OCTOBRE 2017 – Pierre Lequient est un vétéran de la course en sentier avec plus de douze 100 miles dans les chaussures. En octobre 2017, il affronte le 160 km du Bromont Ultra pour la quatrième fois d’affilée! Portrait d’un passionné qui participe à cet événement depuis la toute première édition.
Même si c’est un vieux routier sur cette distance, Pierre Lequient est toujours aussi enthousiaste envers le Bromont Ultra. « J’aime beaucoup le parcours, j’aime le défi que ça représente de le faire une fois de jour et une fois de nuit. C’est le fun quand tu as reconnu le parcours de jour et que tu le fais avec la lampe frontale, ça donne une expérience assez différente. Je pense qu’on est seulement deux personnes qui n’ont pas manqué une seule édition du 160 km, mon ami Louis Arcand et moi-même », raconte-t-il.
Malgré son expérience, il est conscient que c’est un gros défi qui l’attend. « C’est un 160 km qui est très costaud. On est vraiment chanceux d’avoir cet événement et c’est aussi un party de coureurs. Un gros festival, avec beaucoup d’amis que je retrouve », explique-t-il.
Un coureur polyvalent
Pierre Lequient pratique la course depuis une douzaine d’années. Comme plusieurs, ses premières années se sont passé exclusivement sur la route, avec plusieurs marathons à son actif. C’est en 2011 qu’il goûte pour la première fois aux joies des ultras lors du Mount Royal Summit Quest. « C’est à la fin juin, on part du mont Royal, on emprunte le pont Jacques-Cartier, les iles, le canal Lachine jusqu’à Pointe-Claire et on revient au point de départ », explique-t-il.
Une expérience qu’il a trouvée à la fois difficile et révélatrice. « J’ai fait le saut directement du 42 au 100 km cette année-là. Ça a été très dur et très douloureux aux jambes et aux mollets. En même temps, c’était une expérience pour voir à quelle vitesse j’allais guérir et récupérer. Je dois dire que ça a quand même été assez vite. »
Une collection de 100 miles
C’est en 2012 qu’il affronte son tout premier 100 miles au Vermont 100. « Là aussi, ça a été très dur, mais j’ai beaucoup aimé. Je me suis fait de nouveaux amis dans le monde de l’ultra, dont Louis Arcand et quelques autres. J’ai fait le Vermont 100 à cinq reprises », précise-t-il.
Depuis, il collectionne les 100 miles. « Grâce à Patrice Godin, j’ai découvert le Massanutten Mountain Trails. C’est un 100 miles au nord de la Virginie que j’ai fait trois fois. En 2013, j’ai aussi découvert le Virgil Crest Ultra dans l’état de New York, que j’ai couru avec Sébastien Roulier. Il n’existe plus maintenant. »
Son objectif est de compléter deux à trois 100 miles par année. « On dirait que c’est dans cette distance que j’ai le plus de plaisir. C’est une aventure qui, forcément, se passe de jour et de nuit, qui demande beaucoup de persévérance et de résilience », explique-t-il.
Un seul de ses 100 miles s’est soldé par un abandon. « Cet été, en Alberta, pour le Sinister 7 Ultra. Il y avait une canicule épouvantable. Il y a eu un taux d’abandon de 80 %, raconte-t-il. Dans les 100 miles, habituellement, le taux d’abandon oscille entre 20 et 50 %. C’était l’hécatombe, tout le monde tombait comme des mouches. Sébastien Côté a été un des rares à le terminer, chapeau à lui. »
Une expérience qu’il juge formatrice. « Je n’étais pas blessé, mais j’avais jugé que c’était bon d’abandonner la course de façon préventive. J’avais des symptômes qui s’approchait du coup de chaleur », se souvient-il.
Intégrer l’entraînement dans son quotidien
Courir des 100 miles demande une préparation très solide. Pour maintenir sa forme, il mise sur la régularité plutôt que sur le volume. « Je m’entraîne toute l’année sans prendre de pause. Il n’y a pas de mauvaise météo pour courir, c’est seulement une question de bien s’habiller et d’avoir une bonne attitude. Je cours de 70 à 80 km par semaine et je reste pas mal dans cette fourchette. Ce n’est pas si gros si je me compare à d’autres coureurs. »
Un entraînement qui mêle la route et le sentier. « Comme je travaille sur l’ile des Soeurs, je fais le tour de l’ile tous les midis. C’est un très beau 10 km, mais il n’y a pas beaucoup de gens qui le connaissent », dit-il.
Une routine qui s’ajoute à son entraînement en sentier. « Je vais à Sutton où mes parents habitent, dit-il. Quelques excursions dans les Adirondacks ou les Whites Mountains, mais pas assez souvent à mon goût. Sinon, sur une base plus fréquente, c’est le mont Saint-Bruno, tout près de chez-moi, ou le mont Royal. »
Même après trois participations, Pierre dit ressentir un stress à l’approche de la course. « Un 100 miles, c’est normal d’être stressé un peu quand même! Il faut toujours le prendre au sérieux et bien se préparer. Même après douze 100 miles, des choses nouvelles arrivent à chaque course et on est toujours en apprentissage. Chacun doit trouver sa recette gagnante et c’est différent pour chacun », conclut-il.
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