Le Trans Vallée a offert une belle compétition

Mylène Sansoucy dans les sentiers du Trans Vallée – Photo : Daniel T

DISTANCES+ À SAINT-RAYMOND – « C’est tout le temps le fun ici, on a plein d’amis, c’est une fin de semaine de camping et course, c’est vraiment cool! », lance Élisabeth Cauchon, au terme du Trans Vallée, qui s’est tenu dans la vallée Bras-du-Nord à Saint-Raymond-de-Portneuf ce week-end. Ces quelques mots résument bien la promesse, remplie par l’organisation, d’un événement de trail unique au Québec.

Parce qu’elle se tient sur trois jours, à partir d’un camping reculé où l’on n’a pas accès à internet, et parce que le paysage est magnifique – une belle rivière qui coule au milieu de montagnes escarpées, une plage… – la compétition devient le temps d’un week-end une sorte de bulle sportive et amicale.

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Élisabeth Cauchon, gagnante du Trans Vallée X (le plus grand format des courses à étapes), aime aussi faire cette course parce qu’elle se situe trois semaines avant l’Ultra-Trail Harricana et qu’elle permet de pousser encore un peu plus l’entraînement, en raison du contexte compétitif.

Il y a bel et bien eu de la compétition dans les sentiers hyper techniques du Trans Vallée ce week-end, malgré une certaine baisse dans le nombre de participants et l’absence d’un contingent d’élite significatif.

Jean-François Cauchon - Photo : Vincent Champagne
Jean-François Cauchon – Photo : Vincent Champagne

Chez les hommes, Jean-François Cauchon a pris les devants du long format « X », qui comprend une épreuve de nuit de 11,5 km, une course de 38 km et une dernière de 37 km. S’il a remporté les épreuves du samedi et du dimanche, il s’est fait dépasser d’une minute le vendredi par un nouveau venu en trail, Gabriel Sanfaçon, dans une course plus roulante de nuit.

Et cela, deux semaines seulement après son défi de 24 heures sur le mont Sainte-Anne, qu’il a gravi et descendu 22 fois – un record. « J’avais encore de la fatigue, surtout dans les ˝quads˝ », a-t-il confié à l’issue de la course. « Je pensais que ça allait être correct, mais j’ai eu les jambes ˝loadées˝ assez rapidement les trois jours, parce que j’avais encore de la fatigue accumulée. »

Suspens

Gabriel Sanfaçon - Photo : Vincent Champagne
Gabriel Sanfaçon – Photo : Vincent Champagne

Après cette victoire de Gabriel Sanfaçon le vendredi soir, les spectateurs présents surveillaient la lutte du samedi sur le parcours de 38 km, considéré parmi les plus technique et difficile du Québec. L’expérience de Jean-François a fait la différence en fin de compte.

À son arrivée, 12 minutes après Cauchon, Gabriel Sanfaçon lui a d’ailleurs lancé : « tu m’as servi une bonne leçon aujourd’hui! » Parti vite, il a crampé et a « sauvé » sa deuxième position à l’arrache.

Issu du triathlon et du cross-country, Sanfaçon n’a fait qu’un 10 km en trail compétitif dans sa carrière, l’an dernier. Très rapide et assez fort des jambes, il peut pousser en montée et accélérer sur le plat. Mais de son propre aveu, il manque de notions sur la gestion de l’hydratation et de la nutrition lors de longues courses en trail.

« Je savais que ça allait être Jean-François la figure à battre en fin de semaine, et je m’étais dit que j’allais essayé de lui péter un peu les jambes vendredi, mais finalement, j’ai bien compris que ça ne servait à rien », a-t-il raconté à Distances+.


Notre dossier spécial Trans Vallée


Le dimanche, il est donc revenu sur ses ambitions et a tout simplement décidé de s’accrocher à Jean-François, avec pour objectif de terminer la course. Dans la longue descente finale, Cauchon a pris les devants pour rentrer moins d’une minute devant son poursuivant.

Cette belle lutte sera renouvelée dans trois semaines sur le 65 km de l’Ultra-Trail Harricana, où les deux athlètes seront au fil de départ. « Je me lance définitivement dans le trail », lance Gabriel Sanfaçon, 30 ans, de Québec. Un nouveau venu que Distances+ met sur sa liste d’athlètes à surveiller attentivement.

Rappelons que Jean-François Cauchon a tout un programme de courses-entraînements cet été en vue de sa participation à l’épreuve phare de sa saison : la Diagonale des fous, à l’île de La Réunion, à laquelle il participera avec un contingent d’une vingtaine de coureurs élites québécois.

Une journée pour chaque élite féminine

Élisabeth Cauchon - Photo : Vincent Champagne
Élisabeth Cauchon – Photo : Vincent Champagne

Du côté des femmes aussi, il y a eu un certain suspens, avec des échanges de position sur les trois journées.

Élisabeth Cauchon a pris les devants le vendredi soir, suivie de Léonie Boudreau-Labossière, qui a également bien fait avec une deuxième position le samedi, mais qui n’a pas pris le départ le dimanche.

Mylène Sansoucy - Photo : Vincent Champagne
Mylène Sansoucy – Photo : Vincent Champagne

Mylène Sansoucy, quant à elle, avait terminé troisième le vendredi, mais première le samedi, alors qu’Élisabeth prenait la troisième position. Au terme de la deuxième journée de compétition, Mylène avait 13 minutes d’avance sur Élisabeth au cumulatif.

Le samedi, « je n’étais pas là mentalement et mon corps n’était pas là, a confié Élisabeth. C’est la première fois que ça m’arrive, on dirait que mes jambes ne voulaient pas avancer. Ma tête n’était pas là. J’ai été négative toute la course. »

Mylène était dans un tout autre état le samedi, alors que, selon ses mots, elle se sentait « vraiment forte ». Mais le dimanche, elle a manqué d’eau et a vécu des crampes qui l’ont ralenti, tandis que le moral et la forme étaient revenus chez Élisabeth.

Aujourd’hui même (mardi), Mylène s’envole pour Chamonix, où elle participera à la CCC de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc dans un peu plus d’une semaine.

Élisabeth sera du 65 km de l’Ultra-Trail Harricana dans deux semaines et demi, une épreuve à laquelle elle a participé en 2017 et où elle avait pris la troisième position. Elle fera également le voyage vers l’île de la Réunion pour prendre part au Trail de Bourbon (112 km).

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