Hélène Dumais : une nouvelle saison à flirter avec l’extrême

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Hélène Dumais, athlète, aventurière et entraîneure québécoise - Photo : Liz Barney

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Hélène Dumais a commencé l’année dans la souffrance au Royaume-Uni. L’athlète et aventurière, qui aime repousser ses limites et se faire violence, a toutefois recouvré suffisamment d’énergie pour entrevoir une saison plus extrême que jamais, en enchaînant entre autres trois courses redoutables pour le physique et le mental.

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Elle a eu besoin de trois semaines pour se relever de la Montane Spine Race (430 km en autonomie avec boussole en janvier entre l’Angleterre et l’Écosse), une course folle au coeur de l’hiver britannique, humide et brumeux, « peut-être la plus dure » à laquelle elle a eu le courage de participer. Elle a terminé deuxième chez les femmes après six jours et demi de galère presque sans dormir. Mais, contrairement à elle, la gagnante avait une équipe de soutien.

« C’était épique et grandiose, a-t-elle dit à Distances+. Je me croyais dans Le Seigneur des anneaux ou dans Braveheart. Le climat était vraiment ‘’rough’’. On a eu de la neige, de la pluie, du vent, on a marché dans des marais, il y avait de la brume partout, on ne voyait rien. Là-dedans, si tu te perds, tu meurs. Et moi, j’étais un petit bout de cul au milieu de gros gars solides », s’amuse-t-elle. Elle a fini intensément fatiguée.

« J’étais en mode survie, raconte-t-elle. J’avais envie que tout redevienne à la normale. J’étais épuisée. Le matin, je n’avais même pas l’énergie pour mettre mes affaires dans mon sac, j’avais envie de dormir tout le temps. Je me réveillais en sueur comme si j’étais encore en train de courir, même mes muscles avaient du mal à marcher. Mais ça m’a permis de voir la durée de récupération physiologique et mentale. »

Hélène Dumais / Photo : Liz Barney
Hélène Dumais / Photo : Liz Barney

D’autres monstres à surmonter

Est-ce qu’Hélène Dumais va ralentir le rythme et revenir à des courses plus « traditionnelles » ? Non. Au contraire!

« C’est hot parce que je suis déjà crinquée », s’enthousiasme-t-elle. Au mois de mai, elle retourne dans le Vermont pour une course en sentier en boucles de 888 km, The Endurance Society Infinitus.

L’an passé elle en avait parcouru 676 km. « Cette fois, je veux terminer », affirme-t-elle. D’ailleurs, elle produira à cette occasion « un documentaire pour montrer que ce que vivent les coureurs qui font cette distance là, c’est ce que vivent les gens tout au long de leur vie. On a tous des obstacles à franchir, et les coureurs sont des êtres humains comme les autres. »

Si elle y parvient, Hélène pourrait être la première femme à réaliser cet exploit. Un statut auquel elle est habituée (Cross Florida Individual Time Trial, Survival Run Nicaragua, Survival Run Australia…).

« Je suis peut-être un peu folle dans ma tête, commente-t-elle. C’est une expérience weird. Je ne sais pas pourquoi je veux faire ça. Il y a un phénomène d’attraction. Dans la vie, il faut se créer des challenges, sinon on n’évolue pas en tant que personne. C’est ce que je fais. Tous les défis sont des opportunités. »

Ensuite, elle abordera un été à son image, hors du commun.

« Je vais courir la première édition de la Survival Run Canada les 25 et 26 août à Squamish, en Colombie-Britannique », annonce Hélène. Elle avait déjà participé et réussi les courses de ce circuit au Nicaragua et en Australie. Il s’agit d’une course d’obstacles naturels ultra-difficile de 100 km à parcourir en 36 heures.

Le 28 août, elle espère être au départ de la Pokosha 50, une course de trail de 80 km également dans les montagnes de Squamish.

Et avant de se reposer, elle va prendre l’avion pour se rendre à Chamonix en France courir, le 1er septembre, l’emblématique Ultra-Trail du Mont-Blanc (172 km, 10 000 m de dénivelé), « juste pour le fun », assure-t-elle… en vue de disputer la PTL (290 km, 26 500 m de dénivelé) en 2018!

« Si j’arrive à faire ces trois courses gigantesques back à back, j’en serai vraiment fière, souligne Hélène. Ce sera quand même une grosse année. »