La neuvième saison du Club Sentiers mont Saint-Hilaire (SMSH) devait être aussi excitante et sportive que les précédentes, mais la pandémie de coronavirus a tout chamboulé. Distances+ s’est entretenu avec Danic Audet, fondateur et responsable du club, sur la réalité d’un groupe de course en temps de Covid-19.
« J’ai pensé tout arrêter avec ce qui arrivait. J’ai demandé à mes assistants ˝est-ce qu’on rembourse tout le monde et on se dit à l’année prochaine?˝ », lance Danic Audet. « Finalement, on suit les règles et on pousse quand même nos participants à la limite. »
« Un peu comme tout le monde, j’étais impuissant devant la situation », avoue Danic, dont la première réaction a été, tout simplement, d’attendre et de voir si les choses allaient revenir à la normale.
Tout était pourtant si bien parti! « Dès le 1er janvier, mes inscriptions pour l’année 2020 étaient complétées, explique-t-il. Le 1er février, j’ai ajouté 15 places étant donné la forte demande. Le club va bien! » Le SMSH compte 75 membres cette année, après en avoir compté 100 l’an dernier. La diminution est volontaire, afin de garder une ambiance amicale et une gestion administrative simple.
Puis, en mars, le gouvernement a interdit tous les rassemblements intérieurs comme extérieurs, dans le but de ralentir la propagation du coronavirus.« Je pensais qu’au 15 avril, ça reviendrait tranquillement à la normale », dit Danic. Le groupe devait faire sa première sortie le 21 avril.
Toutefois, avec le prolongement du confinement, il n’a pas eu le choix de réorganiser sa saison estivale. À la mi-mai, Danic s’est mis en mode « plan de reprise ». Il annonce à ses membres, par leur groupe privé sur Facebook, que la saison débutera finalement fin mai.
Mais les choses ne se sont pas déroulées aussi facilement. Il faut savoir que le mont Saint-Hilaire, en Montérégie, au sud de Montréal, est une réserve naturelle gérée par l’Université McGill.
« Le mont Saint-Hilaire, c’est complexe », dit Danic. « Je ne veux pas être négatif, mais on ne se sent pas les bienvenus », dit-il. Surtout qu’en réponse à la crise du coronavirus, plusieurs sentiers ont été rendus à sens unique obligatoire. Les communications sont difficiles, avoue Danic. « J’ai été deux semaines et demie sans nouvelle. »
Des habitudes modifiées
Avec le plan de déconfinement, la réserve n’a été rouverte que le 8 juin. « On a recommencé, tout en suivant les recommandations de la santé publique », explique le responsable. « Les sorties ne se font plus selon des groupes de vitesse (A, B, C, D), mais en sous-groupe de deux personnes, avec des départs par vague », ajoute-t-il.
Les sorties ont lieu le mardi et le jeudi soir, mais les jeudis, les membres ne sont pas encadrés par un responsable. La saison devrait se prolonger jusqu’au mois d’octobre si les conditions météo le permettent.
Habituellement, les activités sont mises sur pause à l’automne. Danic Audet décide alors s’il poursuit l’aventure une année de plus. Comme il aime les chiffres ronds, il pense se rendre à 10 saisons, soit une de plus. Mais, en raison des apprentissages acquis grâce à la pandémie, il n’ouvrira les inscriptions qu’en mars. Il y aura aussi une clause de pandémie concernant les remboursements, et le nombre de participants pourrait être encore réduit.