Benoit Simard a remporté le parcours de 38 km de l’Ultimate XC de Saint-Donat – Photo : Louis Charland Sports Photo
Benoit Simard, un ex-champion de vélo de montagne, a remporté le parcours de 38 km de l’Ultimate XC Northman le weekend dernier, dans des conditions éprouvantes. Cette victoire s’ajoute à sa première place au parcours de 25 km du Five Peaks Orford ainsi qu’à sa deuxième place à celui de 30 km du Trail La Clinique du Coureur.
De l’avis même de Benoit, l’édition 2017 du Ultimate XC a été épique, tant les conditions étaient difficiles. « C’était le déluge. C’était vraiment exceptionnel de la pluie abondante comme ça, raconte-t-il. C’est la seconde fois que je fais le parcours. Je me rappelais qu’il y avait de la boue à certains endroits, mais c’était vraiment très vaseux, avec de la boue aux genoux à plusieurs endroits. »
C’est une météo qui ne l’a toutefois pas rebuté. « C’est sans doute les conditions que je préfère, personnellement. Ça me rend fébrile. J’ai même dit à un ami : “il faut que je me calme”, avoue-t-il. C’est exigeant techniquement parce que c’est glissant. Avec mon background de cycliste de montagne, je suis dans mon élément quand il y a de la boue. »
Une victoire aisée
Benoit est arrivé assez facilement premier, en devançant son plus proche adversaire de près de 15 minutes. « Il n’y avait personne de vraiment fort dans le peloton. J’ai pris rapidement la première place. Après 5 km, tu prends ton rythme et tu ne penses pas trop à la course et, soudain, les gars sont apparus derrière moi. Ça m’a un peu choqué. J’ai donc remis une petite buche dans le poêle et je suis reparti », explique-t-il.
Plus que sa victoire, c’est qu’il soit parvenu à faire un bon temps qui l’a surpris.
« J’ai regardé et j’ai presque fait le même temps que lorsque c’était relativement sec. Assurément, je suis en bonne forme », constate-t-il.
Benoit se remet graduellement d’une foulure à la cheville. « Samedi, je pouvais dire que j’ai couru sans ressentir de douleur. Souvent, après une blessure, tu reviens plus en forme parce que tu es reposé. »
Une année fructueuse
Pour Benoit, il s’agit d’une très bonne année, puisqu’il est arrivé deuxième au parcours de 30 km du Trail La Clinique du Coureur en juin dernier. « Le peloton n’a jamais été aussi fort que cette année. Les gars et les filles qui étaient là, c’était vraiment exceptionnel, précise-t-il. Je suis tout le temps surpris de me ramasser avec ces coureurs et de réussir à performer, compte tenu du temps que je consacre à la course. »
C’est une compétition qui a été difficile du début à la fin. « Mon entorse m’a pas mal nui, car je me suis blessé de nouveau au huitième kilomètre. Mais quand même, le gagnant, Maxime Lebœuf, était dans une autre ligue. C’est un athlète d’un niveau exceptionnel », explique Benoit, admiratif.
Un cycliste aguerri
Il faut comprendre que Benoit Simard est loin d’être un néophyte dans les sentiers. « Je pense que c’est un de mes secrets. J’ai été champion du Québec en cyclocross et en vélo de montagne à plusieurs reprises. J’ai déjà eu de plus grosses victoires que celles que j’ai en ce moment en course, où je fais ça juste pour le fun. J’ai été semi-pro en vélo, donc je faisais ça pour gagner ma vie pendant quelques saisons », précise l’athlète de 40 ans.
Il avoue cependant faire de moins en moins de compétitions de vélo. « Les courses de vélo de montagne, c’est devenu bien trop structuré pour moi. Il y a des commissaires qui font appliquer les règlements à la lettre. Lorsqu’un sport prend une direction olympique, il y a des standards et des barèmes à respecter et ce n’est plus pareil », explique Benoit.
Il est persuadé que ses acquis en vélo sont bénéfiques à la course. « En montée, j’ai de bonnes aptitudes musculaires et en descente, c’est comme en vélo de montagne, j’arrive à visualiser la meilleure ligne de descente, ça m’aide énormément. Mécaniquement, je n’ai pas la vitesse des coureurs d’élite, mais j’ai le cardio et la lecture des sentiers, explique Benoit. À Saint-Donat, il y avait tellement de boue que tu ne pouvais pas aller super vite. Moi, là-dedans, j’arrive à maintenir une vitesse constante. »
Courir pour s’amuser
Après avoir vécu la pression de la performance au vélo, Benoit pratique maintenant la course seulement pour l’aspect ludique. « Je n’ai pas le goût de mieux performer en course en sentier. La performance, je l’ai faite avant. Je cours de trois à cinq fois par semaine avant de travailler et je fais peut-être 40 km par semaine. Je sais que la plupart des gars doivent faire des semaines de 100 km et plus », explique le copropriétaire des boutiques Espresso Sports, dans les Laurentides.
Il dit apprécier l’atmosphère et la simplicité qui règnent dans les courses en sentier. « Tu arrives à la course, on te donne ton dossard, une tape dans le dos et tout le monde se dit : “ça va être le fun”. C’est quelque chose qui est exceptionnel, affirme-t-il. C’est comme pour le Five Peaks, où on te dit simplement : “la ligne de départ, c’est la roche qui est là-bas”. En course en sentier, il a y encore une place pour s’amuser. »
Nouveaux projets
Ne comptez pas voir Benoit s’aventurer dans les courses de longue distance.
« J’aime trop courir pour ça! Si tu pars pour un 160 km plutôt qu’un 25 km, tu ne vas pas à la même vitesse, tu n’abordes pas les montées et les descentes de la même façon. Je n’ai pas l’intérêt ni le temps pour me préparer à des courses d’endurance », explique-t-il.
Deux autres courses sont à son programme en 2017. D’abord, le XTerra Québec, en août, un duathlon vélo de montagne et course à sentier à Lac-Delage, puis l’Ultranza Trail de Val-David, en octobre. « C’est une course dans laquelle je m’engage beaucoup, car je connais bien les organisateurs. C’est un de mes terrains de jeux, un des endroits où j’aime bien m’entraîner », explique Benoit.