Le grand défi en solitaire de la jeune Charlotte Huebner

Appalachian Trail

Charlotte Huebner part à l'assaut de l'Appalachian Trail - Photo : Charlotte Huebner
Charlotte Huebner à l’assaut de l’Appalachian Trail – Photo : Charlotte Huebner

Charlotte Huebner, 21 ans, marche depuis le 1er mars sur le sentier américain des Appalaches (Appalachian Trail). La jeune actrice québécoise espère compléter d’ici le 1er juillet les 3515 km qui séparent le début du sentier dans l’État du Maine à sa fin, en Géorgie. Distances+ a recueilli son témoignage en cours de défi.

Charlotte Huebner a remporté cet hiver l’épreuve de 12 heures de la Pandora -24 chez les femmes, après avoir passé la dernière année à travailler en tant qu’actrice à Paris, sans faire de courses. Elle avait auparavant complété le 65 km Harricana en 2016 et le 125 km l’année suivante.

On est en contact!

On n'envoie pas de spam :)

On est en contact!

On n'envoie pas de spam :)

Il y a deux ans, Charlotte a marché sur le Long Trail,  un sentier qui traverse le Vermont. Sur les 440 km de ce parcours, 160 km de ce sentier sont partagés avec le Trail des Appalaches. « J’y ai rencontré des « thru hikers », ces gens qui font le trail au complet et ça semblait être un défi le fun! » 

Elle a terminé dans les derniers jours la première partie qui traverse les vastes forêts de la Géorgie et de la Caroline du Nord avant d’entrer dans le parc des Great Smoky Mountains, dans le Tennessee. C’est la section la plus isolée et la plus sauvage du tracé. C’est aussi celle qui présente le plus de dénivelé positif et dénivelés négatifs.

Défi en solitaire et en autonomie complète

Charlotte, lors des premières semaines de son défi - Photo : Charlotte Huebner
Charlotte, lors des premières semaines de son défi – Photo : Charlotte Huebner

Si elle peut compter sur le support indéfectible de sa mère, Charlotte accomplit ce défi seule et sans équipe de soutien.

Depuis son départ, elle a rencontré quelques difficultés, dont des températures froides et humides peu clémentes. « Le plus grand défi, c’est la température, assure-t-elle. Je ne savais pas que même au sud de la Géorgie, il allait faire si froid. Me lever le matin, mettre mes souliers congelés et des bas humides qui se sont transformés en glaçons. Démonter ma tente et repartir marcher dans le froid, il est là le défi.  Même mes verres de contact ont gelé une fois. » 

Si Charlotte pratique la course en sentier, elle a une préférence pour la marche. « Si j’avais à choisir, je choisirais la randonnée, dit-elle. Mais partir cinq mois chaque année, ce n’est pas facile. Dans un ultra, tu peux tout donner en une journée, mais en randonnée, tu dois maintenir un rythme qui te permet de durer quatre ou cinq mois. Quand tu fais un ultra-marathon, tu souffres pendant des heures, mais après 24 h c’est fini, tu manges un repas chaud, tu te couches et c’est terminé. Ici, à la fin de la journée, peu importe ce que tu as parcouru, tu dois monter ta tente et te faire à manger, tu n’as pas de douche, c’est long. »

4 mois au lieu de 6 ou 7

Charlotte célébrant son 500e miles parcouru depuis son départ sur le sentier des Appalaches - Photo : Charlotte Huebner
Charlotte célébrant son 500e miles parcouru depuis son départ sur le sentier des Appalaches – Photo : Charlotte Huebner

Les braves qui se lancent sur l’Appalachian Trail mettent généralement entre six et sept mois pour le parcourir intégralement. Charlotte est plus ambitieuse. « Étant donné que je suis en forme, je pensais le faire sur cinq mois, mais depuis que je suis sur le sentier, je réalise que c’est plus autour de quatre mois que ça va me prendre. J’aimerais finir le 1er juillet, mais je vais aller là ou le trail me mène », confie la jeune athlète.

Le mythique sentier s’accroche à la chaîne des Appalaches à travers 14 États américains, entre la Géorgie et le Maine.  L’Appalachian Trail Conservancy, une organisation dédiée à la conservation et la protection du sentier, donne le nom 2000 milers à quiconque termine la totalité du sentier. On estime que plus de 19 000 personnes l’ont parcouru en entier. Le taux d’achèvement en direction du nord a varié de 19 % à 27 % ces dernières années et entre 27 % et 30 % en direction du sud au cours de la même période.