Entre son stage en clinique de chiropractie, ses études et son entraînement, Sarah Bergeron-Larouche court constamment. Nous avons réussi à lui parler pendant un moment, avant qu’elle ne parte pour la Californie, où elle va courir le North Face Endurance Challenge ce weekend.
Samedi, elle participera à l’épreuve du 50 km. « J’arrête à 50. Ce sont les entraînements et les événements qui m’attirent le plus. Peut-être que ça va changer », dit celle qui ne se considère pas ultramarathonienne pour l’instant.
L’Endurance Challenge marquera pour elle un recommencement. Blessée à l’orteil, elle a dû troquer les chaussures de course pour la selle de vélo. Depuis trois semaines, elle a recommencé son entraînement habituel. « Je ne suis pas optimale comme je l’étais en juillet. Physiquement, je n’ai pas de bobo, mais je ne suis pas à mon niveau », dit Sarah.
Elle a contracté un oignon très douloureux, qui a viré en tendinite du fléchisseur du gros orteil, puis en sésamoïdite. « Il y avait beaucoup d’inflammation, même qu’on pensait à une fracture de stress. Je n’étais pas capable de marcher convenablement », dit Sarah. Grâce à une rencontre avec un podiatre qui lui a prescrit des orthèses, elle a pu commencer à récupérer. « J’étais un peu anti-orthèse, mais c’est ce qui m’a sauvée. »
Entre deux saisons
L’Endurance Challenge marquera la fin de son entraînement estival. Elle participera bientôt à l’épreuve de Whiteface Mountain, à Lake Placid, puis au Pentathlon des Neiges sur les plaines d’Abraham. « Ce sera soit la course ou la raquette », dit celle qui compte participer à l’épreuve individuelle et à celle en équipe. Elle ajoute aussi qu’elle est attirée par le vélo à grosses roues, un sport qu’elle compte essayer cet hiver.
Championne de course en raquettes, Sarah reste humble et réaliste dans ses objectifs. Celle qui a dépassé hommes et femmes au 25 km du Bromont Ultra cet automne sait qu’une telle victoire est impossible en raquettes. « C’est beaucoup plus musculaire. Les filles, on est moins avantagées. »
« C’est différent. Il faut apprendre à courir plus large », ajoute-t-elle.
L’an dernier, avant le Défi Raquettes du Carnaval de Québec, elle n’avait pas pu se pratiquer dans la neige. Un manque qui s’était surtout fait sentir dans les descentes. « Il faut se laisser glisser et mettre le poids sur les talons », explique-t-elle. Malgré son manque de préparation, elle avait tout de même remporté l’épreuve du 10 km.
À l’image de cette compétition, Sarah semble performer mieux que jamais lorsqu’elle a deux prises contre elle. « À Bromont [où elle a remporté le classement général], c’est là où j’avais mal au pied. À 15 km, je pensais que je ne pourrais pas finir », se souvient-elle. Elle a finalement persévéré en se comparant aux ultramarathoniens qui en étaient alors à plus de 100 km de course. « Je voyais ces gens-là, et je me disais que je ne pouvais pas abandonner. »
Le secret de son succès et ce à quoi elle doit sa progression, c’est son alimentation. « Ce qui fait que tu es capable de garder une certaine vitesse et d’être endurant, c’est savoir gérer son effort, mais aussi se connaître, savoir ce qui marche pour soi, explique-t-elle. Là, je me sens à l’aise, j’ai fait un bon hiver l’an passé. J’ai monté le millage et le corps répond bien. C’est l’expérience. »