Huw Lobb – Photo : Courtoisie
Ce n’est pas que la victoire qui attendait Huw Lobb à l’épreuve de 42 km du Tour du Mont-Royal Brébeuf, le 22 octobre dernier. En plus de remporter la course, il a également fracassé, par 11 minutes, le record du parcours détenu jusqu’alors par Mathieu Blanchard. Si le nom de ce Britannique fraîchement arrivé à Montréal n’est pas très connu au Québec, son histoire bien particulière avait pourtant fait les manchettes en 2004.
Des exploits invraisemblables
Toutes les années, le village de Llanwrtyd Wells, en Angleterre, tient une course plutôt inusitée où l’homme se mesure au cheval. En 25 ans d’existence, jamais un humain n’avait encore gagné la course. Contre toute attente, en juin 2004, Huw Lobb remporte l’épreuve et marque l’histoire en parcourant la distance de 22 miles (35 km) en 2 heures et 5 minutes, soit trois minutes de moins que la plus rapide monture.
L’année suivante, au marathon de Londres, il réalise sa meilleure performance à vie sur cette distance avec un temps de 2 heures 14 min, un résultat équivalent à la meilleure marque québécoise à ce jour détenue par Alain Bordeleau. « C’était tout de même en 2005. Maintenant je suis un peu plus âgé et un peu moins rapide », estime l’athlète de 41 ans.
Un habitué des courses sur route
Malgré un parcours sportif exemplaire, il ne prend jamais la victoire pour acquise, surtout pour les distances de type marathon où la compétition est parfois très forte. « Je ne savais pas à quoi m’attendre pour le marathon du Mont-Royal, car je n’avais aucune idée du calibre des autres coureurs. C’était ma première course de trail au Québec et aussi ma première victoire dans un marathon à Montréal. Le second coureur était d’ailleurs très près de moi et nous avons tous deux battu le record du parcours », raconte-t-il.
Il s’agit de sa seconde victoire depuis son arrivée. Il avait aussi gagné le demi-marathon hypothermique de Montréal l’hiver dernier.
Issu du sport universitaire, Huw Lobb compte des dizaines de victoires dans des distances aussi variées que le 3000 mètres sur piste ou le demi-marathon. « J’ai commencé à m’entrainer sérieusement vers 18 ans, précise-t-il. J’ai fait beaucoup de distances dans beaucoup de pays en Europe, dont le Swiss Alpine Marathon à Davos en Suisse [où il a terminé second], mais j’ai surtout fait des courses en Angleterre ».
Il a également expérimenté les distances d’ultra notamment avec l’Éco-Trail de Paris et l’Éco-Trail d’Oslo en Norvège, deux courses de 80 km. « J’ai fait du trail, mais je me considère surtout comme un coureur sur route. Quand j’étais en Europe, chaque été, je faisais normalement un marathon en trail. C’est pour cette raison que j’ai fait le marathon du Mont-Royal cette année », explique-t-il.
Une vie occupée
Habitant Outremont, il a naturellement choisi le Mont-Royal pour ses entraînements. « Normalement, je me déplace entre la maison et le bureau à la course. Ça me donne à peu près 20 km chaque jour. Je participe aussi aux sorties du club de course Running Room chaque mercredi. Et le week-end, avec ma femme et mes deux jeunes enfants, nous courons dans la montagne avec la poussette de course. Je dois dire qu’avec la poussette, c’est bien plus difficile d’avancer. C’est un bon exercice », dit-il.
Avec un travail prenant dans le domaine du commerce électronique et une jeune famille, il ne planifie que très peu de courses à son programme. « Je n’ai pas beaucoup de temps pour m’entraîner et participer à des courses, reconnait-il. Je compte participer au prochain demi-marathon hypothermique parce que c’est à Montréal. Pour mon prochain marathon, je pense peut-être à celui de Toronto ou d’Ottawa », envisage-t-il.