Le coureur aux pieds nus Karim El Hayani à l’assaut de « l’ultra-trail » de la Clinique du coureur

Karim El Hayani
Karim El Hayani - Photo : courtoisie

JUIN 2018 – Parmi les coureurs élites qui prendront le départ de la course de 50 km au Trail de La Clinique du coureur, Karim El Hayani risque de se faire remarquer. L’Espagnol, qui réside à Québec, devrait une fois de plus prendre le départ pieds nus. Distances+ lui a posé quelques questions.

C’est une première course importante pour toi cette saison. Quel est ton état d’esprit?

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Cette une course très importante pour moi. Il y a une bonne ambiance et des coureurs de haut calibre. Je suis en très bonne forme, mais toujours en processus de rémission. C’est certain que je désire faire une bonne course. Mais tout va dépendre de mes quadriceps. Depuis deux mois, je limite mes sessions à environ 30 minutes de course et je n’ai fait aucune sortie plus longue que 25 km. C’est une étape nécessaire pour éventuellement revenir au sommet de la forme. C’est certain que j’aimerais faire un podium. Je vais tout donner ce que mes jambes me permettent. J’aime bien avoir des objectifs à long terme, alors dans les faits j’en suis déjà à visualiser le podium pour la saison prochaine, ça me garde motivé.

Certains pourraient penser qu’avec des chaussures, tu aurais de meilleures performances, que tu prends des risques inutiles et que tu pourrais « être  meilleur » si tu ne faisais pas cette « folie ». Comme expliques-tu ce que tu fais aux autres?

Pour bien des gens, c’est de la folie, mais pour moi c’est mon mode de vie et c’est ainsi que je fonctionne. J’ai l’avantage de bien percevoir le terrain ainsi que la température sur les sentiers où je cours. Je me sens parfaitement libre lorsque je cours nu-pieds et c’est un moment idéal pour me détendre. Aux gens qui me questionnent, je réponds toujours que nous sommes tous différents et que nous pratiquons tous ce sport à notre façon. L’important, c’est d’y prendre plaisir, et ce, pieds nus, en chaussure, en sandales, en pantoufles. Ce n’est pas ce que l’on chausse (ou pas) qui importe.

Karim El Hayani - Photo : courtoisie
Karim El Hayani – Photo : courtoisie

Tu as été détenteur en 2016 du Record Guinness du 100 km sur route pieds nus le plus rapide, un titre qui t’a été ravi depuis. As-tu l’intention de tenter de reconquérir ton titre?

Quand vous faites quelque chose que vous aimez avec votre cœur, les résultats viennent seuls. J’ai pu gagner plusieurs courses. Bien que ces dernières années aient été plus tranquilles, j’ai toujours soif de nouvelles expériences. En 2016, quand j’ai décidé de faire la course et de briser le record Guinness 100 km pieds nus, tout le monde m’a traité de fou et c’est quelque chose de très difficile de poursuivre ce genre d’aventure lorsque personne ne nous supporte. Mais j’ai ignoré tout ce que les gens disaient. Je savais ce que j’étais capable de faire. Finalement, quand j’ai brisé le record, tout le monde m’a étreint et félicité. C’était d’autant plus gratifiant. J’aimerais tenter de battre ce record de nouveau cet été, possiblement en juillet. Encore en fois, tout ça dépend de mes quadriceps. Il est possible que le record ait à attendre l’an prochain.

Deux semaines après le Trail de La Clinique du coureur, tu participeras au Mount-Royal Summit Quest 100 km sur route. Il y aura de la compétition de haut calibre sur cette course et la possibilité pour toi d’établir un nouveau record. Comment te prépares-tu cette course? As-tu des inquiétudes? 

J’ai très hâte à cette course, afin de m’y préparer, je me rendrai à Montréal une semaine avant la course afin de visualiser l’itinéraire et tout prévoir. Comme ce sera la première fois que je parcourrai cette route à haute vitesse, je me garde la possibilité de chausser mes sandales en cours de route, car je veux vraiment me battre pour les premières positions. Je suis prêt à le courir pieds nus, mais mon objectif principal est de le courir le plus rapidement possible. 

Et ensuite, quels sont pour toi les prochains défis à relever?

J’ai beaucoup aimé le Québec et j’aimerais rester ici pour toujours. Pour l’instant, ce ne sera possible que si j’obtiens la résidence permanente. J’aurai besoin de support, possiblement d’une entreprise locale pour m’aider à régulariser mon statut et continuer à faire ce que j’aime plus que tout, courir.