Antoine Béland St-Onge lors du Agua y Fuego 2017 / Photo : Josue Fernandez/Agua y Fuego
C’est dans la surprise générale qu’Antoine Béland St-Onge, un jeune Québécois de 23 ans, est monté sur la deuxième marche du podium au 100 km Fuego Y Agua, au Nicaragua, le 13 mai dernier.
Distances+ s’est entretenu avec cet étudiant au baccalauréat en économie et mathématiques à l’Université Laval, en direct de sa chambre d’hôtel, à peine quelques heures après son exploit.
Sa participation à l’Ultratrail Fuego Y Agua
Cette deuxième place, Antoine ne l’a pas volée, même s’il était arrivé assez confiant. « J’ai regardé les temps de l’an passé et je croyais que c’était possible de battre le temps du parcours », précise-t-il.
Depuis quatre ans, Antoine lorgnait cette course du coin de l’oeil. Mais ce n’est que cette année, parce qu’elle se tenait plus tard qu’à l’habitude, qu’il a pu s’y inscrire.
Il s’est entraîné fort pendant plusieurs mois. « Je crois que mon arme secrète pour expliquer un peu ma performance, c’est mon entraînement des derniers mois. J’ai fait un bloc de 10 semaines de gros volume où je combinais longues sorties et tempo. Ainsi, je pouvais cumuler entre 140-160 km par semaine », explique-t-il.
Pour y arriver, Antoine a dû faire de nombreux sacrifices. « Ma vie sociale a pris le bord! Je ne pouvais plus me permettre autant de sorties, car je devais me concentrer sur mes études et ma course ».
C’est donc confiant et après une période d’acclimatation d’une semaine dans le pays hôte, qu’Antoine a pris le départ, en compagnie de deux de ses amis du Québec et de 25 autres participants qui venaient pour la plupart d’Amérique centrale.
Le parcours consistait à faire deux boucles différentes de 50 km chacune et incluait chaque fois la montée et la descente de deux volcans, le Concepcion et le Maderas.
La nouvelle organisation avait décidé de changer la date de l’événement, mais aussi le parcours. Ce n’est donc pas 4000m de D+ que les participants devaient affronter, mais plutôt 6000m!
Après le premier 50 km, même le groupe de tête, dont Antoine faisait partie, n’avait pas réussi à respecter la barrière horaire (cut-off), qui était restée la même que pour le parcours de l’an passé.
Fort heureusement, les organisateurs ont permis au groupe de poursuivre sur le parcours jonché d’obstacles physiques et organisationnels. « Une partie du parcours n’était pas balisée parce que la personne qui devait le faire a manqué d’essence pour son véhicule quatre roues, explique Antoine. Il a fallu que je questionne, non sans difficulté de langue, les gens du village pour finalement arriver à savoir où je devais aller. »
« Il y avait des chiens en liberté qui couraient après nous, ajoute-t-il. Certains ravitos n’étaient pas en place lors de notre passage ». Au final, seulement sept participants, dont une seule femme, ont réussi à franchir le fil d’arrivée cette année.
Le baptême de la course en sentier
Natif de Shawinigan, Antoine a commencé à courir par le biais des Spartans Race il y a de ça quatre ou cinq ans. « Je m’entraînais en gym pour être bon et développer mes muscles, dit-il, mais après un an je me suis rendu compte que ce que j’aimais le plus, c’était de courir en sentier ».
Il a commencé à courir avec le Club de course de la Chute du diable et a d’ailleurs fait ses deux premières ultras de 50 km lors de la course du même nom en 2014 et 2015.
En 2016, il se lance un défi de plus grande envergure en attaquant le parcours du 100 km de l’Ultra-Trail du Mont-Albert (UTMA). « Cette course a très bien été. J’étais avec un ami et on a fait ça comme des champions en 20 h…. », confie-t-il.
Le retour au Québec
C’est donc un jeune coureur en sentier heureux et fier de lui qui est de retour au Québec.
Il va maintenant prendre le temps de décanter son expérience et de voir s’il participera au non à l’UTMA cette année. Aucun support financier externe, mis à part celui de sa famille et d’un magasin de sport et de plein air de son coin, ne lui permet présentement de réduire les frais d’inscriptions inhérents à toutes ces courses ; qu’il veut continuer de faire pour le plaisir et sans pression.
« Je fais de l’ultratrail en quête de dépassement personnel physique et psychologique, et pour le plaisir de la souffrance qui est plus longue ». Son prochain objectif : la course JFK 50 Miles à la mi-novembre où il espère en impressionner plus d’un.