Jim Walmsley bat le record du monde de 50 miles… sur route!

Projet Carbon X

Jim Walmsley a réussi à battre le record du monde du 50 miles mais échoué à battre celui du 100 km - Photo : Hoka One One
Jim Walmsley a réussi à battre le record du monde du 50 miles, mais a échoué à battre celui du 100 km – Photo : Hoka One One

Le coureur supersonique Jim Walmsley, meilleur ultra-traileur au monde selon le classement de la fédération internationale, s’est éloigné des sentiers ce week-end pour courir 100 km sur l’asphalte surchauffé de la région de Sacramento, en Californie. L’Américain avait annoncé vouloir battre, d’une pierre deux coups, les records du monde du 50 miles (80,5 km) et du 100 km. Il a passé la ligne des 50 miles après 5 h 50 min 08 s d’effort, améliorant la marque mondiale de 43 secondes, avant de littéralement exploser, au point de se mettre à marcher. Du Jim Walmsley dans toute sa splendeur!

Pour la petite histoire, il s’agissait d’un événement marketing monté de toute pièce par l’équipementier Hoka visant à faire mousser la sortie de sa nouvelle chaussure. Le projet « Carbon X », du nom des nouvelles espadrilles bleues et blanches de la marque, avait été annoncé à la dernière minute la semaine dernière comme étant une vraie course, mais avec une sélection de coureurs élites, parmi lesquels Jim Walmsley et d’autres vedettes commanditées par Hoka mis au défi de battre le record du monde du 100 km, détenu depuis l’an dernier par le Japonais Nao Kazami (6 h 09 min 14 sec). Tous ont échoué.

La course a été retransmise en direct sur le web.

Walmsley tout feu tout flamme

Jim Walmsley a réussi à battre le record du monde du 50 miles mais échoué à battre celui du 100 km - Photo : Hoka One One
Jim Walmsley a volé à haute vitesse pendant plus de 80 km avant de s’écrouler sur les 20 derniers du défi lancé par son équipementier – Photo : Hoka One One

Quand Walmsley prend le départ d’une course, c’est toujours dans le but de la gagner et de battre le record de l’épreuve, à l’image de la Western States 2018 (161 km et 6000 m D+) qu’il avait avalée en 14 h 30. Mais Jim a parfois les yeux plus gros que le ventre, à l’image de ses prestations à la WS100, à la Diagonale des fous 2017 et aux deux dernières éditions de l’UTMB. Chaque fois, il était parti comme une balle avant d’exploser et de s’arrêter net, ou de traîner la patte jusqu’à la ligne d’arrivée. Samedi, il a montré ces deux visages.

Celle du champion conquérant d’abord. Sur la pointe des pieds, léger, aérien, il mène les hostilités face au champion du monde du 100 km, le Japonais Hideaki Yamauchi. Ça va extrêmement vite. Walmsley passe le 25e kilomètre en 1 h 29 min 36 s. Seulement 22 secondes séparent les deux hommes. Puis Jim accélère. Il franchit le 50e kilomètre en 2 h 57 min 28 sec. S’il tient ce rythme fou, il file vers le record du 100 km et peut même passer sous la barre symbolique des 6 h. Mais il commence à faiblir. Son allure en subit les conséquences. Il regarde sa montre régulièrement et se relance, mais on devine qu’il lutte. Il bat le record du 50 miles sans même esquisser un sourire. Une fois la ligne franchie et le chrono enregistré, il freine brutalement, puis trottine. De 6 min 04 au mile, il passe à 17 min 54/mile.

Walmsley grillé

À l’évidence, Jim Walmsley a abandonné net son premier objectif, mais il n’a pas le choix de terminer la course s’il veut que son record soit homologué. Il se remet donc à courir et passe la ligne d’arrivée après 7 h 05 de course, loin, très loin derrière le métronome Yamauchi, qui a maintenu son rythme lorsque Walmsley s’est emballé, sans jamais faiblir. Le coureur japonais, rasant le sol inlassablement, l’emporte en 6 h 19 min 54, confirmant la supériorité des coureurs du pays du Soleil-Levant sur cette distance.

Jim Walmsley va pouvoir retrouver les sentiers de l’Arizona et se préparer pour l’un de ses objectifs de la saison : garder son titre à la Western States. Il aura notamment parmi ses challengers son compatriote Patrick Reagan, qui a terminé deuxième du 100 km organisé par Hoka (6 h 33).