Après deux Western States en Californie, Ludovic Pommeret prend de la hauteur sur la Hardrock au Colorado

Interview / Hardrock 100

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Ludovic Pommeret à l'entraînement avant son départ pour la Hardrock - Photo : Chloé Rebaudo

MISE À JOUR – À quelques jours de son 49e anniversaire, Ludovic Pommeret a remporté, dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 juillet, la 29e édition de la Hardrock 100 au Colorado, succédant à son compatriote Aurélien Dunand-Pallaz dont il avait été le « pacer » l’an dernier. Il a devancé le Suisse Diego Pazos et l’Américain Jason Schlarb – vainqueur en 2016 en duo avec l’Espagnol Kilian Jornet. Apparemment épuisé, François D’Haene a été contraint à l’abandon après 90 km de course. En embrassant le premier, comme le veut la tradition, le rocher au mouflon après 21 h 33 min et 6 s de course, Ludovic Pommeret a également battu le record de la Hardrock dans le sens des aiguilles d’une montre (le sens change chaque année) qui était détenu depuis 2022 par Kilian Jornet (21 h 36 min 24 s). « Ludo Pommeret », qui a mené l’épreuve de bout en bout sans pépin, est devenu ce week-end le 5e ultra-traileur français à gagner cette course à plus de 3000 m d’altitude à laquelle prennent part chaque année 146 coureurs seulement, après Julien Chorier (2011), Sébastien Chaigneau (2013), François D’haene (2021) et Aurélien Dunand-Pallaz (2023). Seule la Française Caroline Chaverot a gagné la Hardrock chez les femmes (2017).

L’Américaine Courtney Dauwalter a remporté pour sa part la Hardrock 100 pour la troisième fois consécutive, en se classant 4e au général, devant la Française Camille Bruyas (6e) et l’Allemande Katharina Hartmuth (7e). Elle a battu également son propre record de 33 min (26 h 11 min 44 s).

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Avant-propos – Le Français Ludovic Pommeret, qui entrera dans sa 50e année ce 22 juillet 2024, a remporté l’UTMB en 2016, la Diagonale des fous en 2021 et la TDS en 2022 après avoir terminé 6e de la Western States. Il prend le départ cette année de sa première Hardrock 100, après avoir pacé son compatriote Aurélien Dunand-Pallaz, vainqueur de l’édition 2023.

Ludovic Pommeret sera ce vendredi 12 juillet parmi les 146 ultra-traileurs au départ de la 29e édition de la Hardrock 100 Endurance Run, à Silverton, au Colorado, mythique 100 miles américain (164 km, 10 000 m D+) tracé à plus de 3000 m d’altitude, avec 13 passages à plus de 3700 m, dont le sommet de Handies Peak à 4280 m, point culminant du parcours. La Hardrock, celui que tout le monde surnomme « Ludo » y songeait depuis 5 ans. L’an dernier, il avait accompagné le Savoyard Aurélien Dunand-Pallaz sur les 72 derniers kilomètres de la course. Ce week-end, il verra de jour ce qu’il avait vu de nuit puisque la course empruntera, comme de coutume, le sens inverse, soit le sens des aiguilles d’une montre. Distances+ l’a rencontré fin mai avant son départ pour les États-Unis, chez lui, à Crozet dans les monts du Jura, près de la frontière suisse et de Genève, le temps d’une « rando interview » sur l’un de ses nombreux sentiers d’entraînement.

À l’heure du rendez-vous, Ludovic Pommeret est arrivé à vélo, un sac d’épicerie contenant des noix de cajou et du liquide lave-glace dans sa main droite. Le garçon est habile. Alors qu’il lace ses chaussures de trail pour aller se promener, le boucan surprend. On dirait un respirateur géant. Il s’agit en fait d’une tente hypoxique, achetée à un cycliste professionnel, qu’il utilise dans le cadre de sa préparation à la haute altitude de la Hardrock. Le principe est de s’acclimater à la raréfaction de l’oxygène pour ne pas trop la subir une fois sur place. « Je la programme pour être à l’équivalent de 2500 m, explique-t-il. Je l’utilise pendant trois semaines avant de partir au Colorado, mais c’est un peu haché. Dans l’idéal, il faudrait que je passe 10-11 heures par jour dedans. » Impossible dans son cas, faute de temps.

