Quand père et fils courent un ultramarathon pour passer du temps ensemble

André et Réjean Simard – Photo : Ultra-Trail Harricana/Karine Maltais/Nicolas Mithieux

SPÉCIAL HARRICANA – À quelques jours de l’Ultra-Trail Harricana, Distances+ présente des portraits d’athlètes qui prendront part à la course ce weekend.

Réjean Simard, 53 ans, et son fils André, 29 ans, sont bien connus dans la région de Charlevoix. Ils sont non seulement deux skips de curling exceptionnels, mais aussi des athlètes accomplis. Cette année, le duo père-fils sera du départ du 65 km de l’Ultra-Trail Harricana (UTHC). Un premier ultra qu’ils comptent effectuer ensemble, jusqu’à la fin.

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André a baigné dans le sport toute sa vie. C’est un héritage de son père, pour qui l’activité physique a toujours été un mode de vie. Quand ses garçons étaient plus jeunes, Réjean les avait inscrits au Club cycliste de Charlevoix. Il roulait souvent avec eux, participant à l’occasion aux mêmes compétitions.

Éventuellement, le vélo de montagne a été remplacé par le vélo de route et, depuis quelques années, par la course à pied. « Je cours depuis toujours, sauf qu’avant je courais sans trop savoir comment », relate Réjean.

Le sport semble avoir permis au duo de développer une belle complicité, car André confie : « J’aime passer du temps avec mon père. Alors s’il court, je cours. S’il roule, je roule! »

Une rencontre déterminante

C’est avec la venue de l’UTHC dans leur région que les deux Simard découvrent la course en sentier.

En 2011, alors que Réjean courait avec des amis sur le chemin près du mont Grand-Fonds, un inconnu — que l’on soupçonne être Sébastien Côté, le président-fondateur de l’UTHC — les interpelle pour les informer de l’organisation d’un événement de course à l’automne. « Nous avons répondu à son invitation et nous participons depuis la toute première édition », explique-t-il.

La première année, Réjean et André effectuent le parcours de 10 km. Puis, les années suivantes, ils font la course de 28 km à quatre reprises. « André ne voulait plus faire cette distance et avait besoin d’un nouveau défi », dit Réjean. Mais la prochaine distance offerte, celle de 65 km, était intimidante pour le père.

Aller jusqu’au bout

Lors de l’édition 2015 de l’UTHC, Réjean n’a pas terminé la course de 28 km, car il voulait « s’économiser » pour le marathon de Rimouski. Il a achevé celui-ci avec de l’énergie à revendre. « Je m’en suis voulu de ne pas avoir terminé la course Harricana cette année-là. À mon retour de Rimouski, j’ai téléphoné à mon fils André pour savoir s’il voulait faire le 65 km avec moi. Il a immédiatement accepté. Je me suis empressé de nous inscrire avant de changer d’idée! »

Réjean a neuf marathons à son actif, mais cette expérience ne l’empêche pas d’avoir certaines appréhensions à l’approche de l’événement. « J’ai terminé des marathons “dans les vidanges” et je ne voudrais pas que cela se produise lors du 65 km. Je me demande si je serai capable de terminer », confie-t-il.

André semble quant à lui plus confiant : « On veut terminer. Je crois qu’on a de bonnes capacités pour réussir. » C’est d’ailleurs dans cette différence que réside leur force. L’un possède la fougue et l’entrain, l’autre l’expérience et la sagesse. « Mon père n’aime pas trop être dans le rouge et souffrir, alors je pense qu’il saura bien gérer nos efforts », souligne André.

Y a-t-il un rapprochement possible entre le curling et la course en sentier? « Pas vraiment, je cours pour la santé », dit Réjean. André est quant à lui moins catégorique : « Garder son calme, rester concentré et avoir la bonne stratégie d’attaque, peu importe le moment, ce sont des analogies possibles. »

Le 10 septembre prochain, sur le parcours du 65 km, gardez l’œil ouvert pour ces deux skips de curling, les chances sont bonnes pour qu’ils rentrent toutes leurs pierres dans la maison!