Photo : Joan Roch
Ce week-end, Joan Roch prendra part à la Massanutten Mountain Trails 100 miles Run en Virginie, aux États-Unis. En 2015, il avait terminé troisième, en 22 h 13, ce 167 km offrant 5500 m de D+. Mais beaucoup d’eau a passé sous les ponts depuis ce temps, et Joan aborde cette course avec une toute nouvelle vision des choses.
Rappelons que Joan Roch s’est fait connaître dans le monde de la course en sentier autour des années 2013-2014 pour ses vidéos et ses photos sur les réseaux sociaux, mais surtout par ses exploits et ses entraînements atypiques, ainsi que pour ses longs cheveux bouclés.
Il a été parmi les premiers à s’adonner au transport actif par la course dans la métropole, cumulant une bonne centaine de kilomètres par semaine entre la maison et le travail, presque entièrement sur du plat, en contexte urbain, et en n’effectuant pas sa « longue » du week-end.
Devenu un ambassadeur informel de la course en sentier, il a participé à de nombreuses compétitions autour du monde, donné une conférence TEDx, écrit un livre, et subit une pression de performance de plus en plus grande, qui a fini par lui peser.
Du jour au lendemain, il a disparu du paysage sportif. Un retrait qu’il a expliqué par un certain désenchantement de la course.
Mais depuis quelque temps, les amateurs ont remarqué qu’il est de retour. Il a participé au 160 km du Bromont Ultra en octobre dernier. Le plaisir de publier des photos sur les réseaux sociaux est revenu, et l’envie de courir aussi. Cette fois, sans les cheveux longs, mais avec une grosse barbe.
Une course dans la sérénité
À quelques jours de la compétition, Joan Roch confie qu’il a choisi de retourner à Massanutten sur un coup de tête. Il prenait un verre avec ses vieux amis coureurs, ceux-là mêmes qui l’avaient initié au sport, dont Pierre Lequient, Frédéric Giguère et Pat Godin. L’idée de faire un voyage entre amis pour aller courir un ultra lui a plu.
« Je me sens en pleine forme, dit-il, mais je suis un peu ambigu. Sans montre, sans quoi que ce soit pour me mesurer, je ne sais pas si je suis plus ou moins en forme qu’avant ».
En effet, exit les montres GPS, la quête de rapidité ou de performance, les attentes et la recherche de la reconnaissance pour Joan. Et ça lui importe peu. « J’y vais pour me faire mal, dit-il. Je n’y vais pas en touriste. »
La fébrilité qui précède habituellement une course ne semble pas avoir beaucoup d’emprise sur lui. Pas besoin d’une grande préparation, de toute façon, son équipement sera minimaliste, dit-il. Il compte partir sans nourriture et sans gourde, sans sac d’appoint, et sans avoir étudié le parcours, avec seulement un coupe-vent et une frontale.
Un retour en douceur
C’est donc avec calme que Joan Roch revient dans le monde de la course en sentier. Il a pris le temps de redéfinir ce que le sport signifie pour lui. Il a recadré ses attentes.
Il effectue toujours ses trajets aller-retour de la maison au travail à la course. Ce qui rend ces trajets intéressants, ça reste la photo, dit-il. Le côté artistique que lui permet la course lui plaît davantage que la course elle-même.
C’est donc un Joan serein et assumé qui partira avec ses amis vers un autre ultra ce week-end. La piqûre est revenue.
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