Le fondateur du festival Trails in Motion, James Hallett, est l’une de ces personnes qui détestaient courir. Autrefois, ce n’était pas la peine de l’inviter à vous suivre pour plus de trois kilomètres. Aujourd’hui pourtant, il évangélise le monde sur la course en sentier par sa sélection de films inspirants, parfois amusants, souvent émouvants.
Sa passion pour la course est un pur accident, confie le Sud-Africain, que Distances+ a interviewé à six fuseaux horaires de décalage. Il raconte comment son épouse lui a proposé un jour de l’accompagner pour une sortie. C’était près de leur nouvelle maison, dans une forêt sublime avec une plage non loin de là, parfaite pour le séduire. Il n’en fallait pas plus à James pour prendre la décision de lancer un blogue sur la course en sentier, afin de s’amuser à partager ses découvertes. C’était en 2010, à une époque où il y avait peu de médias spécialisés dans le domaine.
Rapidement, d’autres passionnés ont contribué à son blogue. Il a quitté son emploi pour consacrer tout son temps à la création de Go Trail Media, une entreprise spécialisée dans les communications autour de la course en sentier. Peu à peu, il s’est fait connaître de la communauté internationale de trail, qui s’est mise à lui proposer différentes aventures. Il lui a alors paru évident qu’il fallait organiser un événement pour permettre aux coureurs et aux organisateurs de se rencontrer de manière conviviale, sans la pression des compétitions. Ainsi est né le festival Trails in Motion en mars 2012. Aujourd’hui, il est présenté sur tous les continents.
James s’étonne de son évolution personnelle et professionnelle. Il cite quelques-uns de ses exploits sportifs, comme le Himalayan 100 Mile Stage Race et un 100 km le long de la Wild Coast en Afrique du Sud avec son épouse. Il est devenu assistant-réalisateur et producteur de son premier film, « Mountain of Greatness », tourné au Kilimandjaro. Modeste, il précise qu’il ne veut pas faire croire qu’il est un incroyable coureur, mais la course, rappelle-t-il, a été sa porte d’entrée pour lancer sa compagnie et son festival.
James n’avait pas l’ambition de développer Trails in Motion à l’internationale. Pourtant, dès 2014, le festival est devenu un succès nomade. Au Québec, la tournée débutait dans la vieille capitale.
« Ce festival, c’est le rendez-vous rêvé, pour nous rencontrer en dehors des compétitions et célébrer la course », dit James, qui cherche à présenter des films non promotionnels, inspirants, où l’on voit les différentes régions du monde où les autres transpirent.
Lors de son entrevue, en septembre 2016, James Hallett a souligné son coup de coeur le court-métrage « True Silence » de Tim O’Donnell, un portrait du soldat Noah Cass, en rédemption après son retour d’Iraq. Il a également cité « Mile for Mile », sans la moindre hésitation. Il s’agit d’un film mettant à l’honneur la conservation du patrimoine naturel en Patagonie.
James aime les contrastes, les récits originaux, même si les bons documentaires sur la course en sentier sont rares, selon lui, et les fictions, presque inexistantes. Si la production d’un film n’était pas aussi chère, il se lancerait volontiers dans d’autres réalisations, car il pense constamment à de nouvelles idées. « Il y a tellement de belles histoires à raconter et de personnes fabuleuses », dit-il d’un ton joyeux.
L’édition 2019 de la tournée québécoise du festival de films de course en sentiers se décline en 20 étapes, notamment à Québec les 24 et 25 octobre et à Québec le 9 novembre. Elle a débuté mi-septembre dans les Laurentides et se déroulera tout l’automne jusqu’au 21 novembre à Shawinigan.