Florent Bouguin avale 160 km de désert en Inde et s’offre un record

Florent Bouguin
Florent Bouguin durant son aventure dans le désert indien - Photo : courtoisie

Florent Bouguin revient de l’Inde auréolé du titre de champion des 160 km de la Run of Kutch. L’homme venu du froid a réalisé le parcours à des températures supérieures à 35 °C. Et, pour couronner le tout, il a explosé de plus de 3 h le record de la compétition en passant la ligne d’arrivée après 25 h de course. Ça n’a pas été facile pour autant.

La quatrième édition de la Run of Kutch s’est déroulée la fin de semaine dernière, dans la province de Gujarat, une zone désertique où peu de personnes s’aventurent, notamment en raison des tensions frontalières entre l’Inde et le Pakistan.

Malgré quelques craintes — de la chaleur surtout —, Florent Bouguin avait promis de donner son meilleur. « Je n’ai peut-être pas fait la préparation optimale, mais tu peux être sûr que je vais m’arracher », avait-il dit à Distances+ juste avant de s’envoler pour l’Inde.

À 7 h du matin, vendredi dernier, le récent vainqueur du Bromont Ultra (160 km) s’est élancé en compagnie d’une trentaine d’autres participants dans un immense désert de sel. « e me suis dit que j’irais à mon rythme et que j’allais m’adapter en conséquence », nous a-t-il expliqué, quelques jours après la course. « Il se trouve que j’ai pris la tête avec un groupe de quatre personnes et que je me suis retrouvé tout seul à partir du vingtième kilomètre. »

Quelques difficultés, mais un record à la clé…

Florent, qui était aussi en Inde dans un cadre professionnel, a subi les contrecoups de la fatigue. « C’est la première fois dans un ultra que j’ai été aussi fatigué en raison du manque de sommeil avant la course », a-t-il confié, en soulignant qu’il s’est accordé trois périodes d’une heure de sieste durant son périple. « Je me suis permis de dormir quand j’ai vu que les autres ne pouvaient pas me rattraper. Je titubais et je dormais en courant. »

L’orientation dans le désert s’est aussi avérée difficile. « Les militaires qui étaient là m’ont mal orienté alors que je prenais la bonne voie et j’ai dû faire un détour d’à peu près 5 km, raconte-t-il. J’étais le seul à l’avoir fait, puisque les organisateurs sont arrivés ensuite pour donner les bonnes indications. »

Une autre erreur sur le parcours lui a fait manquer un ravitaillement essentiel, là où il avait prévu de refaire ses forces. Mais le champion avait suffisamment de ressources pour surmonter les épreuves et se distancer de ses compétiteurs.

« L’écart s’est de plus en plus creusé, mais je n’avais pas de nouvelles du deuxième et du troisième, a-t-il dit. Je n’ai eu l’information qu’au centième kilomètre, après
10 h de course. J’ai ensuite ralenti pendant la nuit, mais j’ai réussi à battre le record. »

… et des souvenirs

Le Québécois va aussi revenir avec de belles images mentales de son aventure dans le désert. « J’ai été étonné de voir autant de faune, des chameaux, des cochons sauvages, des énormes antilopes, des chevreuils. On passe dans des villages reculés et les personnes vous regardent, étonnées. La gentillesse des gens, des compétiteurs, des organisateurs, des bénévoles, des Indiens, leur spiritualité, j’en garde des souvenirs incroyables et des images plein la tête. »