David Jeker lors du Trail Verbier St-Bernard dans les Alpes suisses, en juillet 2016 / Photo : courtoisie
David Jeker s’était concocté un calendrier de courses 100 % européen pour 2017, essentiellement des ultramarathons en sentier du circuit Ultra-Trail World Tour (UTWT), mais il a changé d’avis. Il revient finalement au Québec en juin et s’entraînera tout l’été avec un seul objectif en tête : gagner le 125 km de l’Ultra-Trail Harricana de Charlevoix pour la deuxième fois de sa carrière d’athlète. Il aimerait d’ailleurs battre son propre record de distance.
Fraîchement diplômé d’une maîtrise en sciences du sport en Suisse, David Jeker, 30 ans, a décidé que le moment était venu de revenir s’installer au Québec pour trouver un travail dans le domaine de l’agronomie.
« Je pensais me consacrer aux championnats du monde de trail (qui auront lieu à Badia Prataglia en Italie), mais comme je ne suis a priori pas pris dans l’équipe canadienne, alors je préfère rentrer dès cet été », a confié David à Distances+. « Ma décision change naturellement mes plans. Je vais aller courir comme prévu l’Ultra-Trail de l’île de Madère (Portugal) à la fin fin avril, mais je renonce au Lavaredo (Italie), à l’Eiger (Suisse), à la TDS (l’une des épreuves de l’UTMB) et au Tor des Géants (Italie) », a-t-il ajouté, sans que cela ne semble le perturber.
Au moment de l’entrevue, il ne savait toutefois pas encore à quoi ressemblerait ses prochains mois sur les sentiers de la province.
« Je suis tenté de faire le Trail de la Clinique du coureur dès que j’arrive au Québec, début juin, puis l’Ultra-Trail du Mont-Albert, fin juin, et la Trans-Vallée mi-août, a-t-il dit. Mais il se peut aussi que je ne participe à rien jusqu’à l’Harricana. Que je ne fasse que m’entraîner. Car mon objectif, c’est la victoire, affirme-t-il, en abaissant si possible mon chrono de 2015 (12 h 53). » L’an passé le vainqueur du 125 km, Jean-François Cauchon était passé tout proche, à moins d’une minute.
Retour à l’essence de la course en sentier
L’ultramarathonien en sentier estime être à un moment charnière de sa vie. Ces moments où l’on peut « tout » changer, et notamment sa philosophie de course, basée sur une pratique minimaliste. « Ça fait un bon moment que j’ai ça en tête, insiste-t-il. J’aime me laisser aller. Je suis plus un coureur qu’un marcheur, je vais donc davantage privilégier les courtes distances ou les ultras roulants, comme l’Harricana. »
David souhaite revenir à l’essence de la course en sentier. « L’idée c’est de me débarrasser de ma montre, des applications, etc. parce qu’on devient esclaves de ces trucs là. On n’a pas besoin d’avoir tous les équipements qu’on essaie de nous vendre pour courir. Je veux désormais y aller au feeling et même m’en tenir à la position du soleil quand je suis sur une course ou aux informations que les gens pourront me donner aux ravitos. Je veux courir avant tout pour le plaisir et profiter des paysages sans me prendre la tête avec des statistiques. »
Il vient aussi d’annoncer à son commanditaire, la marque européenne d’équipements de course à pied WAA Ultra, qu’il mettrait un terme à leur collaboration après Madère. « Je ne peux pas dire tout ça et avoir un partenaire, c’est incohérent. Je veux me simplifier la vie au max et ne pas être influencé dans mes choix. »
Et après Harricana? « Je n’en ai aucune idée, a-t-il dit avec le sourire. Est-ce que je veux faire du long ou du court? Est-ce que je veux pas m’engager sur trop de courses, mais préparer celles que je choisis plus longuement? Je ne sais pas. On verra où j’en suis. »