Rachel Paquette : courir pour être présente en soi, chaque seconde

Photo : courtoisie

Quand elle sort courir, Rachel Paquette ne pense pas aux multiples compétitions auxquelles elle prend part. Elle n’a pas de plan d’entraînement précis, elle suit son instinct. « Mon esprit est libre, dit-elle. Ma course, c’est le reflet de mon esprit : je suis libre et j’apprends toujours. » Cette attitude l’amène sur presque tous les podiums.

Rachel a été sélectionnée par l’Ultra-Trail Harricana (UTHC) pour être la présidente d’honneur 2016 de l’événement. Âgée de 28 ans et originaire de Victoriaville, elle n’a pourtant pas toujours été une grande sportive. Enfant et adolescente, elle était la dernière choisie dans les équipes lors des cours d’éducation physique. Vers 14 ou 15 ans, elle s’est retrouvée dans un creux existentiel assez profond. C’est pour se sortir de la dépression qu’elle s’est mise à courir en forêt. « Dans le bois, il n’y avait plus rien de compliqué. Je courais et je respirais, je n’avais plus besoin de penser. J’ai trouvé dans la course une forme de méditation qui m’a amené de la paix intérieure. »

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Une championne qui ne compte plus ses médailles

À 16 ans, sans même chercher à s’entraîner, sans même savoir qu’elle faisait de la course en sentier, une discipline alors quasi inconnue au Québec, Rachel s’est inscrite à une première course de trail, à Orford, qu’elle a remportée! Il faut dire que l’année précédente, « habillée tout croche » et mal équipée, elle avait terminé en troisième position au marathon de Québec.

Depuis, il est difficile de citer l’ensemble de ses faits d’armes, tant elle a gagné de médailles. Il suffit peut-être de mentionner qu’elle est en ce moment la troisième meilleure femme au monde sur le circuit Spartan Race. Qu’elle a monté sur la première marche du X-Trail d’Orford six fois. Qu’elle a remporté le 50 miles de l’Endurance Challenge de Blue Mountain cette année, pour la deuxième année consécutive. Qu’elle est arrivée trois années de suite troisième femme au 50 miles de l’Endurance Challenge de Bear Mountain… Elle en oublie, il y a en a trop.

La course comme cheminement

Mais tous ces résultats spectaculaires ne sont pas si importants pour Rachel. Elle ne garde d’ailleurs pas ses médailles. L’athlète aborde son sport avec une vision claire : la course en sentier, c’est un travail spirituel. « C’est un élément fondamental vers la croissance personnelle, affirme-t-elle sans hésiter, car l’esprit se concentre lors de l’effort et trouve les réponses aux questions qu’il se pose. »

« Quand on court dans la nature, ça nous ramène à notre énergie fondamentale, dit-elle. La terre, l’eau et toute l’énergie de la nature, nous l’absorbons. Nous puisons notre énergie dans la nature, nous y trouvons notre inspiration et tout ce qui nous inspire nous pousse dans notre motivation. »

« La course en sentier est aussi un apprentissage constant de la vie, dit Rachel, car elle confronte à l’inattendu. Dans le trail, tu ne peux pas dire que tu vas faire ta course à tel ou tel rythme. La montagne, elle refuse ton plan, c’est elle qui te dicte ce qui se passe. C’est une grande leçon. Ça demande de s’adapter constamment, comme dans la vie. »

DANS LA COURSE EN SENTIER, MON « MOI » EST PRÉSENT SANS ATTENTE, CHAQUE SECONDE, CONNECTÉ À L’UNIVERS… – RACHEL PAQUETTE

Une présidente d’honneur enthousiaste

« Harricana, je suis vendue! Les organisateurs sont des gens de passion et de cœur. C’est une course unique, le terrain est incroyable, on y trouve des types de sols vraiment particuliers, des points de vue uniques, des terrains très techniques », dit Rachel.

Gourmande, malgré une intolérance au gluten, elle révèle ce qui est peut-être la meilleure raison de participer à l’UTHC : « on mange extraordinairement bien dans les ravitos! Et le repas d’après-course, ça n’a juste pas de bon sens! »

En écoutant parler Rachel, on saisit toute la profondeur et la richesse de son âme. Une joie pure qui semble lui venir du cœur et qui illumine son visage. Rieuse, elle aborde constamment un grand sourire. Une énergie contagieuse que tous pourront partager sur le site de l’UTHC, où elle se promet de parler à tout le monde.

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