Photo : courtoisie
Aux petites heures ce matin, à 5 h plus précisément, Guy Gilbert s’est élancé de Percé, en compagnie d’une vingtaine d’autres participants, pour accomplir les 160 km de l’Ultra-Trail Gaspesia 100. Il a également participé à la première édition de l’événement l’an dernier.
Pour l’athlète aujourd’hui établi à Lac-Beauport, une présence au Gaspesia 100 est un coup de cœur. « J’ai commencé ma carrière en santé publique en 1990 en Gaspésie. Mes deux enfants sont nés à Gaspé. Donc, un 100 miles en Gaspésie a plus de valeur pour moi que n’importe où au monde », déclare-t-il.
Participant de la première édition, Guy avait plusieurs raisons de revenir cette année. « J’ai pris ma retraite au mois de janvier. Donc, revenir au Gaspesia 100, c’est boucler la boucle. Je retourne aussi pour mieux faire, ajoute-t-il. L’an dernier, il y avait des sections qui n’étaient pas balisées. Je me suis perdu. Le parcours, cette année, semble plus approprié. »
Le quinquagénaire croit pouvoir terminer la course encore une fois. « Je ne fais pas un entraînement spécifique de course à pied. Mon entraînement est varié et multisport. Je cours et je fais beaucoup de vélo. Cela m’aide. En plus, avec les années, j’ai appris à repousser la souffrance et l’inconfort », explique-t-il.
Un compétiteur de longue date
Guy Gilbert est notamment connu pour avoir été « l’ultramarathonien de l’année 2009 », titre décerné par l’Association canadienne des ultra-marathoniens. Celui qui se qualifie volontiers de « multisportif », s’adonne depuis une trentaine d’années à de nombreux sports, dont la course à pied, le vélo de montagne, le triathlon, le ski de fond, la course en raquettes ou même le patinage de vitesse.
Guy Gilbert a connu la course à pied très jeune, à l’école, et a pris part à des compétitions d’athlétisme sur 1500, 3000 et 5000 mètres, avant de se lancer sur le marathon.
« À la fin des années 1970, j’étais au Saguenay. Patrick Montuoro, qui était professeur au Cégep de Chicoutimi, m’avait initié au marathon. J’ai fait mon premier à 17 ans », fait-il savoir.
Après une parenthèse de 10 ans, il revient à la compétition en 2003, année où il se lance sur l’Ukatak, un raid d’aventure en hiver, dans la région de Charlevoix. « En cinq jours, 135 heures, j’ai dormi 8 heures. Mais je m’en suis bien sorti, raconte celui qui a dû affronter des températures polaires. J’ai alors décidé de participer à des courses d’endurance de 24 heures, ce qui m’a conduit en 2008 au championnat canadien. J’ai couru pendant 24 heures sur une piste d’athlétisme à Ottawa. Avec une distance de 204 km, j’avais réussi à atteindre les standards de 200 km pour me qualifier pour les championnats du monde. »
Puis, en 2009, il se retrouve aux championnats du monde de 24 heures en Italie et au championnat du Commonwealth en Angleterre où, avec 218 km, il établit l’une des meilleures marques canadiennes à ce jour.
Le secret de sa longévité
« En vieillissant, la course d’endurance me rejoint plus, car je peux mieux doser mon effort sans faire ressortir les bobos », dit l’homme âgé de 55 ans.
Après une trentaine d’années, Guy Gilbert parle toujours de son sport avec autant de passion. Le secret? « Le sport reste un plaisir. Je n’en fait pas tant, pas plus de 15 heures par semaine. Le plus important pour moi est d’arriver à la course en forme et reposé. En plus, je me suis toujours entraîné tôt le matin ou sur l’heure du midi, sans que ça dérange la vie familiale », explique le père de deux enfants qui, aujourd’hui transmet sa philosophie du sport aux plus jeunes.