Julien Lachance / Photo : Nicole Beaudet
L’athlète Julien Lachance, qui a connu la gloire en 2016 lorsqu’il a remporté le 100 km du Vermont 100, vivra ce qu’il appelle « une saison de transition ». Adepte de la course sur route autant que de la course en sentier, il s’attaquera à des distances plus courtes.
En effet, après avoir poussé la machine dans les ultras l’année dernière, d’où cette belle victoire au Vermont, mais aussi la 3e place du 80 km à l’Ultra-Trail Harricana, Julien, 26 ans, compétitionnera dans des distances allant du 10 km au 42 km.
« Mon but, c’est de revenir dans des formats plus courts pour travailler la vitesse », dit le coureur de Québec, en insistant sur l’importance de la vitesse dans son approche de la course. D’ailleurs, en mai, il va tenter de fracasser son meilleur temps au 10 km sur route, à Ottawa. « J’aimerais ça le faire en 32 minutes », dit-il, confiant.
À la toute fin de la saison, il tentera d’atteindre son autre gros objectif pour 2017 : « casser 2 h 30 au marathon de Philadelphie », à la mi-novembre.
Une progression rapide
Ce désir d’aller plus vite, toujours plus vite, s’explique en partie par le fait que Julien est conscient d’avoir encore beaucoup de potentiel à développer. Et pour cause! Il revient de loin. En 2012, il était encore en « surplus de poids », comme il le dit lui-même, portant au moins une cinquantaine de livres de plus qu’aujourd’hui.
Son histoire est celle de celui qui s’est pris en main. Pendant ses études en biologie à l’Université de Sherbrooke, il ressentait le besoin de sortir « prendre des marches autour du campus », entre deux sessions de travail intensif. Ces marches se sont transformées en séances de course. Les temps se sont améliorés, jusqu’à ce qu’il joigne l’équipe de cross-country de l’université. Puis, plus tard, au club de course du Coureur nordique, à Québec, il s’impose comme un coureur d’élite, après avoir fondu et trouvé sa silhouette athlétique.
Aujourd’hui, Julien sait qu’il a encore à se trouver en tant qu’athlète. Passant environ 60 % de sa saison sur route, et 40 % en sentier, il expérimente les formats et les terrains. « Pour 2017, je vais continuer de me chercher, de vraiment continuer à me développer et de m’amuser, et aussi à repousser les limites. C’est ce qui m’excite dans tout ça », dit-il.
De course en course : tout un programme!
Ce plaisir, il pourra le confronter sur plusieurs épreuves de sentier, à raison d’une par mois.
Après le 10 km d’Ottawa, en mai, il prendra le départ du 30 km du Trail de la Clinique du coureur, à Lac-Beauport, en juin. En juillet, ce sera le 25 km du Québec Méga Trail. En août, le 38 km du XC de la Vallée. En septembre, le 28 ou le 42 km de l’Ultra-Trail Harricana. En octobre, le demi-marathon du P’tit train du nord. (Et le marathon de Philadelphie en novembre!)
Ouf!
Mais attention, si la saison 2017 sera consacrée à des distances plus courtes, les ultras ne disparaissent pas de la vie de Julien. En effet, en 2018, il compte retourner au Vermont 100 et défendre son titre. Il a la forte intention de le remporter pour une deuxième fois et de conquérir d’autres longues distances.
« Dans les ultras, tu vas chercher certaines zones d’inconfort que tu n’as pas sur la route ou dans des distances plus courtes, dit-il. Pour moi, c’est un défi, et ça me permet de repousser mes limites. »
Un entraînement hivernal pour revenir à la course
Pour se préparer à sa saison de course, Julien a passé près de 80 % de son entraînement hivernal en ski et en raquettes au cours des derniers mois.
« Je profite de l’hiver pour faire du ‘’transfert’’, dit-il. Je trouve ça important, parce que pendant la saison, on fait tellement de volume, que c’est bon de travailler le corps différemment. »
« La forme est bonne en ce moment », ajoute Julien, malgré des résidus de blessures depuis l’automne. Il est depuis peu tout à fait remis sur (ses deux) pieds, et il tente de remonter son volume d’entraînement hebdomadaire à 130-135 km.
Naturellement, sa saison commence sur route, alors que les sentiers sont encore boueux, puis il va transférer sur sentier, et enfin revenir à la route à l’automne. Au milieu de toutes ces compétitions, il trouvera le temps de faire des randonnées dans le Nord-Est des États-Unis avec sa copine, de déménager en Outaouais pour s’installer avec elle et de se trouver un emploi dans son domaine. Une année de transition, quoi!