Bientôt retraité à 50 ans

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Ludovic Pommeret – Photo : Chloé Rebaudo

Ludovic Pommeret est ingénieur informatique. Il travaille pour la simulation du contrôle aérien suisse. Il s’arrange pour diviser ses semaines en deux. Lorsqu’il travaille, il habite dans le Jura et profite de ses allers-retours quotidiens en courant pour effectuer des séances à plat. Le reste du temps, il réside en Maurienne (Savoie) et s’entraîne en milieu alpin. C’est là qu’il s’installera à temps plein lorsqu’il prendra sa retraite. Ce sera à la fin de l’année ou au plus tard au printemps 2025, juste avant ses 50 ans. Désormais à son compte, il adapte ses heures travaillées à l’échelle d’une année. Il a ainsi pu s’organiser pour ne pas bosser cet été.

On prend la direction de l’un de ses parcours habituels, une verticale de 2,5 km pour 715 m D+. On fera l’aller-retour. Ça part, pour ainsi dire, droit dans la pente. Il n’avait plus mis les pieds sur ce chemin depuis sa course de 125 km et 5000 m D+ au Valhöll Argentina by UTMB (2e en 14 h 37) en mai.

Alors que l’on croise un traileur en train de s’entraîner avec bâtons, « Ludo » revient, en parfaite aisance respiratoire, sur la Western States à laquelle il a participé les deux années précédentes. En 2023, il avait terminé 13e, quasiment dans le même temps qu’en 2022 où il s’était classé 6e. « J’ai mis deux fois 16 h 20 » pour parcourir les 160 km et 5100 m D+. « C’est fou de se dire qu’on peut réussir à courir un 100 miles à 10 km/h », fait-il remarquer, en précisant que, l’an dernier, il n’avait pas été en mesure d’atteindre son objectif de passer sous les 16 h. Une gêne à l’adducteur l’avait ralenti, mais il avait absolument voulu aller au bout pour partager, comme prévu, les dix derniers kilomètres avec sa fille cadette.

Seuls les athlètes du top 10 sont automatiquement invités l’année suivante, il n’est donc pas retourné en Californie en cette fin juin, mais il a décroché l’un des précieux dossards pour la Hardrock.

Forcément, son entraînement, spécifique montagne, a été très différent de sa prépa à la Western States. « Je préfère une Hardrock, mais j’avoue que j’ai parfois pris du plaisir à courir sur du plat », s’amuse-t-il.

En 2022, avant sa première Western, Ludovic avait pacé son beau-frère sur la moitié du Marathon d’Annecy. Il devait tenir 3 min 35 – 3 min 40 au km. « Si je tenais le semi, c’était bien », se souvient-il. Mais il a fait mieux que ça. Après avoir essayé de raccrocher par deux fois son beau-frère, il l’a lâché et a passé la ligne d’arrivée en 2 h 3 min 51 s. « Je me suis dit que, peut-être, un jour je ferai une prépa marathon pour voir si je peux passer en dessous de ces 2 h 30 », note celui qui est coaché par l’ancien sélectionneur de l’équipe de France de trail, Philippe Propage. Mais ce ne sera pas encore pour tout de suite.

Découverte de la Hardrock avec Aurélien Dunand-Pallaz

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Aurélien Dunand-Pallaz a remporté la Hardrock 2023 au Colorado – Photo : Chloé Rebaudo

Après une blessure hivernale qui l’a contraint à ne pas s’aligner comme prévu sur la Pierra-Menta en ski alpinisme, Ludovic s’est rapidement concentré sur sa Hardrock, avec la volonté de ne pas perdre trop de temps.

« Je cherchais une préparation pour la Hardrock, c’est la raison pour laquelle j’ai choisi la course en Argentine, mais il y avait finalement beaucoup de parties où je pouvais courir, où je devais courir même, raconte Ludovic Pommeret. Ceci dit, je ne regrette pas d’y être allé, parce que les gens étaient très cool et on est allés faire un peu de visite. »

L’an dernier, il avait pu découvrir la Hardrock en accompagnant, comme « pacer », Aurélien Dunand-Pallaz de la ville d’Ouray (km 95 dans le sens anti-horaire) jusqu’à la ligne d’arrivée. Il s’était effacé juste avant que son ami l’emporte et embrasse comme le veut la tradition le rocher au mouflon, passage obligé des finisseurs de la Hardrock.

« Je suis très content que Ludo puisse aller courir à son tour la Hardrock cette année », s’est félicité le champion en titre, resté en Savoie cet été. Il avait aimé les heures passées à ses côtés. « Dans toutes les montées, Ludo donnait le rythme, et dans les descentes, c’était moi, car j’étais mieux et, en plus, je profitais de l’éclairage de sa frontale. Là où il m’a bien aidé, c’est qu’il regardait en même temps sur internet pour me donner les écarts avec mes poursuivants », se souvient Aurélien.

