Bear Mountain : Kathleen et Richard, en couple sur la ligne de départ du 50 km

Death Valley - Kathleen Lancup - Richard Souaid
Kathleen et Richard lors d'une sortie dans le Parc national de la Vallée de la Mort, en Arizona - Photo : Richard Souaid

Kathleen Lancup et Richard Souaid s’attaquent ce week-end, en couple, au 50 km de Bear Mountain, près de New York. Ce sera une première expérience pour elle sur cette distance – elle avait couru le demi-marathon il y a trois ans -, et la deuxième fois pour lui. À l’approche de cet événement populaire chez les coureurs en sentier québécois, les deux amoureux ont hâte de retrouver les chemins boueux de la montagne de l’ours.

« Courir, c’est devenu un moyen de synchroniser nos montres, raconte Kathleen. Nous avons toujours fait beaucoup de choses ensemble, mais cette passion commune, relativement nouvelle, nous lie. On a tellement de choses à se raconter qu’on ne manque pas de sujets de conversation. Après 25 ans de vie commune, et deux beaux grands garçons de 14 et 18 ans qui sont plutôt contents de nous voir quitter la maison quand on va s’entraîner, c’est plutôt agréable d’avoir tant de choses à se dire. »

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Ils se sont mis à courir sur le tard

S’ils commencent la plupart de leurs sorties ensemble, Kathleen, 46 ans, et Richard, 47 ans, qui habitent à Saint-Hubert, ne courent pas toujours au même rythme. Ils ont vite fait de se séparer en cours de route. Ceci dit, ça n’a pas toujours été le cas. « En 2008, j’étais tout sauf sportive, a confié Kathleen à Distances+. Je détestais même le sport, mais je me sentais vieillir et je me suis dit qu’il fallait que je bouge. » Une collègue de travail lui a proposé de l’accompagner pour une sortie marche-course. La même année, elle a fait son premier 5 km sur route. Le début d’une longue série.

« J’ai trouvé super intéressant d’avoir un but à atteindre, explique-t-elle. J’ai alors proposé à Richard de venir courir avec moi. » Sa réponse ne s’est pas fait attendre : un vrai gros non, ferme et catégorique, paraît-il. Kathleen en rit encore. «  ll fumait comme une cheminée, commençait à faire de l’embonpoint, et ne voulait rien savoir », se souvient-elle. Elle est toutefois parvenue à le convaincre de s’entraîner pour une course de 5 km, histoire de voir et, peut-être, de comprendre l’engouement de sa conjointe.

Richard est parti courir dans le bois. À son retour, il s’était mis en tête de courir des ultras.

« Nous avons tous les deux des tempéraments assez extrêmes, alors quand nous faisons quelque chose, nous y allons à fond », souligne Kathleen. Deux ans plus tard, Richard faisait sa première course en sentier de 80 km. C’est lui qui a d’ailleurs initié sa douce moitié à s’éloigner de l’asphalte.

Ensemble, mais chacun à son rythme

Kathleen et Richard, à l'entraînement dans le Grand Canyon en Arizona - Photo : Richard Souaid
Kathleen et Richard, à l’entraînement dans le Grand Canyon en Arizona – Photo : Richard Souaid

Désormais, chaque semaine, le couple parcourt entre 60 et 80 km, pour elle, et jusqu’à 100 km pour lui. Richard« est devenu beaucoup plus rapide que moi, mais nous nous entraînons ensemble, précise celle qui a couru le 65 km de l’Ultra-Trail Harricana l’an dernier. Lorsqu’il veut accélérer le rythme, il le fait sans que cela ne me dérange. L’important, c’est qu’on s’encourage toujours. J’adore courir sous la pluie, lui déteste, mais lorsqu’il me voit prête à partir pour affronter seule des trombes d’eau, il met ses chaussures et me suit. Après, il me dépasse et il m’attend à l’arrivée. » Idem pour les intervalles sur tapis.

À Bear Mountain, ils seront ensemble sur la ligne de départ, puis Richard prendra sûrement de l’avance. « Il n’y a pas de sentiment d’abandon, assure-t-elle. On ne va pas se forcer à rester ensemble pour ne pas se sentir coupable. En fait, on n’a pas besoin d’être l’un à côté de l’autre pour courir ensemble. Ce qui nous importe, c’est de voir les mêmes choses et de se raconter nos découvertes et nos impressions à la fin. »

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