Claudine Soucie a remporté la Mascareigne dans le cadre du Grand Raid de La Réunion 2019 – Photo : Josianne Mailloux
En début d’année, Distances+ présentait des reportages sur une quinzaine d’athlètes élites québécois et sur ce qui les attendait en cours d’année sur le plan sportif. Alors que se termine la saison, nous avons demandé à ces coureurs de jeter un coup d’oeil sur les derniers mois afin de nous partager ce qu’ils ont vécu de beau et de fort, ce qu’ils ont appris sur eux-mêmes, tout en reconnaissant leurs moins beaux moments et leurs réflexions. Aujourd’hui : Claudine Soucie.
Leçon #1 : au printemps, attention au changement de dénivelé lors de la transition de la route à la trail
L’hiver dernier, j’ai débuté l’année avec un bon volume de course grâce mes jogs le midi et mon transport actif pour me rendre au travail.
Avec la pression du 50 km de la Clinique du Coureur qui arrivait à grands pas, j’ai fait la transition de la route à la trail trop rapidement. Quelques semaines avant l’événement, j’ai dû arrêter la course à cause d’un quadriceps en grève.
Heureusement, le repos forcé a aidé la blessure, mais le manque d’entraînement en dénivelé s’est fait ressentir énormément pendant la course.
Leçon apprise, il faut faire une transition un peu moins soudaine aux sentiers avec du dénivelé lorsqu’on est plutôt habitué de courir sur la route.
Leçon #2 : durant l’été, ne pas hésiter pas à varier les types de course afin de diversifier son portfolio en tant que coureur
Lorsque je repense à ma course sur l’île de la Réunion, je crois que celle-ci s’est bien déroulée grâce aux différents types de compétitions auxquels j’ai participé cet été. Tel un casse-tête, chaque course a constitué un morceau spécifique m’ayant permis de compléter le fameux 66 km de la Mascareignes [qu’elle a remporté NDLR].
Au début de l’été, j’ai gagné une participation gratuite à une course MEC de type « fell ». Celle-ci était de 9 km et avait environ 450 mètres de dénivelé, dont une bonne montée de 30 % d’inclinaison. Étant une course courte et donc rapide avec des montées et descentes plus à pic que celles auxquelles je suis habituée, elle m’a forcée à moins hésiter dans les descentes ainsi qu’à pratiquer des montées plus raides. Ces habilités m’ont bien servi à quelques endroits durant la Mascareignes.
Quelques semaines plus tard, j’ai eu la chance de participer au North American Skyrunning Championship à Colorado Springs. Cette course de 20 km qui commençait à 2000 mètres d’altitude, m’a appris à gérer l’effort d’une montée constante de 1000 mètres sur 10 km, puis de redescendre ce même 10 km. Sachant que les montées et descentes allaient être longues et ardues lors de la Mascareignes, cette expérience m’a été fort utile!
En mi-août, j’ai participé à une course MEC de 50 km dans le parc de la Gatineau. Puisque la plupart du parcours n’était pas technique, j’ai pu pratiquer la capacité de soutenir un certain niveau de vitesse en trail pour quelques heures. Lors des quelques sections plus roulantes de la Mascareignes, j’ai été capable d’augmenter la vitesse et d’en profiter au maximum.
Finalement, à la dernière minute, j’ai décidé de participer au 65 km de l’Ultra-Trail Harricana pour simuler l’élément de la course, profiter des beaux paysages et de la compagnie d’amis qui participaient également à la course.
Tout allait bien, mais j’ai malheureusement manqué un tournant alors que je courais à toute allure sur une des sections de gros chemins roulants. J’étais tout de même heureuse de m’être bien senti toute la course et d’avoir eu la chance de mieux comprendre l’apport de la nourriture pendant une course.
Leçon #3 : faire partie d’une « équipe » dans un sport individuel est important
Si nous n’avons connu que des sports d’équipes et qu’on s’embarque dans un sport individuel, je crois que nous avons toujours l’instinct de vouloir pratiquer et de grandir dans notre sport avec autrui.
Justement, mon séjour à l’île de la Réunion avec des gens incroyables de la Clinique du Coureur m’a fait réaliser à quel point c’est précieux de faire partie d’une super équipe qui se surélève l’un l’autre.
Telle une étoile filante qui n’apporte qu’un moment éphémère, ce ne sont pas les victoires qui nous font grandir en tant que coureur-euse. Je suis convaincue que ce sont plutôt les aventures, les expériences, les moments de déception, de frustrations, mais surtout de fiertés que nous partageons avec chacun de nos coéquipiers.
En lisant ce texte, vous avez sûrement une ou quelques personnes qui vous viennent en tête et je suis certaine que, peut-être sans le réaliser, vous leur retournerez vous aussi cette faveur. Alors, restez souriant et continuez d’être heureux de courir!
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