Quelques jours après la fin de son grand défi « Tétrotop », la coureuse Jessica Lange s’est confié à Distances+. Après 26 marathons en 26 jours, soit un total de 1117 km entre Québec et Halifax, puis en France, Jessica revit l’aventure, dans laquelle elle s’est investie afin de collecter des fonds pour la santé mentale.
Ayant elle-même souffert de dépression, Jessica vient d’accomplir ce qu’elle aurait autrefois qualifié d’impossible. Pourtant, ce mot « impossible », Jessica ne l’aime pas. À bien des égards, ce que l’on croit impossible peut être accompli pour autant que l’on y mette les efforts, dit-elle.
Ce défi Tétrotop, Jessica se l’est lancé à elle-même dans le but de promouvoir la santé psychologique par le biais de l’activité physique. Elle avait deux objectifs, soit de donner de l’espoir aux personnes qui rencontrent des problèmes de santé mentale ainsi que de recueillir des fonds pour la Fondation CERVO. Cette dernière fait de la recherche sur le cerveau en lien avec les maladies neurologiques, mentales ou la dépression.
26 jours de course
Lorsqu’elle parle de son défi, Jessica le décrit en trois étapes. La première, « le départ », c’est l’euphorie.
Elle part de Québec, accompagnée par des amis venus courir quelques kilomètres ou quelques jours avec elle. Une personne a même passé une semaine de vacances en l’accompagnant à vélo.
Deuxième étape, l’introspection.
En Nouvelle-Écosse, Jessica s’est trouvée plus souvent seule sur le parcours. Elle a puisé en elle-même l’envie d’avancer. Elle dédiait des kilomètres à certaines personnes et avait ainsi toujours l’impression d’être accompagnée.
Bien évidemment, Jessica a eu des petits moments de doutes, surtout après un certain trajet sur une route très fréquentée par les camions.
Chaque fois, elle se demandait : « as-tu vraiment envie d’arrêter? » La réponse était toujours : « Non, je veux aller jusqu’au bout. »
Troisième étape, la fin, la France.
Après quelques difficultés administratives pour prendre son vol, elle arrive finalement à Paris.
À partir de ce moment, elle sait qu’elle va arriver au bout du défi. Les routes sont plus difficiles, plus sinueuses et étroites. Elle est frôlée de près par les voitures.
Cette partie est plus difficile, mais la fin est proche et Jessica sait qu’elle se rapproche du but. Elle termine son défi, comme prévu, après 26 jours et 26 marathons en retrouvant ses deux frères à l’arrivée, à Chartres.
Une progression pour y arriver
Ce défi, elle l’a réussi parce qu’il lui ressemble, comme elle aime le dire. Elle a passé huit mois à se préparer, avec un plan d’entraînement mis au point par son conjoint Olivier Le Mener (organisateur de l’Ultra-Trail Académie).
Elle est passée de 40 km de course par semaine à 210 km par semaine, le tout sans blessure. D’ailleurs, elle a complété son défi sans blessure majeure, autre qu’une douleur au genou au tout début, un peu d’œdème à une cheville et quelques ampoules.
Malgré une bonne préparation physique, Jessica dit que 80 % de sa réussite tenait à son mental et seulement 20 % au physique. Elle a par contre pris soin d’elle tout au long de l’aventure, avec un plan de récupération bien établi après chaque journée de course, de sorte que le corps avait une chance de se rétablir et de s’adapter après chaque distance.
Elle parle de son défi avec fierté, pour l’exploit en lui-même, mais surtout pour l’état d’esprit dans lequel elle l’a accompli. Le mot qui revient souvent dans son discours est « gratitude ». La gratitude envers son entourage qui l’a appuyé dans sa démarche, envers tous les gens qui l’ont soutenue tout au long du parcours, envers toutes les rencontres qu’elle a faites sur le chemin.
Le prochain défi n’est pas pour tout de suite, mais on pourra l’entendre parler de son expérience dans des conférences et, peut-être, dans un livre.