Olivier Duhaime prenant une pause pendant son défi – Photo : courtoisie
L’ultramarathonien et collectionneur de défis, Olivier Duhaime, vient tout juste de compléter la distance entre Québec et Ottawa — 423 km — en seulement six jours. Il est arrivé dans la capitale canadienne juste à temps pour le début des festivités du 150e anniversaire de la Confédération. Récit d’une course complétée « au mental ».
À peine revenu de son périple, Olivier se considère en bonne forme. « Je me sens bien. Le corps est un peu au ralenti, mais c’est normal après six jours intenses. Je récupère », précise celui qui œuvre comme adjoint exécutif à la Chambre des communes.
Une course fluide
Sa course s’est somme toute bien déroulée, sans blessure ni pépin majeur. « À partir de la quatrième journée, j’ai commencé à avoir mal à une cheville et j’ai eu une enflure au-dessus du pied, mais rien pour m’empêcher de continuer, raconte Olivier. Dans les ultras en sentier, j’ai mal dans le bas du dos après les courses, mais ici, étonnamment, j’ai eu moins mal. »
Il faut comprendre qu’il a mis toutes les chances de son côté, notamment avec un bon entraînement préparatoire. « J’ai progressivement augmenté mon volume hebdomadaire à 100 km par semaine. Mon entraînement va de pair avec le travail. Je fais donc plus de vitesse que de distance la semaine, alors que la fin de semaine, je fais une longue sortie de 30 ou 40 km », explique l’athlète de 27 ans.
Le seul changement majeur qu’il a fait à sa planification initiale concerne ses souliers. « Habituellement, je cours avec des souliers minimalistes sur la route ou en sentier. Mais pour cette course, des minimalistes, ça faisait trop mal, c’était trop direct sur l’asphalte. J’ai donc opté pour des souliers plus confortables », raconte-t-il.
La recette gagnante
Pour l’appuyer dans ce défi, son père a fait office d’équipe de soutien. « Il a pris congé pour la semaine. Et il avait loué une minivan, où j’avais toute ma bouffe et tout mon matériel. C’était mon ravito roulant », raconte Olivier. Pour l’hébergement, il a simplement utilisé les auberges sur sa route.
La planification de son alimentation a d’ailleurs représenté tout un défi pour Olivier. « Dans une course organisée, tout est planifié pour toi de A à Z alors qu’ici, je devais tout préparer d’avance. » Il a mis beaucoup d’emphase sur cet aspect compte tenu de son importance. « Ce que j’ai appris dans les ultras, c’est qu’il faut manger normalement même si l’appétit n’est pas là », affirme-t-il.
Pour gérer son effort, Olivier faisait des pauses tous les 20 km et mangeait vers le 40e km. « Des sandwichs, des salades de couscous, des chips et des gels. Je n’ai pas eu de problèmes intestinaux ». Concernant les gels, il ajoute : « C’est sûr que ça tombe sur le cœur, surtout pendant six jours. Mais j’avais plusieurs sortes différentes pour que ça soit moins monotone. »
Enfin, il a pris bien soin de lui tout au long de l’aventure. « Bains de pied dans du sel d’Epsom, massage des pieds tous les soirs en plus de surveiller mon sommeil, raconte Olivier. Le soir, je décompressais sans penser à la distance du lendemain. »
Un défi mental
S’il s’est bien accommodé du défi physique, c’est l’aspect mental qui a été le plus difficile à négocier. « Dans les ultras, on croise toujours d’autres coureurs. Ici, j’ai toujours été seul au bord de la route. Ça fait travailler le mental. C’était vraiment monotone », précise Oliver.
C’est la troisième journée, la mi-course, qui a été la plus difficile. « C’était la journée pivot. Le corps devient fatigué, mais pas encore habitué à faire ça tous les jours », ajoute-t-il.
Se lever, puis repartir tous les matins a représenté tout un défi. « Ça prenait beaucoup de volonté de se dire : ‘’J’ai 65 km à faire aujourd’hui’’. Mais la fin a vraiment bien été, mon jeudi entre autres, raconte-t-il. J’ai été très rapide pour une cinquième journée de course. J’avais quand même un bon rythme. »
Les projets futurs
Olivier est bien heureux d’avoir complété son défi de 2017, surtout qu’il avait dû mettre fin prématurément à son défi de l’année dernière, le Vermont 100. Son abandon, au 142e km, lui avait été crève-cœur.
Il ne lui reste qu’une seule course au programme cette année. « Je ne fais qu’un seul défi par année, dit-il. Je vais simplement terminer la saison avec la Chute du Diable en septembre prochain. »
Il envisage déjà avec enthousiasme son défi de 2018. « J’aime vraiment relever des défis. Le Marathon des sables, c’est quelque chose qui me tenterait. J’ai aussi des amis qui sont en train de planifier le Tor des Géants. D’un autre côté, j’ai bien aimé faire un événement comme ça, tout seul, où tu dois tout planifier toi-même », conclut-il.