Équiterre souhaite changer le monde des courses au Québec

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La gestion des matières résiduelles à la course Changer le monde avec Équiterre - Photo Alexandre Campeau Vallée

C’est mardi le 23 mai qu’a eu lieu le lancement d’un tout nouveau guide à l’attention des organisateurs de courses à pied au Québec. Rédigé et diffusé par Équiterre, le mode d’emploi d’une douzaine de pages vise à faciliter l’adoption de gestes écoresponsables dans les événements de course.

« On a fait le constat qu’il n’y avait pas beaucoup d’efforts investis dans les courses à pied pour éviter le gaspillage et encourager l’adoption de comportements respectueux de l’environnement », explique Steven Guilbeault, porte-parole à Équiterre. Les événements sportifs seraient particulièrement en retard par rapport aux festivals, aux conférences et aux activités culturelles et sociales, qui ont emboîté le pas du développement durable en grande majorité au cours des dernières années.

Les torts attribués aux événements sportifs sont multiples : distribution de nombreuses bouteilles d’eau à usage unique, remise d’objets promotionnels non durables, lacunes dans la gestion écologique des matières résiduelles, émissions de gaz à effet de serre (GES) liés aux déplacements des participants, etc.

En fait, Équiterre estime qu’une personne peut produire jusqu’à cinq fois plus de déchets durant un événement que dans son quotidien, une situation que l’organisme décrit comme « préoccupante ».

Des conseils testés sur le terrain

L’équipe d’Équiterre a puisé les conseils et les outils présentés dans le guide dans sa propre expérience en organisation de course à pied. Depuis l’an dernier, l’organisme organise en effet, à Montréal, la course Changer le monde avec Équiterre, un défi 100 % écoresponsable visant à démontrer qu’il est possible d’organiser une activité d’envergure tout en respectant l’environnement. La deuxième édition de cette course aura lieu samedi prochain, le 27 mai, sur le mont Royal, avec environ 500 participants attendus.

Sans dire qu’il n’y a pas de défi logistique pour les organisateurs d’événements, Équiterre croit qu’on peut souvent essayer de trouver des solutions en commençant par l’implantation de petites mesures. « Si on passait de tout à rien du jour au lendemain, ça ne marcherait pas. L’idée, c’est de susciter la réflexion et de servir de bougie d’allumage », souhaite Steven Guilbault.

Cela dit, l’organisme environnemental est conscient que ce sont tout autant les coureurs que les organisateurs qui ont un bout de chemin à faire pour réduire l’empreinte écologique des courses à pied. « C’est un processus d’éducation et de sensibilisation à la fois pour ceux qui organisent et ceux qui participent », souligne l’expert en matière de consommation responsable, lui-même amateur de courses sur route et de courses à obstacles. « Le changement le plus important est souvent celui à faire dans notre tête », croit-il.

Le début d’une grande tournée

Qu’est-ce qui est dévoilé dans le guide lancé par Équiterre? « On ne réinvente pas la roue », tient à préciser le porte-parole. « On cherche à montrer comment, par de petits gestes, on peut arriver à avoir un impact important. Si on arrive à couper de 50 % ou de 75 % la consommation de dizaines de milliers de bouteilles d’eau dans une course comme le Marathon de Montréal, ce sera déjà un bon pas en avant ».

Pour y arriver, le guide traite de questions comme l’approvisionnement, le transport, le covoiturage, la gestion des matières résiduelles et l’achat local. Il a été dévoilé mardi à la Maison du développement durable de Montréal, dans le cadre d’un panel animé par Jean-Luc Brassard, ex-champion olympique en ski acrobatique. Étaient réunis pour discuter de ces enjeux divers intervenants interpellés par la problématique, tels que Steven Guilbeault lui-même; Marion Ancel, coordonnatrice régionale responsable du développement durable à MEC; Caroline Voyer, directrice générale au Conseil québécois des événements écoresponsables; et Benoit Talbot, entraîneur et coureur.

Une fois le guide lancé, l’équipe d’Équiterre débutera, cet été et cet automne, une grande tournée des plus importants organisateurs d’événements sportifs. « On va partir avec notre bâton de pèlerin et commencer à semer des graines », dit Steven Guilbeault.