Yannick Dailleau a fait un bonne course à la Transgrancanaria

Photo : courtoisie

Yannick Dailleau était l’un des cinq coureurs canadiens à prendre le départ du 125 km de la Transgrancanaria (7500 m de dénivelé positif) le weekend dernier. Cette troisième étape de l’Ultra-Trail World Tour, qui s’est déroulée dans le décor enchanteur des îles Canaries en Espagne, a charmé le Montréalais qui y a vécu l’une des plus belles courses de sa vie.

Arrivé 146e sur un total de 675 coureurs, après 19 h 21 d’effort, il est très satisfait de sa performance, surtout qu’il avait quelques appréhensions avant le départ. « Je m’inquiétais parce qu’il y a beaucoup de D+, explique-t-il à Distances+ quelques jours après la compétition. Mais tout au long de la course, j’ai eu de bonnes sensations et j’ai été en mesure de conserver un bon rythme sans trop souffrir. Les paysages sont vraiment spectaculaires et l’ambiance est incroyable. »

Les joies du dénivelé

Le parcours lui a, somme toute, paru plus facile qu’anticipé. « Le défi était le D+ plutôt que le côté technique. C’est une succession de grosses montagnes rocailleuses et des vallées profondes. Il y avait des sentiers, mais il y a également beaucoup de portions sur des chemins pavés et des routes de terre, ce qui facilite les choses », explique l’athlète de 36 ans.

Il n’a vécu qu’un seul moment difficile dans ce parcours aride de 125 km. « Entre les kilomètres 70 et 80, j’ai eu un petit “down”. Quand j’ai rejoint ma copine au kilomètre 85, je n’avais pas bonne mine, j’avais l’estomac à l’envers. Mais après, c’est une longue descente et j’ai eu un regain d’énergie », précise-t-il.

Le paysage a aidé à traverser les moments plus difficiles. Par exemple, c’est plutôt inusité, les coureurs devaient traverser une large portion de forêt incendiée. « C’est un feu qui date de quelques années, il y a déjà plein de jeunes pousses en train de repeupler le secteur », se souvient Yannick.

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Yannick Dailleau à la Transgrancanaria – Photo : courtoisie

Cueillir les fruits d’un bon entraînement

Pour ce Montréalais qui s’entraîne principalement sur le mont Royal, la préparation au 7500 m de D+ de l’épreuve n’a pas été évidente. « J’ai fait des montées à répétitions du mont Royal, ce qui à la longue devient vraiment monotone. Dans les dernières semaines, je me suis entraîné quelques fois au parc des Falaises à Prévost, dit-il. Ce qui a fait une grosse différence, c’est de faire les montées à la marche et utiliser des bâtons, ça m’a beaucoup aidé. »

Au final, son résultat est le fruit de sa constance, estime-t-il. « Je crois que mon entraînement y est pour beaucoup. Dans le passé, j’avais de bonnes et de moins bonnes semaines d’entraînement et mon kilométrage variait beaucoup. Cette année, j’ai été vraiment constant et je suis parvenu à maintenir un rythme de 100 km par semaine. La recette, c’est vraiment le volume, la constance et le D+ », dit-il.

Une grosse machine

Il qualifie l’organisation de la Transgrancanaria de « hors pair », mais rappelle que c’est également le cas de la plupart des courses européennes. « C’est une grosse machine qui est bien rodée. Les ravitos dans les villages qu’on traversait, c’était magnifique. Il y avait même de la paella, mais je n’ai pas été en mesure d’en profiter. En course, je suis incapable d’ingérer de la nourriture solide, j’ai donc fait l’essentiel de ma course avec des boissons énergisantes. »

Il a également eu la chance de bénéficier d’une température agréable, puisque c’est la fraîcheur qui a marqué l’événement. « C’était plus froid que la normale, c’était même frais la nuit et pas plus de 21 degrés le jour. Avec une bonne hydratation, ç’a été facile à gérer. Bien mieux qu’une autre course que j’ai faite, il y a quelques années au Nicaragua. J’étais alors subitement passé de -20 degrés à du 30 degrés humide. »

Cette course maintenant complétée, son programme de 2018 prend lentement forme, il compte participer à la nouvelle épreuve du 100 km du Québec Méga Trail en juin avant de refaire le 125 km de l’Ultra-Trail Harricana en septembre prochain.

La Transgrancanaria a été remportée cette année par l’Espagnol Pau Capell, en 12 h 42, et par la Polonaise Magdalena Laczak, en 15 h 18.

L’Ultra-Trail World Tour se poursuit le weekend du 7 avril, avec pas moins de trois compétitions en même temps, et sur trois continents, soit la Patagonia Run en Argentine, et deux courses où Distances+ sera sur place, le Marathon des sables au Maroc, et le 100 Miles of Istria en Croatie.