Sur la scène très compétitive du trail masculin au Québec, Jean-François Cauchon brille par sa détermination et sa constance au plus haut niveau, tout en progressant. Depuis au moins trois ans, il grandit comme athlète, sans perdre de son enthousiasme. Pour son exceptionnelle saison, à la maison comme à l’international, pour son évolution sportive et pour son attitude positive, Distances+, le magazine québécois de la course en sentier, lui décerne le titre d’athlète masculin de l’année.
L’ingénieur de la région de Québec a commencé l’année en force avec un premier ultra de 128 km en plein mois de février, la Transgrancanaria, aux îles Canaries, au large du Maroc. Se frottant à certains des meilleurs coureurs de la planète, dont le champion de l’Ultra-Trail World Tour 2018 et 2019, l’Espagnol Pau Capell (qui remportera plus tard dans l’année l’Ultra-Trail du Mont-Blanc), Jean-François a terminé avec une très honorable 14e position.
Un peu moins rapide sur le 50 km du Trail de la Clinique du Coureur, une course qui semble lui résister (il a fini 10e cette année, 8e l’an dernier), il a rebondi au 110 km du Québec Méga Trail fin juin, alors que se jouait le championnat canadien d’ultra-trail. Face à ses adversaires habituels Maxime Leboeuf (1er) et Mathieu Blanchard (2e), il a fait une très bonne troisième position.
Un été riche en compétition
S’en est suivi un été de compétitions placées sous le signe de l’entraînement en situation réelle. Sachant que l’objectif de saison de Jean-François était la mythique Diagonale des fous à l’île de La Réunion en octobre, il a participé à des ultras locaux dans le but d’accumuler du volume.
C’est ainsi qu’en deux semaines, il a remporté deux courses, l’Ultra-Trail du lac Kénogami (50 km) et l’Ultra-Trail Académie (57 km).
Pour pratiquer le dénivelé, la course de nuit et l’effort sur 24 heures, il s’est attaqué à un grand défi en plein mois d’août : celui de monter et descendre le mont Sainte-Anne le plus grand nombre de fois en une journée complète. Au bout de 23 h 03 d’intensité, sachant qu’il ne pouvait pas accomplir une boucle supplémentaire, il s’est arrêté après avoir réalisé 22 montées et descentes, cumulant 13 315 m de D+/D-, un nouveau record, tout proche d’ailleurs du record du monde (non officiel) de dénivelé en 24 heures, 13 659 m D+, qui était détenu depuis le mois de mai par le Suisse Christophe Nonorgue, et qui a été battu cet automne par l’athlète savoyard Ugo Ferrari (15 012 m D+).
Deux semaines plus tard, il était au départ du Trans Vallée, une compétition par étapes dans la Vallée Bras-du-Nord. Il a remporté la plus longue course, la « X », qui totalise 85 km sur trois jours, après avoir fait deuxième au cours des deux dernières années.
Ne voulant pas taxer ses jambes trop lourdement à un mois et demi de la Diagonale des fous, il a décidé de s’aligner sur le 65 km de l’Ultra-Trail Harricana du Canada plutôt que sur le 125 km qu’il a remporté en 2016 et 2018. Il est ainsi monté sur la deuxième marche du podium.
Une fin de saison brillante dans les îles
Fin prêt, Jean-François a rejoint à La Réunion l’équipe des Guerriers du Grand Raid réunis par La Clinique du Coureur, pour participer à la légendaire Diagonale des fous, l’une des plus prestigieuses courses de trail de la planète. Entouré d’athlètes de calibre international, il a parcouru les 166 km (9600 m D+) en 25 h 46, prenant la 7e position. Il visait 26 h.
Il a terminé sa saison tout récemment à la TransMartinique, qu’il avait déjà remportée dans une victoire en demi-teinte en 2018, en s’imposant de nouveau, de façon claire cette fois, sur le 134 km, entre la jungle et le sable blanc des plages, en 18 h 12.
Un athlète accessible
À travers toutes ses réalisations, confiant en ses capacités, Jean-François reste un athlète humble, qui ne se prend pas la tête, et qui incarne bien les valeurs sportives de constance dans l’effort, de dépassement de soi et de camaraderie.
Présent sur les réseaux sociaux à travers le compte « Team Cauchon », qu’il partage avec sa soeur Élisabeth, également championne de trail, il est généreux lorsqu’il s’agit de partager des informations sur sa carrière d’athlète.
Comment sont sélectionnés les athlètes Distances+ de l’année?
L’équipe éditoriale de Distances+ analyse les résultats sportifs des athlètes d’ici et les remet en contexte en cherchant la signification de ces résultats au-delà de la simple liste des exploits.
Puis, les membres du jury observent d’autres critères plus généraux tels que la progression de l’athlète, sa démarche sportive et son esprit de compétition, son éthique, ses qualités humaines et son engagement dans la communauté.
La distinction vise à souligner l’apport exceptionnel d’un athlète masculin et d’une athlète féminine à notre discipline et à son rayonnement.
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