Marc Adamczewski, un père de famille de 44 ans, va courir la Trans Percé, l’épreuve de trois jours au coeur de l’Ultra-Trail Gaspesia 100 pour cette troisième édition. S’il entend se dépasser, c’est d’abord et avant tout pour amasser des fonds pour la fille de ses amis, atteinte d’un cancer, qu’il se lance dans les sentiers.
L’automne de l’année précédente, les parents de Léonie Trahan, 6 ans, apprenaient avec consternation que leur enfant souffrait d’un cancer de stade 4.
La partie n’était pas encore jouée et l’espoir était permis, car les traitements offraient de bonnes chances de réussite. C’est ainsi que la courageuse jeune fille et ses parents ont entrepris les traitements, qui sont coûteux en temps et en argent.
Marco s’est alors demandé comment il pourrait appuyer le combat de la jeune fille. Un soir, il assiste à une projection du festival de films Trails in Motion avec des amis, et, spontanément, décide de s’inscrire à la Trans Percée de la Gaspesia 100 et au 80 km de l’Ultra-Trail Harricana (UTHC).
Marco constate que l’approche caritative est au cœur de la communauté de trail. En témoignent, notamment, les importantes collectes de fonds annuelles portées par l’UTHC et par le Bromont Ultra. Cet esprit de communauté l’a inspiré.
Malgré son esprit charitable, Marco sait, au moment de s’inscrire, qu’il n’est pas prêt pour le défi. Mais Léonie non plus ne l’était pas quand la maladie l’a frappée, dit Marco. « Moi j’ai choisi de courir. Léonie, elle, n’a pas choisi la maladie. Par contre, nous avons tous deux un objectif qui nous pousse à sortir de notre zone de confort, à nous dépasser et à travailler fort. C’est grâce à cette inspiration, au courage et à la positivité de Léonie et sa famille que je vais courir. »
À trois mois de sa prochaine grosse compétition à l’UTHC, Marco fait le bilan. La campagne de financement qu’il mène, qu’il avait d’abord fixée à 2000 $, dépasse les 2800 $. Son nouvel objectif est de 4000 $.
La petite Léonie supporte le coureur charitable. Elle a dessiné un logo qui sera dévoilé sous peu. Des t-shirts sont aussi prévus.
Tout l’argent amassé va directement à la famille Trahan, confirme Marco. Les fonds servent, entre autres, à payer les frais liés aux traitements de la petite Léonie, à l’hôpital Sainte-Justine, comme les déplacements.
Une course sur trois jours
Ingénieur forestier de formation, arrivé dans la course en sentier « sur le tard », Marco n’est pas de ces coureurs qui accumulent les 100 miles. « Je ne suis pas un athlète, je ne suis pas exceptionnel, je suis simplement un gars qui a besoin, au travers de l’activité physique, de participer à des événements qui le sortent de sa zone de confort pour se dépasser », confie-t-il.
C’est avec un soupçon d’excitation bien perceptible qu’il entame la première étape de son engagement envers Léonie et sa famille. La Trans Percé est un parcours d’un peu plus de 90 km qui se fait en trois étapes sur autant de jours.
En prélude, l’épreuve propose un 10 km sur l’île Bonaventure le vendredi soir, suivi le samedi d’une boucle de 54 km (qu’empruntent également les coureurs du 100 km et 100 miles), et d’une course de 28 km le dimanche.
Ayant parcouru les sentiers de la Trans Percé l’an dernier, Marco se sent en terrain connu. Se lancer sur ces sentiers en début de saison est un excellent moment pour faire le point sur son entraînement, dit-il.
D’autant plus que l’atmosphère de camaraderie et de support qu’on retrouve à la Gaspesia se prête bien à l’exercice. « Rendu au dimanche, on est tous une belle équipe, on est devenu une petite communauté au sein de la communauté », dit Marco.