« J’ai décidé de prendre une pause » : la saison 2019 d’Annie Jean

Annie Jean - Photo : courtoisie
Annie Jean – Photo : courtoisie

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En début d’année, Distances+ présentait des reportages sur une quinzaine d’athlètes élites québécois et sur ce qui les attendait en cours d’année sur le plan sportif. Alors que se termine la saison, nous avons demandé à ces coureurs de jeter un coup d’oeil sur les derniers mois afin de nous partager ce qu’ils ont vécu de beau et de fort, ce qu’ils ont appris sur eux-mêmes, tout en reconnaissant leurs moins beaux moments et leurs réflexions. Aujourd’hui : Annie Jean.

Lorsque Distances+ m’a demandé de présenter un résumé de mon année de course 2019, je me suis dit que ce serait le temps parfait de partager ce que j’ai vécu. En effet, j’ai décidé de prendre une pause des courses compétitives. C’est assez courant, mais on en discute très peu sur les réseaux sociaux.

Après une belle saison de ski de fond, je m’apprêtais à débuter l’année de course 2019 avec plusieurs objectifs en tête, tel que le The North Face Endurance Challenge (TNFEC) 50 km à Washington en avril, les mondiaux de trails au Portugal en juin, possiblement la 6000D en France en juillet, etc.

Ajouter des courses au calendrier a toujours été mon expertise. « Celle-ci », « et pourquoi pas celle-là », « et puisque je récupère tellement bien, celle-ci également »

Par contre, cette année, mon corps, pourtant habitué aux distances et à l’entraînement que je lui fais subir d’année en année, n’a pas voulu faire équipe avec moi. Je suis consciente maintenant qu’on peut pousser notre corps à des limites assez incroyables, pendant plusieurs années ou saisons compétitives. Par contre, j’ai également réalisé que si notre corps nous demande du repos, et bien… il faut l’écouter.

Prendre le temps de bien guérir

Annie Jean - Photo : courtoisie
Annie Jean – Photo : courtoisie

Je pratique la course à pied en toute saison, mais mes sports d’hiver sont le ski de fond et la raquette. L’été, je fais aussi beaucoup de vélo.

En transition vers de plus longues distances ce printemps, en raison du TNFEC, j’ai vite réalisé que mes enjambées ne suivaient pas le rythme habituel. Vitesse, cadence et surtout puissance n’étaient pas au rendez-vous, avec douleur au sacro-iliaque, au fessier et à l’ischio jambier. 

Ne pouvant courir sans douleur, j’ai pris du recul et décidé d’annuler ma saison de course afin de me concentrer sur la guérison sans aucune pression d’échéancier. 

J’ai rencontré plusieurs professionnels de la santé depuis le printemps dernier, et j’ai fait des sessions spécifiques de renforcement musculaire. Malgré tout, l’incapacité de courir au niveau habituel était toujours présente.

Ce n’est que récemment que j’ai finalement eu le résultat d’une IRM qui confirme une déchirure presque totale du tendon conjoint de l’ischiojambier et d’un muscle fessier, ce qui redirige totalement les plans de traitements.

Vélo, vélo, vélo…

Annie Jean en voyage de vélo - Photo : courtoisie
Annie Jean en voyage de vélo – Photo : courtoisie

Depuis quelques années, je songeais à rediriger mes forces de la course vers le vélo et cette année, l’opportunité s’est présentée, alors c’est ce que j’ai fait. 

J’en ai fait du vélo! Des voyages en Europe consacrés au vélo de route. Du vélo cyclocross pour enchaîner les kilomètres de gravel au Québec. J’adore le vélo!  Je me compte chanceuse de pouvoir me ressourcer sur deux roues, autant que je peux le faire à la course.

Cet automne, la progression en course à pied se passe de mieux en mieux et bientôt je débuterai des traitements spécifiques pour l’ischio. On verra si la force sera au rendez-vous pour la saison 2020.

Pour moi, l’entraînement fait partie de mon quotidien. C’est mon style de vie depuis une vingtaine d’années. Les compétitions, c’est la cerise sur le sundae, mais l’entraînement, c’est ce que j’aime le plus. De pouvoir bouger tous les jours, rouler en vélo, courir sur l’heure du midi, affronter les trails le week-end ou les routes de gravel en vélo pendant des heures, c’est ce qui me rend heureuse.

Alors chers coureurs, merci d’avoir partagé vos récits de courses et d’aventures avec nous cette année sur Distances+. Ces lectures nous font rêver, voyager, songer, tout en nous donnant le goût de guérir nos petites blessures et de revenir en forme pour se croiser sur les sentiers!

En espérant vous revoir sur les trails en 2020!

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