La cinéaste, aventurière et ultramarathonienne Caroline Côté a commencé à présenter au grand public son moyen métrage Balance, mettant en vedette l’athlète Mathieu Blanchard, qu’elle a suivi sur plusieurs compétitions et jusqu’à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc à l’été 2018.
« Suivre un coureur dans son monde, ça me faisait tripper », dit Caroline Côté, qui multiplie les films tournés principalement en pleine nature autour d’un défi sportif. Déjà, avec le court métrage Qamanic, elle suivait trois coureuses dans le Grand Nord, alors qu’elles se frottaient à l’univers autochtone.
Cette fois, elle est entrée dans l’intimité de Mathieu Blanchard sur une période de plus ou moins un an, qui correspond à la durée de leur relation amoureuse.
« On est passé par cette étape là. Ça fait un film qui est super intime. On va au bout des choses, parce qu’il y a une complicité », avoue Caroline.
Cette année a été riche pour Mathieu Blanchard, qui a véritablement explosé dans la scène du trail, avec des premières places sur la presque totalité des courses auxquelles il a participé, et une brillante 13e position à l’UTMB, aux côtés des plus grands athlètes de la planète.
« Mathieu, c’est quelqu’un qui accomplit ses rêves et qui a une histoire vraiment inspirante », dit Caroline Côté, qui a cherché à comprendre comment il gérait sa présence et sa conscience pendant une épreuve. « Je voulais aussi savoir comment il fait pour performer dans un moment de stress et de doute. Dans un ultra, on ne sait jamais quand on va arriver au bout. »
Il se trouve que Mathieu, né dans le sud de la France, a passé une bonne partie de son enfance en Guadeloupe, où ses parents tenaient une école de plongée. Le contraste était riche : entre les sommets des montagnes et l’exploration sous-marine, un thème visuel venait se coller à la dimension purement sportive : la balance, l’équilibre.
« Il va chercher du calme dans la plongée, et il repense à ça dans la course, explique Caroline. On est tous à la recherche d’un équilibre dans nos vies, alors parler de Mathieu, et comment il conserve son équilibre dans l’univers de la course, ça peut inspirer les gens. »
La cinéaste estime que la production du film aura permis à l’un et à l’autre d’évoluer. D’une part, Caroline a beaucoup appris de la part de Mathieu sur la gestion de course et l’entraînement. Elle était déjà performante, voilà qu’elle fait plusieurs podiums, comme en Guadeloupe, à Bear Mountain et au Trail de la Clinique du Coureur.
Quant à Mathieu, « ça lui a fait travailler son message », dit Caroline. L’amour de la nature, l’envie de la protéger, de la respecter, ce sont des mots que l’on entend en effet bien plus distinctement depuis un moment dans le langage de Mathieu.
Le film d’une heure pourrait être présenté ailleurs, mais rien n’est encore annoncé pour le moment. Une version plus courte sera produite pour convenir aux festivals de film de sports et d’aventure.