Florent Bouguin à son arrivée de l’Ultra-Trail Académie 2018 – Photo : Julien Hébert
Le coureur québécois d’origine réunionnaise, Florent Bouguin, a signé un retour remarqué après une première moitié d’année dédiée à des projets familiaux. Celui qui a remporté une quatrième place sur le 57 km de l’Ultra-Trail Académie, en juillet, s’est offert la plus haute marche du podium le 1er septembre dernier à Saint-Mathieu-du-Parc lors du 80 km de La Chute du Diable. Il a ainsi bouclé l’épreuve en 9h41min et 12s, soit plus d’une heure devant son plus proche poursuivant.
Une course authentique
« J’ai beaucoup aimé cette course. Une vraie belle course de trail, vraiment géniale! », résume-t-il. « C’est un événement qui présente beaucoup d’authenticité, tant chez les organisateurs que chez les coureurs. Il y a beaucoup de vibrations positives ».
La scénarisation de cette course autour du thème du diable ne l’a également pas laissé de marbre. « C’était vraiment une course et une ambiance magiques. Elle porte bien son nom : les organisateurs jouent beaucoup sur ce côté mystique et on se prend au jeu », remarque l’athlète.
Concernant le parcours, Florent s’est dit ravi du profil de la course. « C’est une course très difficile et plutôt technique. Tu vas beaucoup moins vite sur cette course que sur d’autres 80 km au Québec », compare-t-il. À titre d’exemple, il avait couru deux heures plus rapidement la même distance lors de sa victoire à l’Ultra-Trail Harricana en 2014.
Un retour progressif
La Chute du Diable n’était pourtant pas gagnée d’avance pour Florent Bouguin. « L’Ultra-Trail Académie avait été difficile pour mon corps. Je n’avais pas couru des distances supérieures à 10 km depuis plus de neuf mois », explique-t-il.
Même s’il avait réussi à rafler la quatrième position lors de cet événement, Florent n’y était parvenu qu’en combattant de multiples crampes. « De toute ma carrière de coureur d’ultramarathonien, ça ne m’était jamais arrivé. C’est un signe que mon corps n’était pas prêt ».
Bien qu’il soit reconnu pour ses performances nationales et internationales, Florent ne manque d’ailleurs pas une occasion de souligner la dimension sociale et spirituelle de la course en sentier et l’importance de maintenir un équilibre de vie.
« Bien du monde se retrouve dans ce genre de situation où il faut savoir dire stop, peu importe la raison, pour se ressourcer, se concentrer… Savoir ralentir et être honnête avec soi-même et avec les gens qui nous entourent est essentiel et permet de continuer à pratiquer la course plus longtemps ».
Le soutien de la famille
Et parmi les gens qui l’entourent, Florent s’appuie de son côté sur l’équilibre que lui apporte sa famille, soit sa femme Catherine, sa fille Nolwenn et son fils Yohan. On a d’ailleurs retrouvé ce dernier sur le podium du 5 km de l’Ultra-Trail Harricana 2018 la semaine suivant La Chute du Diable. « Il a vraiment aimé ça, surtout la fin qui était vraiment plus en sentier. Il s’est même fait dépasser par Rob Krar », décrit son papa.
Le jeune Yohan connaît bien l’univers de la course en sentier. « Il suit un peu l’actualité de la course à travers mes yeux et il a été en contact avec des gens comme Antoine Guillon ou Nuria Picas avec qui j’ai passé plusieurs moments ».
Suivra-t-il les traces de son père? Peut-être pas. « Il va courir avec grand plaisir, mais ce n’est pas sa passion. Lui, il adore le plongeon. Il en fait beaucoup ».
Une année bien remplie
Maintenant qu’il est de retour sur la bonne voie, Florent souhaite désormais travailler sa gestion énergétique tout au long des courses, capacité qu’il estime devoir encore améliorer, notamment en vue du Malnad Ultra, une course de 110 km qui aura lieu dans le sud de l’Inde, les 13 et 14 octobre prochain.
Il s’est aussi fixé un 100 miles d’ici la fin de l’année, dont il garde encore la destination secrète. Son objectif ultime demeure son retour à la Diagonale des Fous, en 2019. Événement auquel il a déjà participé en 2015 et qui avait été l’un des moteurs de sa passion pour la course en sentiers.