Des athlètes québécoises se sont démarquées lors la course en deux étapes des Championnats mondiaux de sports canins attelés qui avait lieu du 23 au 26 novembre en Pologne.
La Bromontoise Geneviève Baril a terminé 11e, Lucile Janin et Flavie Morin-Doré de la région de Québec ont terminé 20e et 39e. Maude Lapointe, de la Rive-Sud de Québec, a quant à elle terminé 19e.
Quelques jours avant le départ, et au terme de la compétition, Distances+ s’est entretenu avec cette dernière, qui est également la capitaine de l’équipe canadienne.
Un rêve
Maude Lapointe et son jeune chien Chaos ont réalisé un de leur plus grand rêve, soit celui de prendre le départ du championnat mondial de canicross.
La jeune sportive, qui est aussi avocate, a complété ses deux journées avec des temps de 12m16s le samedi et de 11m27s le dimanche pour une distance de 3,6 km.
Si son temps lors de la deuxième manche lui permet de se hisser parmi les dix femmes les plus rapides au monde, celui de samedi ne lui a pas permis de trouver entière satisfaction. « Samedi j’étais confiante. Je partais avec l’idée de courir et de ‘’triper’’ avec mon chien. J’étais prête à tout ».
Or, le canicross est un sport qui ne se pratique pas seul. La participation et la complicité du chien sont primordiales. Ainsi, Chaos, qui en est à ses premières armes en compétition, est parti en hésitant devant les conditions difficiles des sentiers.
« Au début, je me disais qu’il avait besoin d’un peu de temps pour gérer cette pression, mais il est resté hésitant pendant toute la première course. Il ne comprenait pas trop pourquoi il courait dans cette trail de boue. Il était perdu et moi je ne savais pas quoi faire. Ça m’a brisé le cœur de ne pas savoir comment l’aider », a-t-elle confié encore sous le coup de l’émotion tout juste après sa participation de samedi. Ajoutons que les mauvaises conditions des pistes dues aux pluies torrentielles ont même forcé les organisateurs à changer le parcours.
S’entraîner pour deux
Atteindre un niveau mondial à la course ne se fait pas sans sacrifices et détermination. « Il faut faire une préparation en deux temps. Je m’entraîne sans chien plusieurs fois par semaine, principalement en intensité en faisant des intervalles spécifiques. J’entraîne ensuite les chiens de façon séparée trois à quatre fois par semaine. »
Malgré cette déception du moment, Maude est fière d’être rendue là où elle est. « Mes attentes envers cette course ont évolué tout au long de la saison. Ça m’a pris un certain temps avant de décider avec quel chien je ferais la compétition et j’ai eu un peu d’embûches cet automne avec une blessure. »
Tout en ayant conscience que le niveau en Europe est relevé, Maude voulait d’abord vivre une expérience inoubliable. « Sincèrement, avec un jeune chien comme Chaos, j’aime mieux penser que j’y vais pour l’expérience afin qu’il puisse m’offrir une course sérieuse, mais sans lui mettre trop de pression. C’est important pour son développement. Pour le reste on verra bien », expliquait-elle à quelques jours du départ.
Voyager avec un coéquipier à quatre pattes
Voyager avec des chiens n’est pas chose simple. La préparation du transport en avion de l’équipage a nécessité beaucoup de préparatifs. « Ce n’est pas de tout repos. En plus de la réservation de nos billets d’avion, il faut enregistrer les chiens comme un bagage et il faut réserver d’avance, car ce n’est pas garanti. J’ai dû faire pas mal de démarches pour obtenir une confirmation écrite qu’il y aurait de la place pour eux sur le vol. On part avec trois chiens et on revient avec deux chiots supplémentaires. C’est compliqué! »
Maude avouait être nerveuse à l’idée de laisser ses chiens seuls dans la soute à bagages. « Pour les douanes, il faut aussi s’assurer d’avoir leurs papiers du vétérinaire, traduits en allemand, qui confirment les vaccins et un examen de santé fait dans la semaine précédant le voyage. » Maude et son magnifique Chaos atterrissaient en Allemagne et se déplaçaient ensuite vers la Pologne en caravane.
Une équipe canadienne remarquable
L’athlète ne tarit pas d’éloges pour les autres participants canadiens. « Le Canada peut être fier. Nos athlètes ont du talent à revendre. Je suis fière d’avoir pu les aider à titre de capitaine de l’équipe canadienne. Mon rôle est en quelque sorte celui d’un agent de liaison. Je m’assure que les six autres membres de l’équipe canadienne reçoivent toute l’information nécessaire pour leurs compétitions respectives. »
Pour ce voyage, elle était accompagnée de son amoureux Sylvain Daguerre qui participait au bikejoring-vétéran avec leur chien Boost (14e position) et de Stéphanie Tremblay qui participait au bikejoring-junior (5e position) avec la belle June, une autre chienne de la meute Daguerre-Lapointe.