Qui sont les récipiendaires de la Racine d’or 2021?

La racine d'or
Les finalistes de La racine d'or 2021 - Photo : Olivier Mura

La deuxième édition du gala La Racine d’or a récompensé en fin de semaine une dizaine de personnalités qui ont marqué la communauté du trail québécois au cours des deux dernières années. L’organisateur du Bromont Ultra, Gilles Poulin, a reçu deux Racines, dont un prix hommage pour son implication positive dans le petit monde de la course en sentier au Québec.

En relançant La Racine d’or, dont une première édition avait eu lieu en 2016, le comité organisateur souhaitait créer un événement convivial de fin de saison en mettant à l’honneur les accomplissements humains et athlétiques, mais aussi les créations artistiques de la communauté de course de trail québécoise. Il a d’ailleurs martelé que si certaines performances étaient mises en avant, la notion de performance pure n’était pas prédominante.

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La Racine d’or a été déterrée par des coureurs en sentier très impliqués dans la communauté de trail au Québec, à savoir Sarah Bergeron-Larouche, Marline Côté, Joan Roch, Richard Turgeon et Yannick Vézina (animateur du podcast Pas sorti du bois). Mélodie Gilbert, Julien Lachance et Nicolas Fréret (co-rédacteur en chef de Distances+) ont été invités à compléter le jury.

Le gala s’est déroulé, samedi 4 décembre à l’ENAP de Québec, en formule hybride présentiel et distanciel.

Au cours de l’automne, l’ensemble de la communauté avait été invitée à soumettre des candidatures pour chaque prix sur une large période allant du 1er janvier 2020 au 31 octobre dernier. Les organisateurs ont indiqué en avoir reçu plus de 500. 

Les membres du jury de La Racine d’or ont passé l’ensemble des candidatures au crible, ont voté pour déterminer cinq nominés, puis débattu avant un ultime vote afin d’élire les 12 récipiendaires dans quatre catégories distinctes (artistique, athlétique, humaine et humoristique).

Les organisateurs ont tenu à préciser lors du gala que lorsqu’un membre du jury est nominé, il ne participe pas au débat et perd son droit de vote pour la catégorie le concernant.

La racine d'or
Le jury de La racine d’or, de gauche à droite : Julien Lachance, Yannick Vézina, Joan Roch, Sarah Bergeron-Larouche, Richard Turgeon, Mélodie Gilbert et Marline Côté – Photo : Olivier Mura

Voici l’ensemble des récipiendaires, catégorie par catégorie :

Catégorie artistique

Racine d’or du meilleur récit de trail

Marc-Antoine Forand a reçu la Racine d’or du « meilleur récit de trail » pour « Courir pour Noah », un texte touchant sur son garçon de 5 ans, né avec une trisomie 21, mais aussi, comme l’écrit Marc-Antoine, avec « le gène du bonheur ». Face à cette situation avec laquelle il n’a pas été évident de composer au début, il raconte avoir trouvé l’équilibre grâce à la course à pied.

Racine d’or du meilleur balado de trail

Yannick Vézina a remporté la Racine d’or du « meilleur balado » pour son « premier 100 miles en balado-réalité », dans le cadre de son podcast Pas sorti du bois. L’ultra-traileur, qui s’est spécialisé dans les entrevues en « studio » sortait réellement des sentiers battus avec ce 60e épisode où il raconte, en temps réel, son expérience lors de l’épreuve de 160 km du Bromont Ultra et ses rencontres avec les autres coureurs tout au long du parcours.

Racine d’or de la meilleure photo de trail

Amélie Lachance a reçu la Racine d’or de la « photo qui fait rêver » pour son cliché, à la tombée de la nuit, d’un coureur assis en haut de la montagne en train de s’alimenter et de son pacer, debout à ses côtés, avant d’« entamer le dernier droit d’une journée colossale » lors du 110 km du Québec Méga Trail. Le jury y a vu une image d’Épinal de l’ultra-trail, mais aussi une belle représentation de la solidarité dans l’effort et le dépassement de soi.