146 participants uniquement

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L’arrivée emblématique de la Hardrock au Colorado – Photo : Chloé Rebaudo

Seulement 146 coureurs prennent le départ à chaque édition depuis 1992. Deux loteries sont organisées, une pour ceux qui ont déjà concouru, et une pour les novices, qui doivent avoir terminé une course qualificative, comme l’UTMB et la Diagonale des fous. Être bénévole permet aussi d’obtenir des tickets supplémentaires pour la loterie. Enfin, désormais, l’organisation se réserve le droit d’offrir quelques dossards à des coureurs élites triés sur le volet. D’ailleurs, Aurélien Dunand-Pallaz avait glissé aux organisateurs, en substance, que ce serait une bonne idée d’inviter son pacer de luxe dans le futur.

« Ça fait cinq ans que je m’inscris à la loterie, raconte Ludovic Pommeret. Je ne sais pas si cette année j’ai bénéficié d’un dossard sélectionné par l’organisation [ou si mon nom a été pigé à la loterie]. »

« C’est une course différente de ce à quoi on est habitué (en Europe), dit-il. Déjà, il n’y a pas de ligne de départ tracée au sol. Et c’est une course en altitude, donc il faut avoir une approche un peu différente (que lorsqu’on prépare une course classique dans les Alpes). Je ne m’attendais pas à ça, ajoute-t-il. Il y a des parties hyper faciles techniquement, et d’autres qui sont assez compliquées. » Comme ce col enneigé passé de nuit sans aucun tracé visible, hormis les trous de bâtons des personnes montées avant. « Tu es vraiment seul au monde en dehors des ravitaillements ! »

La course change de sens chaque année. Ludovic va donc courir cette fois dans le sens des aiguilles d’une montre. Il sera pacé par l’ultra-traileur Arthur Joyeux-Bouillon – qui s’est récemment classé 9e du Lavaredo (120 km, 5800 m D+) lors de sa course de reprise après sa blessure à la cheville en avril au MIUT – et Jérémy Fedda, un de ses amis de Maurienne. Les deux garçons sont arrivés début juillet dans le Colorado, tout comme Céline Pommeret.

Selon le plan de match, Jérémy devrait courir avec Ludovic Pommeret les 27 premiers kilomètres autorisés (environ à partir de la mi-parcours) avant qu’Arthur ne prenne le relais pour les 45-50 kilomètres suivants pendant que Jérémy conduira le 4×4 pour se rendre au ravitaillement de Sherman, difficile d’accès. C’est Jérémy qui devrait l’accompagner sur la fin de course, à moins qu’Arthur ne poursuive.

« Ludo » est quant à lui arrivé dès la mi-juin aux États-Unis, ce qui lui a donné le temps de reconnaître deux fois le parcours – ce que les locaux appellent une « softrock », en opposition à la hardrock. La première fois, il était seul, sur quatre jours, en mode randonnée. La deuxième fois, il était avec la Française Camille Bruyas et la Québécoise Marianne Hogan, en mode trail. Marianne pacera Camille qui aura fort à faire ce week-end face à la reine de l’ultra-trail Courtney Dauwalter, tandis que Ludovic Pommeret sera aux côtés, entre autres, de François D’haene (vainqueur en 2021 avec record de l’épreuve dans le sens anti-horaire et 2e derrière Kilian Jornet en 2022) et de l’Américain Zach Miller, qui s’est fait opérer d’une appendicite quelques jours avant la course, mais qui s’entraînait malgré tout à Silverton à l’avant-veille de la course.

« En garder sous la semelle »

« Il y a quand même plus de 30 bornes de piste, donc il faut en garder sous la semelle pour pouvoir courir et gérer les altitudes à 4000, prévient « Ludo », adepte des départs en retenue et spécialiste des « remontadas ». Il faudra peut-être rester un peu en dedans dans les montées pour ne pas trop en donner », analyse-t-il.

La météo pourrait, comme souvent en montagne et surtout aux sommets, jouer aussi un rôle durant la course. Durant ses reconnaissances, il est passé du beau temps à l’orage, en passant par le vent, la pluie et même l’orage et la grêle.

Presque 50 ans et toujours ultra performant

À mesure que la cime des arbres se rétrécit, témoignant de la fin de l’ascension de cette « rando interview », Ludovic évoque l’après Colorado, qui sera somme toute assez classique le concernant. Fin août, il sera de nouveau de la partie à Chamonix pour fêter les 20 ans de sa première participation à l’UTMB, qu’il a remportée en 2016, avant la TDS en 2022. L’an dernier, il avait réalisé encore une sacrée performance en passant la ligne d’arrivée en 5e position sur la Place du Triangle de l’Amitié. Cinquième de l’UTMB, où les meilleurs ultra-traileurs de la planète répondent généralement présents, en l’occurrence derrière les Américains Jim Walmsley et Zach Miller et ses compatriotes Germain Grangier et Mathieu Blanchard. À 48 ans.

