Janvier 2017 – Jean-Bernard Douville et Karine Nadeau sont tous les deux des ultramarathoniens amoureux de la course en sentier. Ils sont aussi les heureux parents d’un garçon et de trois filles, âgés respectivement de 4, 7, 10 et 13 ans, et les propriétaires de cinq restaurants à Québec. Leur vie repose sur la conciliation de tout ça.
« Avec quatre enfants, on ne cachera pas que les valeurs familiales sont au cœur de notre vie », nous confie fièrement Karine, qui a par ailleurs 130 employés sous sa responsabilité.
« La restauration rapide est un domaine difficile, souligne Jean-Bernard. Nos établissements sont ouverts 24 heures sur 24, et le taux de roulement du personnel est particulièrement élevé. Le temps consacré à la gestion est donc important. Heureusement, on a une belle équipe pour nous aider. »
S’entraîner demande des efforts et un investissement en temps. « Pour ma part, je planifie minutieusement mes entraînements pendant la semaine, explique Karine. Tout est déjà à l’agenda, au même titre que le rendez-vous médical de la plus jeune, sinon c’est trop facile de ne pas le faire. Des raisons pour ne pas sortir courir, je pourrais en trouver des milliers, alors en les inscrivant ainsi, je ne me pose plus de questions, j’y vais! »
Questionné sur ses trucs pour planifier ses entraînements, Jean-Bernard éclate de rire : « Moi, je prends ce qui reste! Le soir, je commence la routine des devoirs, des bains et du dodo, et quand tout est sur les rails, je sors courir et Karine prend le relais avec les plus petits. On respecte notre temps d’entraînement, mais on ne pénalise pas les enfants pour ça, on passe beaucoup de temps avec eux. »
Jean-Bernard avoue par contre qu’il laisse son téléphone ouvert lors de ses sorties. « Il m’arrive de régler un problème d’un restaurant pendant la course; ça dure quelques minutes au téléphone et je repars. » Au sein de leur entreprise, c’est lui qui gère le « terrain »; or, ça doit se faire en temps réel et, souvent, ça demande une intervention rapide. Karine, quant à elle, s’occupe de la comptabilité et des suivis administratifs.
Le couple de Québec a déjà de beaux événements à son actif et c’est en duo qu’ils réalisent les épreuves auxquelles ils prennent part. En septembre dernier, ils ont couru pour la deuxième fois le 65 km de l’Ultra-Trail Harricana, dans la région de Charlevoix.
Complicité
On n’a pas besoin de passer beaucoup de temps avec eux pour constater leur grande complicité. Jean-Bernard et Karine se sont rencontrés il y a plusieurs années et se sont découvert des passions mutuelles, notamment la nature, les randonnées en sentiers et les voyages.
Depuis la naissance des enfants, les voyages ont plutôt pris la forme de séjours familiaux en camping, mais l’an dernier, pour la première fois depuis 13 ans, ils ont décidé de prendre des vacances en amoureux pour réaliser un rêve : courir le Marathon du Mont-Blanc dans les Alpes françaises.
« C’est une course contingentée, alors il n’y a que quelques dossards disponibles par tirage au sort, précise Jean-Bernard. Au départ, quand on s’est inscrits, on était certains de ne pas être pigés, alors dans nos têtes on avait du temps pour tout planifier. Habituellement, ça peut prendre deux ans avant que ton nom soit tiré, mais le hasard a drôlement fait les choses et on a été choisis dès la première année. »
S’est alors entamé un branle-bas de combat. Karine et Jean-Bernard ont dû trouver le temps de s’entraîner, de régler les détails du voyage et de chercher quelqu’un pour prendre soin de leurs quatre enfants pendant 10 jours et en pleine période scolaire.
« C’était la première fois qu’on s’absentait plus de trois jours sans les enfants, se souvient Karine. Un mois avant le départ, on avait toujours des problèmes de logistique pour les faire garder. Je dois souligner l’aide précieuse des grands-parents, car sans eux, on n’aurait jamais été capables de partir. »
Ils visent maintenant une distance de 80 kilomètres et souhaitent d’ailleurs retourner dans les Alpes. « Dans deux ans, on va tenter à nouveau de s’inscrire au 80 km du Marathon du Mont-Blanc, confie Jean-Bernard. Mais d’ici là, on a quelques weekends-chocs à planifier et toute notre année 2017. On sera bien occupés! »
La clé, dans la famille Douville-Nadeau, c’est l’organisation. Quand on sait planifier, on peut aller loin… même avec quatre enfants, cinq restaurants et 130 employés.
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