Jean-François Cauchon revient à l’UTMB pour améliorer nettement son temps

Distances+ à l’UTMB

Jean-François Cauchon
Jean-François Cauchon à Chamonix - Photo : Vincent Champagne

DISTANCES+ À CHAMONIX – Jean-François Cauchon est de retour à l’UTMB, après une première participation en 2017, où l’ingénieur de 29 ans de la région de Québec avait terminé en 31e position. Son ambition? Baisser d’un peu plus d’une heure son temps de course. Entretien à 24 heures du départ.

Ça représente quoi pour toi de revenir à Chamonix, 5 ans plus tard?

L’UTMB, c’est vraiment une belle course, ce sont des beaux paysages tout autour du Mont-Blanc. C’est un gros rendez-vous du trail mondial. L’ambiance est vraiment cool, y’a beaucoup de médias. Le plateau d’élite est relevé. Faire cette course une fois, ce n’est pas assez. La refaire, c’était quasiment nécessaire pour moi.

As-tu l’impression que c’est la dernière fois que tu la fait?

Je ne sais pas. Avec les nouvelles règles de l’UTMB World Series, ça pourrait être plus compliqué, mais je ne connais pas vraiment les nouvelles règles. Il va falloir que je les regarde comme il faut. (Dorénavant, pour participer à l’OCC, la CCC et l’UTMB, la seule façon d’accéder à la loterie sera de terminer l’une des 25 courses du circuit UTMB World Series. Il n’y a aucune course qualificative au Canada et deux seulement dans l’Ouest des États-Unis, NDLR.)

Quel est ton niveau de forme physique aujourd’hui?

Je me sens prêt. J’ai fait un bon build up après le 160 km du Québec Méga Trail le 1er juillet (il a terminé 2e en 20 h 05 NDLR). C’est huit semaines entre les deux, et c’est assez! Ça donne le temps de récupérer, de faire un bloc de quatre semaines, puis un autre deux semaines d’affûtage. Je pense que ça va être bon. J’ai fait une grosse semaine il y a un mois, à la fin juillet, ensuite j’ai réduit, avec des semaines de 100 km, de 60 km, de 40 km… puis cette semaine le taper.

Tu veux améliorer ton temps? 

Oui, j’avais fait 24 h 20, j’aimerais ça l’améliorer, c’est sûr.

Mais en 2017, ce n’était pas le parcours régulier!

Non, c’est vrai, ce n’était pas exactement le parcours régulier. Ils avaient coupé les Pyramides calcaires et la Tête au vent. On avait quand même monté jusqu’à La Flégère.

Donc si tu améliores ton temps sur le parcours régulier, tu auras vraiment amélioré ton temps de beaucoup.

Oui, c’est sûr! Je pense que je suis capable. Il faut se fixer des objectifs qui sont durs à atteindre.

Quel temps tu vises?

En bas de 23 heures.

Ça t’amène dans quel classement environ?

C’est dur à dire, mais par rapport à l’année passée ça voudrait dire un top 10. Mais je ne vise pas un top 10, je vise en bas de 23 heures, c’est pas pareil. En 2017, 23 heures ça représentait un top 20 ou 25 à peu près. On verra bien pour la position que ça donne cette fois.

Est-ce que tu travailles toujours dans le Grand nord en alternance avec des séjours à la maison?

Oui, je fais ça aux deux semaines. J’ai réussi à me négocier un après-midi de congé à chaque rotation sur le chantier pour pouvoir faire des longues sorties. C’était ça que je trouvais difficile avant quand j’étais dans le nord, parce qu’on travaille 12 heures par jour. Alors des fois, le soir, je vais courir, mais c’est difficile de partir pour une ou deux heures, et d’aller faire des longues sorties. Avec un après-midi de congé, ça aide et je suis plus à l’aise avec un entraînement comme ça.

Elle est rendue ou ta carrière d’athlète? J’étais ici en 2017 en même temps que toi, ça fait 5 ans, à l’époque tu avais un parcours parallèle à celui de Mathieu Blanchard. On voit que vos carrières ont pris différentes tangentes. Tu vois ça comment aujourd’hui?

En ce moment, je travaille à temps plein et je suis aussi un athlète. J’essaie d’équilibrer ma vie personnelle, ma vie sportive et ma vie professionnelle. C’est sûr que je me pose des questions. Par exemple, ici à l’UTMB, je vise de faire moins de 23 heures pour essayer d’avoir une belle position, et c’est ça qui peut peut-être ouvrir des portes, comme être dans une équipe. Ça peut faciliter les voyages de course et l’hébergement. Je suis un peu en dilemme, parce qu’il faut aussi se développer sur le plan personnel, pas juste dans la course. Un moment donné il faut tirer la ligne et choisir ses priorités.

Tu as réduit ton rythme de compétition. Il y a eu un temps où tu avais une course presque tous les week-ends.

Oui, mais c’est à cause de mon travail dans le nord. Cette année, j’ai fait le 100 km de la Bandera au Texas (12e position), puis le Trail de la Clinique du Coureur 50 km (4e position) et le QMT 160. Je ne peux plus en faire autant qu’avant.


Le collaborateur de Distances+ Rémi Leroux a suivi et filmé Jean-François Cauchon lors de l’un de ses derniers entraînements à cinq jours du départ. Ils ont partagé une sortie de 17 km et 1100 m de D+ partant de Trient jusqu’à le Tour, la nouvelle section du parcours de l’OCC. Voici sa vidéo :