« Je n’ai pas du tout l’impression d’être en août, mais plutôt fin avril ou début mai. J’ai faim de compétition ! » – Sylvain Cachard, avant Sierre-Zinal 2024

5 questions à…

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L'athlète de course en montagne et de trail Sylvain Cachard - Photo : Näak

Après un début de saison perturbé par une blessure au pied, Sylvain Cachard sera au départ de la 51e édition de Sierre-Zinal (31 km 2100 m D+), ce samedi 10 août, en Suisse. L’année dernière, l’athlète Näak avait terminé quatrième de cette emblématique course en montagne et signé le record français de l’épreuve, en 2 h 34 min et 22 s. Le champion d’Europe de course en montagne 2022 (montée-descente) et triple champion de France de la discipline (2020, 2021 et 2022) s’est prêté au jeu des Cinq questions D+. INTERVIEW

Distances+ : Qu’est-ce que Sierre-Zinal représente pour toi ?

Sylvain Cachard : En dessous de 40 km, c’est la course de montagne la plus mythique au monde, d’un point de vue historique ou bien en termes de compétitivité. On se retrouve à courir aux côtés d’athlètes aux profils variés, que l’on n’affronte pas forcément le reste de l’année. En fait, Sierre-Zinal est un carrefour, un événement lors duquel se croisent des concurrents venant de toutes les disciplines de notre sport et, dans le calendrier, c’est un des seuls formats qui permet ce genre de regroupements garantissant un combat de haute volée.

Il s’agit par ailleurs d’une course qui ne ment pas, c’est aussi ça que j’aime. Il faut être à 100 % ou tout du moins prêt à souffrir, sinon ça ne pardonne pas. Être capable d’encaisser cette grosse montée d’entrée puis de relancer tout le reste du parcours, la plupart du temps entre 2000 et 2500 mètres d’altitude. À chaque fois, ça fait mal.

Distances+ : Une blessure au pied a perturbé ton début de saison. Est-elle définitivement derrière toi ?

Sylvain Cachard : Pas tout à fait. À certaines intensités et en fonction de la technicité du terrain, je ressens encore quelques douleurs, mais aujourd’hui, je le gère parfaitement dans ma vie quotidienne, avec des soins et en adaptant ma pratique. En tout cas, depuis début juillet, je peux m’entraîner normalement et ça fait du bien !

[À une semaine de Sierre-Zinal, Sylvain a terminé 6e du kilomètre vertical (3,5 km pour 1000 m D+) du Fletta Trail, l’une des grandes classiques de la course en montagne en Italie et a ainsi validé le « contrôle moteur », NDLR]

Distances+ : Mentalement, comment as-tu géré cette longue période de convalescence ?

Sylvain Cachard : En essayant de relativiser au maximum et en continuant de donner le meilleur de moi-même tout au long de ce processus de guérison. Et puis j’ai organisé ma vie pour que le sport prenne une grande place, mais pas toute la place. J’ai tenu à conserver des activités à côté, à l’image de mon métier d’ingénieur informatique. Je consacre également beaucoup d’énergie à ma famille et à mes amis, à d’autres passions qui me permettent de m’évader.

Dans de telles circonstances, il s’agit aussi de trouver un équilibre entre garder un œil sur mon milieu, les compétitions, les résultats des uns et des autres, et en profiter pour couper, prendre du recul. Je me suis par exemple tenu éloigné des réseaux sociaux pendant un mois et demi et c’était cool ! 

Distances+ : L’été dernier, tu étais déjà arrivé en Suisse à l’issue d’une période de doutes, ce qui ne t’avait pas empêché de briller. Penses-tu que ces mésaventures puissent t’être de nouveau bénéfiques ?

Sylvain Cachard : Oui, forcément. Je suis un grand optimiste. Je me dis qu’en m’efforçant chaque jour de bien faire les choses, d’être l’athlète et l’homme que j’ai envie d’être, le vent finit toujours par tourner. Peu importent les péripéties, j’ai confiance.

Ce scenario me permet aussi de ne pas arriver cramé, après une première partie de saison qu’on envisage toujours de manière raisonnable, mais au cours de laquelle on est souvent tenté d’en faire trop, surmotivé à la sortie de l’hiver. Là, au moins, j’y suis allé en douceur. À vrai dire, je n’ai pas du tout l’impression d’être en août, mais plutôt fin avril ou début mai. J’ai faim de compétition !

Distances+ : Avec quelles ambitions t’aligneras-tu sur la ligne de départ, le 10 août ?

Sylvain Cachard : Je n’aurai qu’un seul objectif : faire une course pleine et bien gérée, en parvenant à m’amuser et à utiliser mon expérience du parcours. Je n’attends rien du classement. Sur ce type d’épreuve, c’est ce qu’il y a de plus aléatoire, même si mon côté compétiteur me donnera sûrement un supplément d’âme si je me retrouve aux avant-postes à un moment ou à un autre. En revanche, je garde dans un coin de ma tête d’améliorer mon chrono de l’année dernière. Cela serait une vraie réussite ! 

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La série « La saison de Sylvain Cachard sur Distances+ » est produite en partenariat avec la marque de nutrition sportive Näak. Lorsque Distances+ publie un contenu commandité, qui respecte notre politique éditoriale, elle en avise clairement le public. Ce contenu journalistique – et non publicitaire – est produit par des membres de l’équipe de Distances+, dans le ton, le style et la manière qui nous distingue.


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