Christian Bouchard a eu un coup de foudre à l’été 2016. Il participait à la plus longue course de sa vie, le 100 miles de Bryce Canyon, et est tombé sous le charme des paysages mythiques de la contrée des indiens Navajos, en Utah. À tel point qu’il s’est réinscrit à l’une des courses de l’organisation Ultra Aventures, Monument Valley. Il prendra le départ du 80 km samedi matin.
« Monsieur Sourire », connu pour ses vidéos de course dans lesquelles il a toujours « les jambes fraîches », est enthousiaste lorsqu’il parle de ce coin du sud-ouest des États-Unis. « Tant qu’à courir des distances un peu folles comme celles-là, aussi bien le faire dans des paysages qui sont dépaysant! » Aussi, ajoute-t-il, lorsque l’inconfort s’installe après plusieurs dizaines de kilomètres, la beauté des lieux aide à penser à autre chose.
Les courses de l’organisation Ultra Adventures sillonnent en effet des paysages qui font rêver, et qui plongent directement dans l’imaginaire western, avec de grandes structures rocheuses solitaires en grès rouge, des routes qui se perdent à l’horizon et des troupeaux d’animaux sauvages.
En pleine forme
« Mon but, c’est de terminer la course, dit Christian, mais surtout de profiter de chaque kilomètre, d’être dans le moment présent. D’être dans le bonheur, même dans les moments difficiles. » Il pourrait bien courir en pleine félicité tout au long de son parcours, car il assure n’avoir aucune blessure en ce moment.
« Je ne prends pas ça à la légère, mais ce n’est pas une distance qui m’effraie », ajoute Christian, qui, à 44 ans, a déjà un bonne liste d’accomplissements. Il a complété plusieurs ultras, tel que les 80 et 125 km d’Harricana, le 80 km de Bear Mountain, et plusieurs autres.
« J’ai la chance de ne pas avoir la prétention d’être sur le podium. Je pars sans pression juste pour aller courir, pour m’amuser, profiter du paysage et faire ce que j’aime », dit-il, se qualifiant lui-même de « coureur du dimanche ».
Un coureur du dimanche un peu plus en forme que d’autres, on s’entend. Christian assure ne pas avoir un volume d’entraînement très élevé. Son secret pour développer l’endurance requise lors des ultras? Se taper des weekends de choc aux trois ou quatre semaines, avec de longues heures de course.
Un trip de gang en mode voyage-vacances-course
Christian, qui a pris une semaine de vacances de son emploi de gestionnaire dans le domaine des services après-sinistre, s’est inscrit seul pour cette course, il y a quelques mois.
« Je n’attends pas après le monde pour m’inscrire, pour faire des choses », dit-il. Mais une fois inscrit, il en a parlé à ses amis, qui se sont intéressés à l’aventure. Au final, ils sont cinq amis de la région de Québec à se rendre en Utah.
Mathieu Boucher, Dave Mailloux et Yan Boulanger vont courir avec lui le 80 km et Mélissa Giguère prendra le départ du 21 km. À noter, deux autres filles de la ville de Québec sont aussi à Monument Valley, les amies Mylène Gauthier et Annou Théberge.
En tout, ce sont 19 Québécois, dont 10 Abitibiens, qui sont inscrits à la course de Monument Valley.
Pour Christian, la formule voyage-vacances-course est idéale. Outre le fait de voir du pays et de découvrir des lieux sublimes, il apprécie de rencontrer d’autres passionnés de course en sentier comme lui.
« Quand on se retrouve dans des courses comme celle-là, on rencontre des gens comme soi, qui vivent la même chose, qui partagent la même passion », dit-il. L’entraînement est plutôt solitaire, alors le fait de pouvoir partager quelques kilomètres pendant la course avec des athlètes de différents niveaux, qui viennent de partout dans le monde, et d’échanger avec eux sur la discipline, constitue une véritable récompense, estime Christian.
Avant de prendre le départ samedi matin à 7 h, il aura au préalable pris le temps de visiter la région pendant trois jours, histoire de découvrir des parcs nationaux aux noms mythiques, tels que Zion et Arches.
Puis, les jambes fraîches, il s’attaquera à l’épreuve sous une température qui s’annonce des plus agréables, soit entre 15 et 20 degrés Celsius. Sans attente, Christian sait qu’il est capable de se classer dans les 20 ou 30 premiers, car c’est son niveau. Mais peu importe le résultat, « je veux vivre chaque moment de la course », rappelle-t-il.