Yannick Vézina est prêt à sortir du bois sur la CCC

Distances+ à l’UTMB

Yannick Vézina
Yannick Vézina, traileur et animateur du podcast Pas sorti du bois - Photo : Distances+

DISTANCES+ À CHAMONIX – L’animateur du populaire balado de trail Pas sorti du bois Yannick Vézina s’élance ce vendredi dans les sentiers alpins pour réaliser un vieux rêve : courir une course de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, la CCC en l’occurence (100 km, 6100 mètres de D+). À moins de 24 heures du départ, il a confié ses objectifs à Distances+.


Ça représente quoi pour toi l’Ultra-Trail du Mont Blanc, comme coureur?

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C’est ma première fois à Chamonix, ma première fois dans les Alpes et ma première fois à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. C’est une course que j’ai suivi assidûment depuis 2018, mais d’être sur place, c’est une autre game complètement. Ce qui m’a donné la piqûre du trail, c’est quand j’ai fait le QMT 25 et quand j’ai lu le livre de Patrick Godin, Territoires inconnus, où il raconte son UTMB. Dès que j’ai découvert le trail, l’UTMB venait avec. C’est comme le Saint-Graal, ce sont nos jeux olympiques, notre marathon de Boston. C’était sur ma bucket list de venir le vivre.


Tu es un spécialiste de trail en tant qu’animateur de podcast. Qu’est-ce que ça change dans ton regard sur l’événement?

C’est la course qu’on attend chaque année. D’y être, c’est vraiment excitant. Il y a des bons et des moins bons côtés, mais ça reste les « jeux olympiques » du trail. Et cette année, j’ai décidé de le vivre à 100 % comme coureur. L’an dernier, j’ai fait des courses où j’étais coureur-podcasteur : je faisais des entrevues le même jour que je courais. Cette saison, quand je fais une course, je ne fais que la course. Alors la CCC, je vais la vivre à 100 % comme coureur. Je vais peut-être faire un épisode post-UTMB, si je sens que j’ai quelque chose à raconter, mais ce n’est pas dans mes plans pour le moment.


Tu avais été pigé à la loterie de l’UTMB en 2020, mais ça a été annulé. Comment as-tu utilisé les deux dernières années pour gagner de l’expérience?

Oui, j’avais été pigé à ma première tentative, puis j’ai encore reporté d’un an parce qu’en 2021, la situation pandémique n’était pas encore très bonne. J’arrive maintenant avec pas mal plus d’expérience. J’ai 6 courses de plus de 100 km dans les jambes. Ça ne rend pas pour autant la CCC moins effrayante, parce que je n’ai pas fait de reconnaissance de parcours, je n’ai pas fait d’acclimatation d’altitude, alors j’y vais au feeling. C’est sûr que de prendre 1500 m de D+ dans le premier 9 km, et de les redescendre ensuite sur 15 km, c’est de la nouveauté pour moi. C’est excitant.

Comment on se prépare pour une course de 100 km comme celle-là, qui a une aura plus grande que d’autres?

Depuis novembre, je suis avec Éric Deshaies comme entraîneur. Il me fait faire beaucoup d’intervalles et des blocs de grosse intensité. Il me programme des semaines ou des week-ends chocs. J’ai fait une semaine de 150 km, une autre de 200 km, mais aussi des blocs de récupération importants. J’ai fait un week-end dans les Chic-Chocs avec Jeff Cauchon et Christopher Lévesque-Savard. Je suis allé dans des centres de ski pour faire des allers-retours sur des pistes à découvert pour pratiquer le dénivelé. On essaie de faire ce qu’on peut pour simuler le terrain de l’UTMB.

Tu te sens prêt?

Oui! Ça a été un gros build up d’entraînement. J’ai eu des bonnes sensations dans toute cette préparation-là. Le Québec Méga Trail a été un bon test pour le corps deux mois avant. C’était une distance similaire. Le QMT s’est bien passé, les week-ends chocs aussi. L’entraînement est fait, le travail est fait, alors je suis là maintenant pour la récompense.

Tu as des objectifs?

Il arrivera ce qu’il arrivera. Si je suis plus lent, ce sera le fun pendant plus longtemps. En terme de chrono, je suis allé voir ce que des coureurs de mon calibre ont fait par le passé. Ça oscille beaucoup. Sous les 20 heures, je serai content, mais l’objectif « A », ça demeure d’avoir du plaisir et de rentrer à Chamonix. Si ça prend 17 heures ou 24 heures, peu importe. Je ne cours même pas avec ma montre.

C’est vraiment un objectif de plaisir

Exactement. Avec le système de points, on sait qu’on ne refera pas plusieurs fois l’UTMB dans sa vie. Je suis là pour profiter pleinement de mon expérience UTMB.


Ça représente quoi pour toi le trail dans ta vie, aujourd’hui?

C’est un mode de vie. On a le travail et plein de choses autour, mais si on veut arriver près au jour de la course, il faut y mettre du temps. Je sors tous les jours dans le bois, et la journée où je ne cours pas, je le sens.


Tu as un podcast de trail en plus, alors c’est plus qu’une activité physique pour toi le trail?

Je te confirme que je passe le double du temps à travailler sur le podcast que de temps que je passe à courir, dans une semaine typique, quand je sors un épisode par semaine.


Tu n’as pas peur que la passion s’effrite?

J’ai la chance de faire un podcast indépendant, alors je fais ce que je veux. Si je sens que la passion s’effrite ou si ça devient trop prenant, je vais m’adapter. Tous les gens que j’ai rencontré avec le podcast, c’est vraiment enrichissant. J’en ai rencontré plusieurs dans les rues de Chamonix.


Avant de s’envoler pour la France et Chamonix, Yannick Vézina a enregistré un épisode de Pas sorti du bois avec le rédacteur en chef de Distances+, Nicolas Fréret, et l’athlète Nicolas Danne. Pour écouter leurs prédictions sur l’UTMB, c’est ici 👇🏻