Photo : courtoisie
À peine remis de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB), où il est allé au bout de lui-même, Sébastien Roulier a monté et descendu 27 fois le mont Orford en 24 h en fin de semaine, soit environ 145 km, pour près de 13 500 m de dénivelé positif, et autant de dénivelé négatif.
Il a ainsi battu son propre record, 25 montées et descentes, réalisé l’an dernier au profit des enfants atteints du cancer (« Courir pour Leucan du Mont Orford au Mont Everest en 24 h »). Un défi que ce pédiatre sherbrookois de 42 ans ne s’attendait pas à renouveler.
Puis, Fibrose kystique Québec lui a proposé d’être président d’honneur de la première édition du Défibrose Mont Orford, qui consiste à monter et descendre la montagne sur une période de 6 h. Il a estimé que l’occasion était toute trouvée pour tenter de faire encore mieux que l’an passé.
« Par contre, quand j’ai inséré ce défi à mon horaire, je croyais que ma récupération de l’UTMB serait déjà bien entamée, a confié l’athlète. Or, l’UTMB a été plus difficile que prévu, à cause du décalage et des passages en altitude, et mon corps semblait aller mieux depuis seulement une semaine environ. »
C’est donc « seul » que Sébastien Roulier a affronté le mont Orford. Comment a-t-il géré cela? « Une montée-descente à la fois, sans être ˝agressif˝ dans les montées, a-t-il expliqué après s’être reposé. Mon plan était de viser moins d’une heure par montée-descente et, plus le défi avançait, plus j’avais du temps ˝en banque˝. »
Dans les faits, il a été relativement constant (53 min l’aller-retour en moyenne), avec des montées-descentes parcourues entre 40 et 45 min au début et entre 50 et 58 min vers la fin, en incluant les pauses.
« Mon ravito était à la base de la montagne et, chaque fin de descente j’allais prendre un petit quelque chose (orange, melon, banane, boisson gazeuse, chips, biscuit, eau, électrolytes), a-t-il précisé. Sur moi, je transportais boisson sportive et gels. La température était parfaite. J’avais tout le linge nécessaire dans ma “mini-van”, laissée également au bas du mont Orford. »
Apparemment très soutenu tout au long de son parcours, il a eu le plaisir d’être accompagné de coureurs durant la soirée et la nuit. « Je n’ai été réellement seul qu’une dizaine de montées, au début surtout », a-t-il souligné.
L’UTMB en guise de préparation
Au lendemain de cet exploit, Sébastien Roulier a reconnu avoir ressenti de la fierté, « surtout après l’UTMB. Non pas que l’UTMB ne m’a pas rendu fier, au contraire, mais je n’étais pas dans la meilleure condition physique pour le Défibrose. […] Chaque course, chaque défi est le passage vers une autre course ou vers un autre défi. Et mon 36 h à l’UTMB (il espérait avant le départ courir cette épreuve en 24 h) m’a sûrement préparé au 24 h du Défibrose. »
S’il a dit qu’il ne chercherait sans doute pas à battre son nouveau record, il a aussi écrit dimanche soir sur sa page Facebook que son fils de 10 ans lui avait dit qu’il fallait maintenant qu’il étende le défi sur une période de 48 h.
Le Défibrose Mont Orford a permis de recueillir 8500 $, a fait savoir Joanie Lévesque, l’organisatrice, une kinésiologue elle-même atteinte par la maladie. Cette somme sera entièrement reversée à Fibrose kystique Québec afin d’améliorer les soins de santé offerts aux personnes atteintes, de faire avancer la recherche et de contribuer à l’amélioration du centre de transplantation pulmonaire de Montréal.
Sébastien sera à la fin du mois au Championnat du monde de trail, au Portugal, histoire de boucler sa saison en beauté.