Mylène Sansoucy, une athlète qui monte de plus en plus sur les podiums

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Mylène Sansoucy au fil d'arrivée du 80 km de l'Ultra-Trail Harricana - Photo : Julie Barrette

Grande gagnante du 80 km de l’édition 2018 de l’Ultra-Trail Harricana, Mylène Sansoucy vient de vivre une année faste. Elle est également arrivée seconde à l’épreuve de 70 km du Québec Méga Trail et troisième lors de la Trans Vallée X en août dernier. Et pourtant, l’année avait bien mal commencé.

En automne 2017, elle s’est fracturé le pied dans un « bête accident », selon ses propres termes. Avide de reprendre son entraînement, elle a renoué rapidement avec la course, se croyant complètement guérie. 

« J’ai peut-être repris trop rapidement, car à la suite de cette blessure, j’ai eu des inflammations durant l’hiver et ma faiblesse au pied est montée dans le genou », précise-t-elle.

Avec un printemps qu’elle qualifie de « moyen » en ce qui a trait à l’entraînement, elle a participé au Québec Méga Trail avec une certaine appréhension. « C’était un peu un test, mais la course s’est bien déroulée. Les inflammations ne sont pas revenues », explique-t-elle.

Un temps parfait pour Harricana

Lorsqu’elle se remémore sa victoire à l’Ultra-Trail Harricana, c’est un sentiment de bonheur qui revient à son esprit.  

« Je me sentais très bien et c’était des conditions parfaites : un temps frais — il faisait autour de 10 degrés — et l’absence de pluie dans les jours précédents m’ont favorisée. J’ai eu les mains gelées tout le long de la course et c’est toujours dans ces conditions que je performe le mieux », explique l’athlète de 36 ans.

Arrivée deuxième au 65 km d’Harricana en 2017, elle considérait excellentes ses chances de gagner et s’estimait même en mesure de battre le record féminin du parcours. 

« La victoire, ça dépend des autres participantes. Quand la course a commencé et que j’ai vu les coureuses qui étaient là, je me doutais que je pourrais gagner. Quand j’ai complété le premier 65 km qui représente le trajet que j’avais fait l’année dernière, j’avais déjà 15 minutes d’avance, se remémore-t-elle. À partir de ce moment-là, je me doutais que je n’aurais pas vraiment de pression des filles en arrière de moi. »

Au final, elle a parcouru la distance en 8 h 33, pulvérisant l’ancien record féminin, détenu par Marline Coté, qui était de 9 h 47.

Courir depuis toujours

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Mylène Sansoucy, avec ses fils, sur le podium du 80 km de l’Ultra-Trail Harricana 2018, entourée d’Amy Rusiecki (2) et de Kim Gaudet (3e).

Mylène Sansoucy n’a jamais vraiment cessé de courir depuis son enfance.

« J’allais courir par moi-même des distances de deux ou trois kilomètres quand j’avais 10 ans, se souvient-elle. Au secondaire et au cégep, j’ai joué au volleyball aux niveaux provincial et canadien. C’est à l’université, quand j’ai arrêté le volleyball, que j’ai commencé à courir plus sérieusement. J’ai d’ailleurs complété mon premier marathon à 20 ans », dit-elle.

Pour aiguiser son désir de dépassement, elle a commencé la course en sentier un peu plus tard, il y a une dizaine d’années, à l’époque où cette discipline était encore naissance au Québec. Mais ce n’est que depuis l’année dernière qu’elle s’intéresse aux distances plus longues, tout en continuant de participer à des marathons sur route.

« Ce printemps, j’ai fait le marathon de Boston, puis le marathon d’Ottawa, précise Mylène. Les marathons sont bien différents des courses en sentier; ils permettent d’avoir un objectif de temps plus précis. C’est au marathon SSQ de Québec, où je suis arrivée seconde en 2017, que j’ai fait mon meilleur temps à vie avec 2 heures 54 minutes. »

S’entraîner au quotidien

Ingénieure de profession et mère de jumeaux de trois ans, elle doit faire preuve d’imagination pour intégrer l’entraînement dans un horaire déjà bien chargé. 

« Je cours parce que j’aime ça et j’ai toujours beaucoup couru. J’ai un chariot double et ça a été un des meilleurs achats de ma vie. Je peux courir pendant que mes jumeaux font leur sieste. Ça me permet de faire de longues courses et d’avoir l’esprit tranquille », explique la résidente de Québec.

Faute de pouvoir se libérer pour de longues sorties le week-end, comme le font la plupart des athlètes élites, elle parvient parfois à écourter ses vendredis pour faire une sortie en forêt. Elle peut courir jusqu’à 125 km par semaine, affirme-t-elle.

Mylène pense déjà au moyen de repousser ses limites en 2019.

« C’est certain que ça me trotte dans la tête, avoue-t-elle. Il y a le 100 km du Québec Méga Trail — qui sera l’hôte du Championnat canadien d’ultra-trail l’année prochaine — et le 125 km d’Harricana qui me tentent. Je veux toujours aller un peu plus loin et me dépasser. C’est ce que j’aime dans le fond. »