Avec une saison de succès, le skieur Arnaud Côté Boisvert est sur une lancée

Arnaud Côté Boisvert – Photo : courtoisie

Arnaud Côté Boisvert poursuit sa belle ascension dans le monde du ski de montagne. Cette saison, il est arrivé premier au sprint, dans la catégorie espoir, aux championnats panaméricains de ski de montagne.

Il est aussi arrivé second, dans sa catégorie, pour la distance longue et le vertical, explique-t-il, alors qu’il revient tout juste d’un séjour de 10 jours à Canmore, en Alberta, où se tenaient les championnats. Toutes catégories confondues, il se classe maintenant troisième en sprint au niveau canadien.

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Ancien coureur de cross-country, le jeune athlète de 23 ans des Cantons-de-l’Est a découvert le ski de montagne un peu par hasard. « J’étais déjà un skieur de ski alpin, mais faire les ascensions en chaise me rendait fou, avoue-t-il. C’est la gang de Vélo Café Endurance de Magog qui m’a initié au skimo et j’ai vraiment accroché. »

Un sport en développement au Canada

Cette saison, Arnaud a été recruté par l’équipe canadienne de skimo pour faire partie de son équipe de développement. Le soutien qu’il reçoit reste malgré tout plutôt symbolique. « Je dois tout payer, même mon entraîneur, confie-t-il. Je rêve du jour où l’équipe canadienne va pouvoir nous prendre en charge au niveau nutritionnel, physio et entraînement. »

S’il performait au même niveau en ski alpin, la donne serait différente. « J’aurais beaucoup plus de subventions et de support, constate-t-il. C’est le côté plus difficile d’un sport émergent. Pour trouver du financement, je dois être capable de me vendre en plus de faire connaître mon sport. »

Pour compliquer les choses, l’équipement de haute performance est très onéreux. « Les bottes de compétitions coûtent de 2000 $ à 3000 $, dit Arnaud. Il faut ajouter les skis, les fixations, les peaux de phoques. »

Pour l’aider à défrayer les coûts de sa participation prochaine à la Patrouille des Glaciers en Suisse, une étape du circuit mondial, il a démarré une campagne de sociofinancement qui se termine le 13 avril prochain.

La Patrouille des Glaciers est une course de 53 km qui fera entre 3000 et 5000 m de D+ selon le tracé qui sera adopté à la dernière minute. « C’est très technique, précise-t-il. On part de nuit et en cordée de trois skieurs sur des glaciers. Le plus lent est en avant et le plus fort est au milieu. Les deux dernières éditions ont été annulées en raison des risques d’avalanche. »

Un sport complet

Le skimo requiert bien plus qu’un bon cardio, il faut aussi exceller en descente. « J’ai un peu de difficulté quand j’arrive dans l’Ouest canadien, dit Arnaud. Les descentes sont plus techniques qu’au Québec et c’est plus musculaire en raison de la longueur des descentes. À Canmore, il y avait des membres des équipes olympiques de ski de fond et de biathlon qui sont très fort en montée, mais qui ne font pas un bon temps, car ils n’ont aucune technique en descente. »

Les vitesses atteintes en descente sont impressionnantes. « Les meilleurs, avec des petits skis, des bottes molles et des fixations qui ne débarrent pas pour être plus rapides, atteignent 120 km en ligne droite, explique Arnaud. L’idéal serait que je passe un hiver là-bas pour que je perfectionne ma technique de descente. »

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Arnaud Coté Boisvert, sur la deuxième marche du podium, a connu une super saison de skimo – Photo : courtoisie

Entraînement et avenir

Pour atteindre un tel niveau d’excellence, Arnaud est très discipliné. « 80 % de mon entraînement se fait à basse intensité et 20 % à haute intensité, précise-t-il. La clé, c’est de faire le maximum de D+. Dans mon cas, ça représente 15 heures d’entraînement par semaine pour 6000 à 8000 m de D+. »

Le vélo et la course à pied font aussi partie de ses entraînements ainsi que plusieurs séances de renforcement musculaire. « Je pratique aussi mes transitions, pour être en mesure d’enlever et de remettre les peaux le plus rapidement possible. » 

Étudiant au baccalauréat en éducation physique à l’Université de Sherbrooke, il terminera sa formation l’année prochaine. « L’enseignement m’intéresse, mais à seulement 23 ans, je n’ai pas l’intention de m’y lancer tout de suite. Je travaille déjà avec des compagnies de sport comme Mountain Hardwear et il y a la possibilité de m’impliquer davantage. L’Ouest canadien m’intéresse également. La seule chose qui est certaine, c’est que je veux continuer à bouger dans les montagnes », dit-il.

La prochaine étape serait pour lui de joindre l’équipe séniore. « À 23 ans, je ne suis pas encore dans mon apogée, parce que le peek de performance est normalement entre 27 et 32 ans », dit-il.

En 2020, le ski de montagne devrait faire partie des jeux Olympiques de la jeunesse. Arnaud mentionne qu’il y a de bonnes chances que le sport fasse également son entrée aux Jeux olympiques d’hiver en 2022 ou 2026. Peut-être l’y verra-t-on.

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