JANVIER 2017 – Quand on questionne les gens de la région de Québec sur les personnalités féminines influentes du milieu de la course en sentier, il y a un nom qui revient souvent : celui de Nancy Bédard.
À 45 ans, Nancy est pétillante de santé et toujours souriante, mais elle ne fait pas de podium. Elle ne court pas d’ultramarathon exotique. Elle ne fait pas les bulletins de nouvelles avec ses performances. Nancy est simplement d’une bonne humeur contagieuse. Ultracontagieuse, au point d’avoir rassemblé avec elle des centaines de coureurs depuis les dernières années.
Des sorties chaque semaine
En effet, depuis 2012, sans relâche et en toute saison, Nancy organise chaque semaine des sorties de course dans les sentiers et les montagnes de la grande région de Québec. « C’est une façon de me motiver moi-même, puisqu’en planifiant les sorties, je dois y aller! », explique en riant celle qui se définit comme une coureuse « sociale ». « Je cours parce j’y trouve mon plaisir et le plaisir, ça se partage », croit-elle.
C’est par les réseaux sociaux que Nancy diffuse les sorties à venir. « Quand on termine une journée, je demande aux coureurs présents où ils aimeraient aller la semaine prochaine. Et voilà, le lendemain, c’est déjà sur Facebook et tout le monde peut participer », précise l’organisatrice. Chaque semaine, la destination est donc différente. « Le but est aussi de découvrir de nouveaux sentiers dans le grand terrain de jeu qui entoure la ville de Québec », indique Nancy.
Ce qu’elle propose est tout simple et c’est gratuit. « Je cherche des lieux où ça ne coûte rien et où tout le monde est bienvenu, ajoute-t-elle. Les plus rapides trouvent leur rythme à l’avant et les autres finissent tous par trouver une allure qui leur convient. Je ne laisse personne seul derrière. »
Elle souligne que ses sorties ne sont pas organisées dans le but de performer, mais bien pour bouger et s’amuser. Nancy a d’ailleurs un immense respect pour les débutants et elle est toujours heureuse de les accueillir à ses événements. « Je me souviens très bien de mes premières expériences de course et je sais que ce n’est pas facile », confie la coureuse, qui a elle-même commencé à courir de façon plutôt inusitée.
Pratiquer la course « par correspondance »
Nancy a en effet commencé la course après avoir été mise au défi, en 2009, de courir le Marathon SSQ Lévis-Québec de 2011 par une connaissance professionnelle en France. « À l’époque, la course ne m’intéressait même pas. Je n’avais aucune idée dans quoi je m’embarquais! » raconte-t-elle.
« Une journée de printemps, j’annonce donc à mon chéri que c’est aujourd’hui que je commence. J’étais stressée. À la sortie de la maison et en ajustant ma musique : paf! Je glisse sur la glace! J’entre chez moi après 30 secondes, le nez et le genou en sang », se remémore Nancy. Qu’à cela ne tienne, elle sait qu’elle doit repartir sans attendre, sinon elle n’y retournera plus jamais. Les trois kilomètres sont un « enfer » se souvient-elle.
Encouragée par sa correspondante, qui suivait simultanément le même plan d’entraînement qu’elle en France, elle poursuit le défi. Ainsi, petit à petit, d’événement en événement, elle se prépare pour son premier marathon.
En juillet 2011, quelques jours avant le jour J, Nancy se sent fin prête. Le rêve est à sa porte. Son amie arrive de France et elle l’héberge à la maison. Mais l’événement ne se déroule pas tout à fait comme prévu. En 2011, c’est l’année de l’ouragan Irène et, pour la première fois depuis son existence, le Marathon SSQ Lévis-Québec est annulé. « C’était complément surréaliste. On n’en revenait pas », se souvient Nancy. Peu importe! Elles prennent ensemble le départ du demi-marathon et le réussissent dans le plaisir et… les grands vents!
Ce fut le début d’une grande aventure qui se poursuit aujourd’hui. Celle qui privilégie maintenant la course en forêt participe à plusieurs événements chaque année, fait beaucoup de bénévolat pour les courses et organise assidûment, toutes les semaines, ses joyeuses sorties… tout aussi joyeuses qu’elle!