Rémi Poitras durant le Bromont Ultra 2017 – Photo : Bromont Ultra
Rémi Poitras fait partie de ces jeunes athlètes québécois ultras performants. En 2017, il a réalisé une fin de saison fracassante avec deux victoires, au 65 km de l’Ultra-Trail Harricana d’abord (1er ex aequo avec le Français Kevin Vermeulen) puis au 80 km du Bromont Ultra. Et il va falloir s’habituer à lui, parce que ce médecin en résidence en Gaspésie s’est concocté une saison très chargée.
Rémi a prévu de faire un ultra-trail par mois entre mai et novembre, avec a priori une pause en juillet. Il se rendra pour commencer dans l’État de New York pour le 50 km de Bear Mountain, puis sera au départ en juin du 53 km de l’Ultra-Trail Gaspesia 100, de la Trans Vallée (70.5 km et 2800 m D+ en trois courses) ou de la Trans Vallée X (90 km et 3400 mètres D+ sur trois courses) en août, du 80 km ou du 125 km de l’UTHC en septembre, du 80 km de Bromont Ultra en octobre (il veut battre son record et passer sous la barre des 8 h), avant de retourner aux États-Unis en novembre pour participer au 50 km du TNF Endurance Challenge de San Francisco.
Ambition
Le jeune homme de 24 ans ne cache pas qu’il est très ambitieux. Il a confié à Distances+ qu’il avait la volonté de « vraiment devenir un coureur qui se démarque du lot ».
« J’aimerais me souvenir de 2018 comme de l’année qui aura confirmé mon statut de compétiteur sérieux, même face à un plateau international comme à Bear Mountain et San Francisco, dit-il. J’aimerais m’en souvenir comme de la saison tremplin qui a vraiment marqué le début d’une carrière de course en sentier. »
Préparation méthodique
Rémi n’a pas d’entraîneur, mais il est très structuré dans sa planification, afin de suivre un entraînement optimal. Il précise qu’il s’entraîne cinq à six jours par semaine, toujours à l’extérieur, en mélangeant la route et les sentiers, en organisant ses semaines en fonction de la phase d’entraînement dans laquelle il se trouve.
Son kilométrage hebdomadaire varie entre 80 et 120 kilomètres, dépendamment de son état physique et de la proximité d’une course. « Les entraînements tempo sont définitivement mes sorties préférées, souligne-t-il. J’aime la sensation de courir à fond et de maintenir une cadence rapide. Ça prépare pour les courses et ça donne confiance. Courir dans des endroits tel que le parc de la Gaspésie me donne un boost d’énergie et de motivation, c’est un endroit unique où je me sens vraiment bien. »
Précision et rigueur
Sa préparation pour une course est très méthodique. Il analyse le profil du parcours afin d’anticiper les cadences à maintenir et il mémorise la position des ravitaillements pour avoir une idée globale de ce qu’il ingérera afin de combler ses besoins nutritionnels. Il projette ses temps de course en s’inspirant des résultats antérieurs et de la difficulté du parcours.
Mais son envie de performer, et tout le travail pour y parvenir, ne semblent pas lui faire oublier qu’il court avant tout « pour le plaisir ». « J’ai toujours hâte de revoir les Mathieu Blanchard, Elliot Cardin et autres sur la ligne de départ, souligne-t-il. On s’encourage, on partage des histoires, on développe de nouvelles relations, c’est aussi ça qui est trippant dans le trail. »
Si la saison 2018 doit lui permettre de confirmer son potentiel, il se projette déjà sur l’avenir, avec dans la tête le rêve d’être au départ des grandes courses internationales. « Comme beaucoup de coureurs, ultimement, j’aimerais ça compléter quelques grands classiques de l’Ultra Trail World Tour. Pour cela, je prévois d’augmenter graduellement la distance de mes courses dans les prochaines années. »