Thomas Duhamel, lors du Gaspesia 100 2017, qu’il a remporté / Photo : Gaspesia 100
Après le Marathon des sables au Maroc et la TransMartinique en 2017, mais aussi le 125 km de l’Ultra-Trail Harricana du Canada et de l’Ultra-Trail Gaspesia 100, le Montréalais Thomas Duhamel a décidé de participer à moins de courses organisées en 2018. En revanche, il a l’intention de s’offrir une belle expédition en solo au Nicaragua, sans autre objectif que la découverte de paysages et le dépassement de soi.
« Ce sera pour moi définitivement une année avec davantage de sorties longues en dehors des courses officielles, a-t-il confié à Distances+. D’abord pour une question financière, parce que s’inscrire à des courses revient très cher, mais aussi parce que j’ai décidé de faire la traversée du Nicaragua à la course et donc je vais mettre toutes mes énergies dans ce projet. Je n’ai jamais mis les pieds en Amérique centrale et je voulais traverser le continent coast to coast, pour aller d’un océan à l’autre, explique ce Normand de 32 ans. Le Costa Rica était une option, mais le Nicaragua est moins touristique, plus sauvage et son passé historique est intéressant. »
Cette traversée est encore à l’étape préparatoire. Le départ devrait avoir lieu cet été. « Je prévois parcourir entre 500 et 650 km en solo en 15 jours. Mon idée est de courir le plus possible en dehors de toute civilisation en ralliant des villages tous les deux ou trois jours. »
Aventurier dans l’âme, il s’imagine déjà bivouaquer dans son hamac au milieu de la jungle, après avoir gaiement crapahuté toute la journée avec son sac de 10 kg sur le dos.
Se frotter encore un peu à l’élite
Au cours de l’année, Thomas sera tout de même au départ de deux courses majeures au Québec, l’Ultra-Trail Gaspesia 100, en juin, et l’Ultra-Trail Harricana du Canada (UTHC), en septembre. « Grâce à de belles performances en 2017, j’ai la chance d’être invité pour ces deux courses, a-t-il commenté.
Lors de la dernière édition du Gaspesia 100, Thomas a été le seul à terminer le 160 km à Percé. « Mon objectif était de donner le maximum et ça a été une super belle course malgré des conditions météorologiques difficiles. »
Il s’est également distingué lors du 125 km de l’UTHC dans la forêt boréale. Sa troisième place l’a presque surpris. « J’étais parti avec l’idée que j’avais la capacité de faire un top 10 et je me suis retrouvé sur le podium. »
Thomas se frottera donc encore malgré tout cette année à une partie de l’élite québécoise, avec qui des liens se sont tissés, comme Florent Bouguin avec qui il a eu des « échanges passionnants » en courant à ses côtés à l’Harricana, ou encore Charles Benoît et Mathieu Blanchard, « un coureur à part qui est en train de devenir l’un des meilleurs, non seulement en Amérique du Nord, mais aussi au niveau mondial. « Vu la taille du milieu du trail au Québec, les autres coureurs sont plus des amis que des concurrents, dit-il.
Une année 2017 inoubliable
Thomas Duhamel se dit très content de sa saison 2017. « Tout a été clairement mieux que ce que je l’avais envisagé au départ, précise-t-il. Le Marathon des sables a été moment convivial, puisque je l’ai couru avec un ami sans chercher la performance. Ça a été une belle aventure humaine. La TransMartinique a été sur le même modèle. On était une bande de copains de Montréal et même si la course est partie très vite et que je n’ai pas pu suivre le rythme, le fait de finir à la cool m’a permis d’en profiter à fond. Et puis j’ai quand même terminé 14e », ajoute-t-il avec le sourire.
Cette année, Thomas va continuer à faire la navette en courant entre son domicile et son travail chaque jour. « Il n’y a pas à dire, c’est un entraînement solide, assure-t-il. Je parcours entre 100 et 150 km par semaine, dont une partie en ski de fond. » La seule règle qui prévaut, c’est de s’amuser, encore et toujours. Par exemple, il évite les séances d’intervalles. Il dit en avoir trop fait dans sa jeunesse lorsqu’il jouait au basket. Alors il opte pour des phases de course plus ludique, comme « des accélérations sur les trois montées (à l’aller) et les trois descentes (au retour) sur [son] trajet quotidien. »
L’unique ombre au tableau de Thomas, ce sont ses problèmes à l’estomac. « Il me joue des tours et me fait beaucoup souffrir, déplore-t-il. Il va falloir que je traite mes douleurs à l’estomac si je veux courir sereinement », même si cela n’entame en rien son mental gonflé à bloc. « Le mental, c’est ma force, dit-il. Je suis moins rapide que les autres, mais j’ai la chance de pouvoir courir longtemps dans des conditions difficiles sans être affecté mentalement. »