, explorer les îles en bateau nous donne une belle liberté. »
De plus, pour maintenir une approche personnalisée, les groupes sont beaucoup plus petits que dans les voyages organisés traditionnels. « Pour les dates annoncées sur notre site Web, nous confirmons les départs à partir de six à huit participants avec un maximum de 14 », explique Valérie Bélanger.
Le niveau des participants
Un des facteurs d’inquiétudes des futurs voyageurs pourrait être le niveau global des participants. Après tout, quel serait le plaisir de tirer constamment de la patte derrière une horde de Kilian Jornet?
Chez Nomade actif, chaque destination possède une cote. « Nos voyages ‘balade’ s’adressent aux amateurs de courtes distances ou à ceux qui désirent s’initier à la course en sentier, dit Valérie Bélanger. Nos voyages ‘aventure’ et ‘endurance’ s’adressent à ceux qui ont déjà de l’expérience en sentier. Notre approche n’est pas élitiste : ces catégories nous aident à former des groupes qui auront une bonne cohésion sur le terrain », ajoute-t-elle.
Mais, comme le résume Benoit Talbot, l’erreur serait de croire qu’il s’agit d’un camp d’entraînement. « On court à un rythme raisonnable. C’est un voyage avant tout. On prend souvent des pauses pour admirer le paysage et ça me permet d’expliquer les points d’intérêt. La vitesse du groupe est celle du participant le plus lent », dit-il.
Voyager en couple
Est-ce qu’un conjoint ou une conjointe qui ne court pas pourrait se joindre au voyage ? « Ce n’est pas possible pour toutes nos destinations, mais certains voyages, comme notre séjour bateau-course en Croatie, pourraient convenir à une personne qui ne court pas », explique Valérie Bélanger.
Même constat du côté Benoit Talbot. « Je ne vois pas le problème du moment que ces personnes sont autonomes et peuvent vaquer à leurs propres occupations durant les courses. »
L’avenir du voyage de course en sentier
Comme le mentionne Valérie Bélanger, on voit beaucoup d’athlètes offrir des séjours qui combinent tourisme et perfectionnement. Scott Jurek offre une semaine de séminaires et d’ateliers au Bhoutan et Anna Frost propose des retraites partout dans le monde.
Les voyages d’aventure ont la cote et cela est également le cas des voyages de course en sentier. « C’est encore une petite niche qui est appelée à grandir, si on se fie à l’augmentation fulgurante de la popularité de la course en sentier ces dernières années », conclut Valérie .