Racine d’or de la meilleure vidéo de trail

Le réalisateur Jérôme Binette a reçu la Racine d’or de la meilleure vidéo pour son documentaire « Confiné », sur la traversée de la Gaspésie via le GRA1, la partie québécoise du Sentier international des Appalaches, par Mathieu Blanchard à l’été 2020. Le film met de l’avant l’exploit de l’athlète, mais aussi le rôle fondamental de l’équipe d’assistance qu’il a constituée autour de lui pour l’aider à atteindre son objectif, dans la bonne humeur malgré les douleurs. « Confiné » est régulièrement projeté dans les salles de cinéma du Québec depuis cet été et peut se targuer de faire partie de la sélection officielle du prestigieux Festival du film de montagne de Banff 2021.

Catégorie athlétique

Racine d’or de la plus folle des aventures sans dossard

Charlotte Levasseur-Paquin a reçu la Racine d’or de « la plus folle des aventures sans dossard » pour son FKT sur la partie québécoise du Sentier international des Appalaches en autonomie (environ 650 km et 25 000 m de D+), en moins de 14 jours. Elle s’était lancée avec seulement un sac à dos comprenant quelques vêtements, un hamac et des vivres pour manger suffisamment de points de ravitaillement en points de ravitaillement (elle s’y faisait livrer des colis de nourriture déshydratée). « Charlotte veut prouver que la témérité, la force et la débrouillardise sont aussi des caractéristiques féminines, a souligné le jury. C’est exactement la définition d’une folle aventure, du dépassement de soi, d’autant qu’elle a réalisé cet exploit dans l’entière solitude ». 

Mathieu Blanchard (7 jours et demi) et Anne Bouchard (11 jours et demi) détiennent pour leur part le FKT, mais avec une équipe d’assistance. Ils étaient également nominés dans cette catégorie.

Racine d’or de la performance la plus inspirante

Martine Marois, qui a terminé son deuxième Tor des Géants (330 km, 24 000 m D+) dans les Alpes italiennes en septembre dernier, a reçu la Racine d’or pour la « performance la plus inspirante ». L’athlète de 47 ans avait tenté une première fois le Tor en 2018, mais avait été contrainte à l’abandon. Elle y est retournée mieux préparée l’année suivante et a réussi à compléter la boucle mythique en 144 heures, soit 14 heures de plus que le temps qualificatif pour courir le Tor des Glaciers (450 km, 32 000 m D+). Martine a donc repris le départ en 2021 après avoir passé l’été dans les Alpes à s’entraîner. Elle a finalement complété la course en 122 heures, à la 14e place de la course, soit 22 heures de moins qu’en 2020, et devrait être au rendez-vous de son prochain défi, le Tor des Glaciers, en 2022.

Racine d’or de la « jeune pousse »

Mélodie Gilbert a reçu la Racine d’or de « l’athlète qui a connu une première saison de trail du tonnerre ». La coureuse de 26 ans, de Sherbrooke, a débuté le trail pendant la pandémie et a remporté les quatre courses d’environ 25 km auxquelles elle a participé, à savoir le Gaspesia 100, le Québec Méga Trail, l’Ultra-Trail Harricana du Canada et le Bromont Ultra. Elle demeure invaincue à l’issue de sa première saison de compétitions.

Catégorie humaine

Racine d’or de l’ange des sentiers

Anne Le Mat a reçu la Racine d’or de la « bénévole de l’année », pour son implication sur les événements de course en sentier au Québec. 

Anne est très active dans la communauté de la course à pied à Sherbrooke, où elle a lancé une section des C.U.T.E (Coureurs utilitaires transpirant l’espresso). Reconnue comme une « motivatrice hors pair » avec une force de caractère hors norme, elle est inspirante pour de nombreux coureurs. Elle s’implique et apporte son aide dès que possible sur les événements et en dehors.

