Le Québécois Julien Lachance, avant de prendre le départ du Verbier Marathon dans les Alpes suisses
Julien Lachance, l’un des favoris du prochain 65 km de l’Ultra-Trail Harricana du Canada (UTHC), est allé se préparer en Europe au début de l’été à l’occasion de vacances en famille. Il projetait initialement de courir le Marathon du Mont-Blanc, mais il n’a pas été pigé. Il a donc participé au 10 km, où il a performé, avant d’enchaîner, avec un peu plus de difficultés, sur l’épreuve marathon du Trail Verbier St-Bernard, dans les montagnes suisses. Distances+ est revenu avec lui sur cette préparation alpine.
Julien est un coureur polyvalent et rapide, à l’aise sur la route comme sur les sentiers. Le 10 km, pour 325 m de dénivelé, était donc une belle façon de tester sa forme. Il s’est dit « très satisfait » de sa 6e place après 42 min 11 de course, à seulement une minute du deuxième. Le vainqueur, le Français Guillaume Adam, a lui survolé l’épreuve en 38 min 52.
Et l’expérience a été familiale. Son père et sa soeur étaient également au départ du 10 km, tandis que sa mère et sa blonde ont couru le 23 km (1680 m D+).
Verbier Marathon
La fin de semaine suivante, Julien Lachance, qui était déterminé à courir une distance marathon en sentier dans les Alpes, a donc pris le départ du 43 km pour 3500 m D+ de la 10e édition du Trail VSB, qui compte également un redoutable ultra-trail de 111 km pour 8400 m D+.
S’il est moins populaire que le Marathon du Mont-Blanc, cela demeure un événement très fréquenté, avec des milliers de participants, et cela a été un gros défi pour Julien en comparaison des courses sur sentiers du Québec auxquelles il est habitué.
L’éternel fossé entre les sentiers alpins et québécois
« C’est une belle course de montagne, avec de longues montées et de longues descentes, et une ambiance le fun. Ça change des courses d’ici, qui sont plus petites, a commenté Julien. Le calibre est également plus fort. On place plus d’emphase sur l’élite. Il y a plus de coureurs pros en Europe qui vivent de ça. »
Il a pu constater que sa préparation n’était pas suffisante pour rivaliser avec les meilleurs dans les Alpes sur cette distance. Il estime avoir fait ce qu’il a pu « mais là-bas, explique-t-il, les coureurs sont rarement dans le bois. Les parcours sont au-dessus de la ligne de végétation. Il y a des points de vue magnifiques. C’est tout le contraire d’ici, où les sentiers sortent rarement du bois et où les longues montées et descentes n’existent pas, alors c’est difficile de s’entraîner dans des conditions qui simulent le parcours » d’une telle course.
« Je me suis entraîné fort, mais pour la course elle-même, ça a été moyen, a raconté Julien. Si j’avais eu plus de temps, je me serais plus entraîné dans les montagnes blanches (au Vermont) et dans les Adirondacks. »
« Je savais que ça allait être dur, a-t-il poursuivi. J’ai eu des maux de tête pendant quelques heures, et j’ai fait une bonne chute à mi-parcours. J’ai également eu beaucoup de crampes, ce qui ne m’arrive jamais. Peut-être à cause des longues montées et descentes. À un moment donné, ça m’a pris une heure et demie à faire 5 km à cause des crampes. Mais c’est tellement beau! »
Julien Lachance a terminé 19e sur 457 finissants. Il lui a fallu 7 h 17 pour aller au bout, à près de 2 h du vainqueur, le Suisse Julien Ancay. À noter que l’Américain Hayden Hawks, troisième du classement mondial de l’ITRA derrière Jim Walmsley et Kilian Jornet, a terminé 3e avec 45 min d’avance seulement sur le coureur québécois.
L’objectif de Julien Lachance : le 65 km de l’UTHC
Après cette expérience enrichissante dans les Alpes françaises et suisses, Julien se focalise sur le 65 k de l’UTHC, le 8 septembre. Et il est ambitieux. Il vise un record de l’épreuve, en passant sous la barre des 5 h 40, pour se qualifier aux championnats du monde 2019.
« C’est un parcours roulant qui m’avantage », estime-t-il. Il aura à ses côtés entre autres les Québécois Elliot Cardin, Mathieu Dubé ou encore Sarah Bergeron-Larouche et les Américains David Kilgore et Hillary Allen.