Et pourtant, une bonne partie de cet UTMB 2023, Ludovic Pommeret était loin des meilleurs. Au point de se prendre la tête en pleine course. « Je n’aime pas avoir des regrets ou me dire, après, que j’aurais pu mieux faire, confie-t-il. L’année dernière, sur l’UTMB, je suis dans les temps de passage que j’avais prévus, mais par contre je suis 50e. Je me disais : « mais qu’est-ce que je dois faire ? Est-ce que je dois accélérer ? Rester dans ce que j’ai prévu ? Et si j’accélère, est-ce que je vais le regretter ? » Je ne sais pas ! Je suis content de mon résultat de l’an passé, il y en a beaucoup qui voudraient l’avoir, même si ce n’est pas un podium, mais oui, c’est toujours difficile de ne pas avoir de regrets et de ne pas avoir tout tenté. On peut me reprocher d’avoir peut-être un manque d’ambition ou d’être trop conservateur sur mes courses, c’est-à-dire vouloir arriver au bout et avoir une place honorable sans avoir fait un coup d’éclat. »

Son modèle, à Ludovic Pommeret, c’est Courtney Dauwalter pour sa régularité en course. « Elle ne part pas doucement, mais elle est super régulière, sur les fins de course elle court là où la plupart ne courent plus. »

En arrivant au sommet, le lac Léman s’offre à nous, Genève et son jet d’eau, l’aéroport, le Chablais… Ludovic Pommeret, qui s’est couvert d’un coupe-vent, poursuit son explication à propos de son dernier UTMB : « L’année dernière, je n’ai pas réussi (à réfléchir), c’est pour ça que je n’ai pas bien vécu la course. Je n’ai fait que râler, j’avais l’impression de ne pas avancer alors que j’étais dans les temps qu’on avait établis. À un moment, je me plante aussi dans un horaire de passage, je pensais que j’étais en retard alors qu’en fait j’étais en avance. Donc, oui, je ne l’ai pas forcément bien vécu mentalement et pourtant le rythme n’était quand même pas mauvais. C’est même une de mes courses les plus abouties ou en tout cas les plus régulières. Par rapport à mon année de la gagne (2016), j’ai toujours amélioré mon temps », sans regagner l’UTMB pour autant.

Est-ce que cette manière de courir, cette « patte Ludo Pommeret », sera payante sur la Hardrock, une course pour montagnard qui requiert une gestion fine de l’ultra pour performer ?

Le 100 miles « par la force des choses »

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Céline et Ludovic Pommeret en reconnaissance du Grand Raid de La Réunion – Photo : courtoisie

Avec les années qui passent, le « vieux routier du trail » estime que le format 100 miles lui correspond bien.« Par la force des choses, lâche-t-il. Je cherche toujours encore un peu de performance, mais sur les formats plus courts, c’est devenu difficile. Même 100 bornes, ça commence à être compliqué de tenir le rythme (des meneurs) de course. En vieillissant, l’écart se réduit entre la vitesse maximale à laquelle tu peux aller et la vitesse que tu es capable de tenir longtemps. J’ai l’impression que je peux tenir une allure pas très rapide, mais longtemps. Après, c’est peut-être aussi ma préparation qui veut ça… »

Quant au vraiment plus long, il n’a pas envie de s’y frotter pour le moment, même s’il sait courir pendant 39 heures sans dormir, comme lors de la Diagonale des Fous qu’il avait partagée en octobre dernier avec sa femme Céline. « François (D’haene) va sur le Tor des Géants (Val d’Aoste, Italie) en septembre, mais je n’ai jamais poussé aussi loin pour l’instant. J’ai des collègues qui y sont allés et qui ne se sont jamais trop remis de la course. Je me dis que j’ai plutôt encore envie de courir un peu. »

C’est justement ce qu’il fait en prenant le chemin de la descente sur un sentier « casse-patte ». « Comme quoi, on peut préparer la Diag même dans le Jura », a-t-il ponctué sur le ton de la plaisanterie.

Durant cette agréable balade jurassienne, son genou s’est « bloqué » à deux ou trois reprises, sans que cela ne semble le préoccuper. Renseignement pris, à moins d’une semaine du départ, une douleur au genou se faisait sentir. Mais les bobos l’accompagnent depuis longtemps. À l’expérience et avec la décontraction qu’on lui connaît, Ludo Pommeret a tout en main, ou plutôt dans les pieds, pour boucler le seul 100 miles parmi les quatre majeurs qui manque à son palmarès, avec l’UTMB, la Diagonale des fous et la Western States.


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