Racine d’or du ravito qui fait du bien

Gilles Poulin a reçu le Prix du « meilleur ravito » au nom de l’équipe de bénévoles, montée par le Bromont Ultra, qui a tenu — et animé — le ravito Le Coyote à l’UTHC 2021. Particularité, ils servaient un grilled cheese au bacon apparemment à tomber par terre. Le jury a souligné que « ce ravito représente aussi une belle marque de solidarité et de collaboration entre deux événements de course en sentier ».

D’autres ravitos ont été mis de l’avant pour leur grande qualité et leur dynamisme, à l’image du P7 au Bromont Ultra et son burrito, du Lac Shawinigan à la Chute du Diable et son « party hawaïen », du sommet du Mont-Sainte-Anne au QMT, « sans doute parce que c’est le dernier ravitaillement avant l’arrivée », plaisante Jean Fortier, ou encore La Pénélope au Défi des couleurs, où même les bénévoles accèdent à pied.

Catégorie humoristique

Racine d’or du meilleur Trail swag

David Jeker a reçu la Racine d’or du Trail swag de l’année, remis à un athlète qui s’illustre par son style vestimentaire. « David Jeker a reçu cette Racine d’or pour sa quête ultime de swag depuis plusieurs années et son dévouement pour rendre la course en sentier cool et stylée ». À noter qu’il a même écrit un billet de blogue sur le « trail swag », indiquant avec humour qu’il s’agit de « la chose la plus importante, celle qui fera la plus grande différence le jour d’une compétition, qui vous donnera confiance et vous fera aller beaucoup plus vite ». Pour rester sur une note d’humour, lors de la remise du prix, Julien Lachance a suggéré de rebaptiser l’an prochain le prix Racine d’or David Jeker.

Racine d’or de l’abandon le plus spectaculaire

Vincent Gauthier a reçu la Racine d’or de « l’abandon le plus spectaculaire » pour l’ensemble de son œuvre au Bromont Ultra, où il a enchaîné en 2021 un cinquième DNF d’affilée. Vincent a annoncé qu’il ne renoncerait pas et qu’il sera au départ pour une sixième tentative en octobre 2022.

Catégorie Hommage

Racine d’or de la « vieille branche »

Le prix hommage, remis à une personne exceptionnelle par la qualité et la durée de son implication dans la communauté de trail, est revenu à Gilles Poulin, un pionnier de la course en sentier, qu’il a découvert aux États-Unis avant que le trail running voit le jour au Québec. Comme ultra-traileur, Gilles a systématiquement associé ses courses à une collecte de fonds pour une cause humanitaire qui lui tenait à cœur, ce qu’il a reproduit plus tard comme organisateur en faisant du Bromont Ultra, une organisation d’événement 100 % bénévole depuis 2014, une gigantesque opération philanthropique. Au total, sous sa direction, le BU a récolté près de 1,7 million de dollars pour 30 causes différentes. Par ailleurs, Gilles Poulin est connu pour sa bonne humeur contagieuse, son positivisme à toute épreuve, son sens du partage, avec les coureurs, mais aussi avec les autres organisateurs d’événements, et son implication au-delà du Bromont Ultra, à l’image de son investissement, bénévole encore une fois, au sein l’UTHC où il est devenu lors de l’édition 2020 chef du ravito Le Coyote.

Rendez-vous en 2022

Le gala La racine d’or devrait être de retour pour une troisième édition l’an prochain. Les organisateurs souhaitent que les candidatures à La Racine d’or 2022 puissent être soumises dorénavant tout au long de l’année, via le site web du gala, qui devrait être prochainement mis à jour en conséquence.

À noter que c’est le directeur de course du Trail du Grand-Duc, Mathieu Boucher, qui a réalisé les trophées en bois spécialement pour le Gala de La Racine d’or.