Alister Gardner : une saison entre la route et les sentiers

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Photo : Ultra-Trail Harricana / Pierre-Étienne Vachon

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Alister Gardner est un champion de course sur route comme de course en sentier. Grand gagnant du 65 km de l’Ultra-Trail Harricana en 2016, il a aussi remporté l’épreuve du 21 km du Marathon des Érables avec un chrono impressionnant de 1 h 12. Maintenant âgé de 36 ans, c’est un athlète à la croisée des chemins qui devra bientôt faire un choix entre ses deux grandes passions : la route et la course en sentier.

Sa saison a officiellement commencée le week-end dernier avec le demi-marathon United Airlines de New York qu’il a complété en un peu plus de 1 h 15. « Ça a été correct, mais je visais plutôt 1 h 13. C’est le vent qui a été un problème », dit Alister. Il compte maintenant se rattraper lors du Marathon des Érables, le 27 avril prochain. « J’espère au moins répéter mon temps de l’année dernière ».

L’entraînement sur tapis

Alors que plusieurs coureurs détestent avec passion l’entraînement sur tapis roulant, Alister en a fait une composante essentielle de sa préparation globale. Il court ainsi près de 60 km par semaine sur la machine. « C’est un entraînement comme les autres. Si, à la fin, tu es essoufflé et que tu as mal aux jambes, c’est que tu as travaillé fort, dit-il. L’objectif, ce n’est pas le moyen, c’est d’être un meilleur coureur à la fin. »

Son entraînement se divise en bloc : une période intensive de quatre semaines avec une charge hebdomadaire de 110 à 115 km, suivi d’un bloc plus modéré d’une semaine. Il complète le tout par quatre séances de renforcement musculaire par semaine. « Avec le temps, j’ai compris que c’est important pour éviter les blessures », explique Alister.

Compte tenu de ses objectifs sur route, une portion importante de son volume de course est consacrée à la vitesse. « Je fais beaucoup de courses intenses de cinq ou 10 km pour améliorer ma vélocité », dit-il. En parallèle, il a déjà commencé son entraînement en montagne en vue de sa saison de sentier qui débutera dans quelques semaines.

Peut-être l’Italie, puis l’Écosse

En effet, comme plusieurs autres coureurs québécois, Alister sera partant pour le 50 miles de Bear Mountain, dans l’État de New York, à la mi-mai. « C’est un gros objectif, mais mon résultat va beaucoup dépendre de la température. Je ne performe pas bien quand il fait chaud », dit-il.

En juin, il espère participer aux Trail World Championships qui se tiennent en Italie, même s’il n’a pas toujours pas reçu de confirmation « Si l’Italie n’est plus au programme, je vais devoir choisir entre le Ultimate XC de Saint-Donat, l’Ultra-Trail du Mont-Albert ou le 50 miles de Jay Peak. Ça va être un choix difficile. »

Il devrait également participer au Québec Mega Trail en plein cœur de l’été, malgré son aversion pour la chaleur, avant d’entamer en septembre son épreuve maîtresse pour 2017 : le Salomon Glen Coe Skyline, en Écosse.

« Salomon, mon commanditaire, nous encourage fortement à participer à cette course en septembre. C’est un 55 km très compétitif avec beaucoup de dénivelées (4750 m). Mais j’attends toujours une confirmation. » Encore ici, son plan B sera vraisemblablement une autre participation à l’Ultra-Trail Harricana.

L’heure des choix

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Photo : courtoisie

Avec l’âge, la vélocité tant à disparaître, explique Alister. « C’est de plus en plus dur d’être rapide et c’est pour ça que je vais éventuellement délaisser la route pour le trail et viser de plus longues distances, comme les 160 km ».

Pour Alister, c’est un choix déchirant « J’aime l’aspect scientifique de la course sur route : la biomécanique du coureur, le réglage précis des intervalles pour amener notre corps à mieux performer en vitesse ».

Mais au-delà du choix de discipline, c’est son implication dans la course qui risque de changer dans les prochaines années. « Je me donne encore trois ou quatre ans à ce rythme pour atteindre mes objectifs. Par la suite, je veux consacrer plus de temps à mon entreprise. » Rappelons qu’Alister est copropriétaire de la boutique Course et Cie à Granby. « Je consacre au moins 20 heures par semaine aux entraînements, mais ce n’est pas ça qui va payer mes factures. La course va demeurer, mais je vais surtout faire de longues sorties pour le plaisir. »