Pourquoi, mais pourquoi les courses en sentier « coûtent cher »?

La course Québec Méga Trail au mont Sainte-Anne – Photo : Olivier Mura

Les courses en sentier ne sont pas données. C’est un fait, les frais d’inscription peuvent parfois s’avérer assez élevés. Certains se questionnent, car c’est un débat sans fin qui suscite les passions. En effet, avant de dépenser son argent, l’athlète amateur veut avoir le sentiment de faire une bonne affaire. Il veut, la plupart du temps, matérialiser sa dépense dans l’immédiat. Que vaut véritablement une course?

D’abord, les coûts variables

En tant qu’organisateur de course depuis plus de 15 ans, je suis à même de pouvoir ventiler les différents coûts d’un événement en sentier.

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Dans les frais variables, nous retrouvons le coût des médailles, des t-shirts souvenirs, du repas d’après-course et de l’impression des dossards, ainsi que le montant que l’organisateur verse au propriétaire des lieux où se déroule la course, calculé par participant. Il peut aussi y avoir un montant remis, par participant, à une cause précise.

Tous ces frais représentent environ 30 à 40 % du budget total d’un événement.

Ensuite, les coûts fixes

Il s’agit de la partie la plus lourde pour les organisateurs, puisqu’elle représente
60 à 70 % du budget. Les coûts fixes doivent souvent être assumés avant même que la course ait lieu. Ils incluent principalement la promotion, la location de salles ou de chapiteaux, les véhicules de toutes sortes, l’essence et les services de premiers soins. Il faut aussi budgéter le service de chronométrage.

Ajoutons l’assureur, qui protège l’organisateur contre les éventuels incidents, ainsi que les salaires des employés, lorsqu’il y en a. En fait, plus la logistique est lourde, plus la masse salariale est grande.

Si une course en sentier ne coûte pas nécessairement plus à organiser qu’une course sur route, les longues distances faussent la donne. La lourdeur logistique qu’impose un ultra fait grimper en flèche les frais.

Différences entre le Québec et l’Europe

En comparant le coût d’une inscription au Québec avec celle d’une course européenne, on oublie parfois une variante primordiale : la masse critique.

Au Québec, nous avons une petite population sur un immense territoire. En Europe, on retrouve une grande population sur un petit territoire. Ainsi, un promoteur français a devant lui un marché potentiel bien plus grand qu’un organisateur québécois.

Pour un organisateur québécois en région, le marché potentiel diminue drastiquement. Il est très difficile pour une organisation de petite ou de moyenne taille d’amortir les coûts fixes. Les organisations qui peuvent baisser leur prix sont celles qui attirent le plus de participants. Cela dépend toutefois des services qu’elles offrent.

Comment choisir une organisation qui nous en donnera pour notre argent?

Visitez le site web de l’organisation. Analysez la structure de l’information. Si elle est claire et concise, et qu’elle répond à la plupart de vos questions, c’est un bon point de départ.

Vérifiez si l’organisation met en valeur sa région. Un organisateur qui met en valeur la localité où se déroule la course est généralement quelqu’un d’engagé au sein de sa communauté.

Il voudra que votre expérience vous amène à revenir. Le directeur de course ou le responsable du parcours est-il un coureur ou, du moins, un ancien coureur? Il n’y a rien comme une personne qui a connu la compétition pour livrer une épreuve qu’elle-même apprécierait. Le parcours sera alors bien balisé et les services offerts ne seront pas superflus.


Jean Fortier est fondateur de l’organisation Vert le Raid. Il dirige des événements sportifs dans l’est de la province, dont le Québec Méga Trail et la Trans Vallée. Depuis les 16 dernières années, il a dirigé plus de 200 événements dans des disciplines aussi variées que le vélo, la course d’aventure, le ski et la course à pied.