Place au Championnat canadien d’ultra-trail au Québec Méga Trail!

Elliot Cardin a terminé second en 2018 sur le 100 km. Photo : Québec Méga Trail

« Ça passe vite. On travaille des journées de 16 heures! », lance Jean Fortier, fondateur et organisateur du Québec Méga Trail. Malgré la charge de travail, il apparaît, au bout du fil, en contrôle, et confiant. La 8e édition du QMT, qui s’élance ce week-end dans les sentiers du mont Sainte-Anne et tout le long du fleuve depuis Charlevoix, sera celle de la grande compétition.

L’événement est l’hôte non pas d’un, mais bien de deux championnats canadiens. Celui de l’ultra-trail, d’abord, sur la longue distance de 110 km, mais aussi du championnat canadien de course en montagne, sur le 10 km.

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Pas étonnant que les meilleurs coureurs et coureuses de sentier du Québec et du Canada se soient donné rendez-vous sur le grand parcours, dont le départ est donné samedi matin, 5 h, à Petite-Rivière Saint-François. Un titre de champion canadien, c’est sérieux.

« Il va y avoir une belle bataille », confirme Jean Fortier. Distances+ publiera plus tard cette semaine un portrait plus précis de l’élite en présence.

« Ceux que l’on voit tout le temps en avant ne seront peut-être pas les premiers cette fois-ci, avertit M. Fortier. Il y a des gens de l’international qui viennent pour gagner. L’année passée, il y a eu une bataille avec Max Leboeuf et Mathieu Blanchard, mais cette fois le jeu de cartes est mélangé. C’est ça qui est trippant. »

Le cortège international est surtout formé d’Américains, mais un Portugais et un Mexicain concourent, entre autres. S’ils remportent la première place, ceux-ci ne pourront prétendre au titre de champion canadien, qui fera l’objet d’un podium à part.

C’est pourquoi le Montréalais d’origine française Mathieu Blanchard, s’il conserve son titre – il avait remporté l’épreuve l’an dernier en 10 h 20 – pourrait devoir laisser le titre de champion canadien au premier national arrivé. Il n’a pas encore obtenu sa citoyenneté canadienne.

« On s’est assuré d’avoir des représentants de chaque province », ajoute Jean Fortier, qui a réussi à attirer à Québec le championnat qui se tenait depuis quelques années en Colombie-Britannique.

Sous l’égide de l’Association canadienne des ultra-marathoniens (ACU), la compétition avait lieu sur l’île de Victoria, dans le cadre du Elk Beaver Ultra. L’épreuve se jouait sur une boucle de dix kilomètres, que les participants devaient compléter dix fois.

Le QMT sera bien différent. « On propose un parcours similaire à ce qui se fait sur la scène internationale, dit Jean Fortier. C’est linéaire, il n’y a pas d’aller-retour ou de boucle. »

Plus de 190 athlètes vont participer à cette compétition.

Dix kilos de plus

Mathieu Blanchard a remporté le 100 km en 2018 - Photo : QMT
Mathieu Blanchard a remporté le 100 km en 2018 – Photo : QMT

C’est la deuxième année que le QMT offre un ultra de plus de 100 km, mais le parcours sera un peu différent cette fois.

L’organisation a en effet ajouté 10 km de plus au parcours initial, afin de se conformer aux exigences techniques de l’International Trail Running Association (ITRA) et son fameux système de points.

« L’ITRA, il faut qu’ils se basent sur des données et ils sont pragmatiques, explique Jean Fortier. Ils ne peuvent pas savoir quel type de terrain on a ici. » Le 100 km donnait 4 points, la même chose que le 80 (50 miles). Pour pouvoir accorder 5 points, il fallait allonger un peu le nombre de pas à courir.

Une petite déviation a été ajoutée en début de parcours. C’est toutefois le passage par le mont Sainte-Anne qui sera le plus modifié, avec un ajout de plusieurs kilomètres et de mètres en dénivelé positif. « On s’attend à ce que les gens fassent le saut rendu là », dit Jean Fortier.

La course fait 4800 m de dénivelé positif.

Un 10 km rapide

Photo : QMT
Photo : QMT

Le parcours de 10 km a aussi été modifié, afin de répondre aux besoins de la discipline de la course en montagne : plus rapide, moins technique.

« Le parcours qu’on propose, c’est mi-trail, mi-montagne, explique Jean Fortier. La montée, c’est technique, mais la descente, c’est sur une surface assez lisse, c’est dans une piste de ski. Ça permet d’ouvrir la machine. »

La course en montagne et la course en sentier sont des disciplines très similaires, et personne ne s’entend vraiment sur ce qui les distingue tant que ça. Jean Fortier affirme que l’entraînement est différent et que la vitesse est recherchée. « Le sentier doit être très ‘’courable’’. ‘’Runnable’’ disent les anglais. »

Tous les coureurs inscrits au 10 km se trouvent de facto sur le championnat canadien de course en montagne. Mais seuls le gagnant et la gagnante recevront une invitation pour l’Argentine, où se tiendra le championnat mondial de course en montagne.

La course de 70 km de 2018 est elle aussi rallongée de 10 km pour devenir un vrai « 50 miles » (80 km), ce qui devient plus attirant pour la clientèle américaine et ontarienne, dit Jean Fortier. Plus de 120 personnes sont inscrites sur ce format.

Avec ces deux championnats, et l’attention qu’ils génèrent, le Québec Méga Trail est en train de réaliser ses ambitions, laisse entendre Jean Fortier.

« Ma vision, c’est qu’on veut être un événement de trail phare au Canada. On a un plan qui est précis, on n’a vraiment pas l’intention de s’arrêter à ça. On va continuer. On est une organisation qui est vraiment bien structurée », dit-il.

« On veut se positionner sur la scène internationale et on veut dépasser les limites du Canada, dit-il. On va annoncer des choses prochainement », conclut Jean Fortier.

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