Ils sont jeunes et talentueux, ils sont frère et sœur, et pour eux, courir est un mode de vie. Jean-François et Élisabeth Cauchon, âgés respectivement de 23 et 25 ans, ont rendu papa et maman bien fiers lors de l’Ultra-Trail Harricana (UTHC) le
10 septembre dernier. Si Jean-François a fait les manchettes en remportant l’épreuve reine de 125 km, Élisabeth a aussi surpris en terminant première chez les femmes sur le circuit du 80 km. Avec ces performances, on pourrait vraiment croire qu’ils sont tombés dans la marmite de potion magique quand ils étaient petits!
Il faut dire que la fratrie côtoie le milieu de la course à pied depuis le plus jeune âge. En effet, le père, Stéphane, est un coureur aguerri qui cumule de nombreux marathons. Le voir partir s’entraîner, chaussures de course aux pieds, faisait partie du quotidien des deux enfants. « Parfois, mon frère et moi, on le suivait en vélo », se souvient Élisabeth, qui est infirmière clinicienne. Le modèle paternel aura fait son œuvre.
La famille est active. Les sentiers et la montagne ont toujours été au cœur de la vie familiale chez les Cauchon. « On pratiquait beaucoup la randonnée pédestre », confirme Jean-François, qui vient de terminer son baccalauréat en ingénierie civile. Lors des compétitions auxquelles participait leur père, sa sœur et lui prenaient le départ des courses pour enfants organisées en marge des événements. « On ne s’entraînait pas spécifiquement pour ça, mais c’était amusant et on aimait vraiment courir », confient les deux complices.
La course demeure une histoire de famille et d’amitié pour ces deux jeunes sportifs. La tribu familiale est tissée serré; parents et amis les accompagnent dans leurs aventures en sentier. « Après l’UTHC, on s’est réunis au camping avec les amis, nos parents étaient là, ils étaient fiers de nous. On a passé une magnifique soirée, entourés de nos proches… et mon frère et moi, on marchait un peu croche, dit Élisabeth en éclatant de rire. On vous rassure : personne n’était sous l’effet de la boisson, mais les kilomètres de la journée se faisaient sentir dans les articulations. »
S’entraîner ensemble, compétitionner ensemble
Habitant tous les deux à Québec, ils sont un peu comme les meilleurs amis du monde et s’entraînent le plus souvent en même temps. Le mont Sainte-Anne, situé à 45 minutes de la capitale, leur fait office de terrain de jeu. « C’est une magnifique montagne qui permet de cumuler beaucoup de dénivelé », dit Jean-François.
Élisabeth adore courir avec son frère. « Quand on s’entraîne, je prends les devants et Jean-François s’adapte à mon rythme. » En riant, elle confie qu’elle oublie parfois de lui signaler les obstacles et qu’à l’occasion le pauvre se bute brusquement sur des arbres qui encombrent les sentiers. « Par contre, comme je suis devant, c’est moi qui ramasse toutes les toiles d’araignée! » Comme quoi frères et sœurs ne sont pas toujours comme chiens et chats.
Encore aujourd’hui, le frère et la sœur participent aux mêmes événements. « Là où l’un va, l’autre y est! », lance Élisabeth, sans qu’ils courent nécessairement les mêmes distances. Mais tous deux y mettent toute la vapeur. Jean-François a, en effet, terminé sa course à quelques secondes du record de vitesse pour le parcours de 125 km. « Si j’avais su, j’aurais poussé un peu plus sur les deux derniers kilomètres. Il en fallait de peu pour battre le record et j’avais encore de bonnes jambes », dit-il.
Courir au sommet
De quoi rêvent Jean-François et Élisabeth après de si belles victoires? Simplement de repos. Les deux athlètes veulent prendre le temps de bien récupérer et d’évaluer les prochaines étapes. « Je ne ferai pas la gaffe de repartir trop vite », affirme Jean-François.
Cela dit, le jeune champion a déjà hâte au prochain défi et embrasse le rêve de faire, un jour, quelques courses mythiques comme l’Ultra-Trail du Mont-Blanc.
« Jean-François en rêve, et s’il y va, j’y serai ! », ajoute joyeusement Élisabeth.